Auteur: al djazaïri
Date: 2001-06-29 15:40:27
Par rapport à ces personnes qui se disaient arabes, je confirme que j'ignore le sens qu'elles attribuaient à cette désignation. A quoi bon formuler une hypothèse que je ne pourrais vérifier? Ces personnes se disaient cependant arabes et..Kabyles, Chaouis (une telle désignation n'étant semble-t-il ni contradictoire ni en confusion avec l'autre). Tout ceci remonte d'ailleurs à mon enfance désormais fort loin.
Par rapport à la continuité Aurès-Kabylie, rien ne permet d'affirmer qu'elle entraînait une continuité linguistique. Il ne s'agit que de conjectures. Les exemples sont nombreux de proximité géographique et communicationnelle sans continuité linguistique.
Personne ne peut contester que la langue première historiquement de l'Algérie est le berbère qui a reflué progressivement. Le fait que ce reflux face à l'arabe ait continué au temps de la colonisation n'est guère surprenant dans la mesure où si le pouvoir colonial n'a pas cherché à promouvoir l'arabe il n'a pas cherché non plus à intégrer massivement les autochtones dans son schéma de société (par exemple en accordant l'égalité des droits). Dans ce denbier cas, arabe et berbère auraient tous deux reflué au profit de la langue française.
Quant à votre conception kabyle qui aurait été adoptée au congrès de la Soummam, soyez plus précis. C'est en tous cas à ce congrès qu'ont été adoptées par exemple les dénominations des structures de l'armée, toutes dénominations en langue arabe (faïlek, katiba...).
Que les algériens ne soient pas arabes en termes biologiques est évident (même remarque pour les Egyptiens ou les Palestiniens). L'arabité (je n'aime pas trop ce mot), c'est simplement cette communauté linguistique que vous évoquiez. En dehors de ce point de vue, je ne serais personnellement ni Arabe ni Berbère.
Je ne vois pas en quoi "Il était tentant pour les nomades berbères de se dire aussi arabe et d’y gagner la considération et le statut de conquérant ; voire de cherif, c’est-à-dire descendant du prophète (l’exemple de la monarchie marocaine et quelques marabouts dont on a déjà parlé ensemble)". Les Arabes en question étaient des Banu Hilal, Solaym etc. qui dans l'ensemble n'ont rien eu de particulièrement dominateurs , conquérants ou supérieurs et sont même passés sous la domination des Berbères Almohades. En quoi pouvaient-ils être attractifs, eux que d'aucuns, à tort il est vrai, dépeignent volontiers comme des sauvages? D'autre part l'arabisation a dans un 1er temps concerné les zones urbaines avant de toucher le monde rural et bédouin.
Peu m'importe ce qu'a dit Messali mais l'Algérie fait effectivement partie du Monde Arabe d'Occident (Maghreb) mais l'Algérie est avant tout l'Algérie et ne se résume effectivement pas à l'"arabité". L'Algérie partie du monde arabe ne s'oppose en rien à l'Algérie algérienne; pas plus que la France française ou l'Italie italienne(là on perçoit un peu le ridicule de l'association des 2 termes) ne sont contradictoires avec l'apprtenance européenne de ces nations. (Dire l'Algérie algérienne c'était refuser l'Algérie française; dire l'Algérie partie du monde arabe ce n'est pas ipso facto nier l'identité algérienne).
Ce que les britanniques ont encouragé, ce n'est pas vraiment le nationalisme modernisateur et laïcisant d'Aflak mais celui des Hachémites qui eux disposaient de troupes et du pouvoir politique (même s'ils les ont grugés ensuite). Il est juste par contre de dire qu'Aflak était fortement influencé par la conception européenne de l'Etat Nation.
Je ne vois pas en quoi le punique était plus proche du berbère que de l'arabe par exemple. J'aimerais votre explication là dessus. Je pensais que le punique, en tant que langue sémitique était bien plus proche de l'arabe que du berbère dont l'apparentement est plus lointain.
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