Auteur: Amirouche
Date: 2002-01-28 02:34:08
Dans votre discours, j'ai remarqué une chose : vous utilisez apparemment beaucoup « la force », « le maquis » aussi. Ce n’est pas toujours rentable. Cela est dû peut-être à votre jeune âge ou votre fougue ! ! ! Mon père me disait souvent « éloigne-toi du malheur, celui-ci t’épargnera ».
Pour revenir à notre petite histoire, je confirme qu’il ne s’agit-là que d’un petit groupuscule sans intérêt aucun. L’association dont vous citez le nom, je la connais à peu près. En passant, « Tassekurt »veut dire la perdrix, un oiseau que les chasseur connaisseurs apprécient beaucoup en Algérie. Donc, il s’agit d’une association qui est issue en partie d’une autre association défunte qui s’appelait MCBF. Si votre sœur fréquentait cette dernière, elle devrait certainement me connaître, puisque j’ai sollicité les adhérents en 1996 pour un entretien sur leur kabylité, grosso modo. L’une des personne qui était à Tassekurt comme élément fondateur et influent, est une amie qui n’a rien à voir avec les charlatans que vous décriviez. Ceci pour vous dire qu’il ne faudrait peut-être pas mettre tout le monde dans le même sac. D’ailleurs, je suis plus conciliant envers les Kabyles qu’avec les arabophones. Car, il faudrait jamais perdre de vue que ceux qui restent castrés identitairement sont bien des berbères. Moi aussi, j’ai traversé cette période de turbulence (certains diraient racisme) où je séchais les cours d’arabe (pourtant appartenant à une classe arabisante), et le professeur me le rendait bien. Une haine réciproque. Je vomissais tout ce qui venait de l’Orient. En revanche, mon milieu écologique était constitué d’ arabophones avec qui j’étais en symbiose. Ce sont les contradictions de l’Algérie actuelle et celui de mon adolescence. Il m’a fallu beaucoup de lecture (généralement des ouvrages introuvables au bled) pour mûrir et comprendre nos malheurs et les malentendus. Pas évident ! ! ! !
Pour revenir à l’autonomie, il n’est nullement question de scission ou d’indépendance. D’ailleurs quel pays pourrait se targuer être indépendant actuellement, à l’ère de la mondialisation ? Au contraire, il s’agit d’une autre façon de gérer avec plus de liberté collant au réalités locales lesquelles restent complémentaires aux autres vécus. Aucune ethnie ne vit en autarcie. Il s’agit-là d’un projet de gestion politique et partant culturelle. Mais c’est à nous de trouver la formule idoine. Toutes les « autonomies » ne se ressemblent pas. Ce n’est pas l’autonomie en tant que contenant qui doit faire peur, c’est plutôt le contenu vis-à-vis duquel il faut être vigilant.
Ar tufat
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