Auteur: al djazaïri
Date: 2001-06-30 06:36:00
La plate forme de la Soummam précise le refus par le FLN de la monarchie ou de la théocratie. Sur ce plan le FLN ne se distingue pas de Messali. La plate forme ne mentionne bien sûr pas l'idée d'une Algérie "arabe" mais son appartenance à cette zone de civilisation apparaît assez clairement. La question linguistique est évoquée de manière succinte et ambigüe, n'indiquant que le sort fait à la langue arabe. J'ai un peu de mal à retrouver la fameuse "conception kabyle".
J’ai reporté ici tous les passages de la plate forme de la Soummam dans lesquels apparaît le mot « arabe ». Le mot « berbère » n’apparaît qu’une fois dans le texte de la plate forme, en concomitance avec le mot « arabe ».
Sur Messali Hadj:
Quand on se rappelle que Messali s’est livré à une violente attaque contre les pays arabes, ce qui ne peut que réjouir les Soustelle, Lacoste et Borgeaud, son déplacement d’Angoulême à Belle-Isle justifie la thèse du journal «Demain».
Sur le Parti Communiste Algérien :
Niant le caractère révolutionnaire de la paysannerie et des fellahs algériens en particulier, elle prétend défendre la classe ouvrière algérienne contre le danger problématique de tomber sous la domination directe de la «bourgeoisie arabe», comme si l’indépendance nationale de l’Algérie devait suivre forcément le chemin des Révolutions manquées, voire même de faire marche arrière vers un quelconque féodalisme.
Sur la réforme du khamessat :
Cette manœuvre grossière de dernière heure ne dupera pas les fellahs qui ont déjà mis en échec la vielle chimère des «affaires indigènes» séparant
artificiellement les Algériens en Berbères et Arabes hostiles.
Car la population paysanne est profondément convaincue que sa soif de terre ne pourra être satisfaite que par la victoire de l’indépendance nationale.
Sur les ultras :
Le départ de Soustelle et la manifestation du 6 février ont été les preuves d’une grande habileté dans l’art de la provocation et du complot.
Pour atteindre son but, le colonialisme organisa la panique. Il accusa le gouvernement d’abandonner la minorité ethnique non-musulman à la « barbarie arabe », à la « guerre sainte », à un Saint-Barthélemy plus immonde. Le slogan fabriqué par le maître chanteur Reygasse et diffusé par le bourreau Benquet-Crevaux, l’odieuse image « la valise ou le cercueil » semblent aujourd’hui anodins.
Entre le FLN et les Ultra :
2°) Les partisans d’une solution « intermédiaire » : la négociation pour
« une communauté algérienne à égale distance entre le colonialisme français et le rétrograde impérialiste arabe » par la création d’une double nationalité ;
Sur la langue et sur l’Islam :
La langue arabe, langue nationale de l’immense majorité, a été systématiquement étouffée. Son enseignement supérieur a disparu dès la conquête par la dispersion des maîtres et des élèves, la fermeture des universités, la destruction des bibliothèques, le vol des donations pieuses.
La religion islamique est bafouée, son personnel est domestiqué, choisi et payé par l’administration colonialiste. L’impérialisme français a combattu le mouvement progressiste des Oulémas pour donner son appui total au maraboutisme, domestiqué par la corruption de certains chefs de confréries.
Sur les pays afro-asiatiques et arabes :
Si, lors de la dernière session de l’Assemblée Générale de l’O.N.U., on constata chez ces pays amis le souci tactique exagérément conciliateur, allant jusqu’à retirer de l’ordre du jour la discussion de l’affaire algérienne, il n’en est pas de même aujourd’hui car les promesses de la France n’ont nullement été tenues.
Ce manque de hardiesse était déterminé par l’attitude des pays arabes en général et de l’Egypte en particulier. Leur soutien à la lutte du peuple algérien demeurait limité ; il était assujetti aux fluctuations de leur diplomatie. La France exerçait une pression particulière sur le Moyen-Orient en monnayant son aide économique et militaire et son opposition au Pacte de Bagdad.
L’attitude des pays non arabes du bloc afro-asiatique était conditionnée, semble-t-il, par le souci d’une part de ne jamais dépasser celle des pays arabes, par le désir d’autre part de jouer un rôle déterminant dans des problèmes tels que ceux désarmement et de la coexistence pacifique.
3°) S’appuyer sur l’émigration arabe dans les pays de l’Amérique Latine.
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