Auteur: Amirouche
Date: 2001-09-18 15:25:29
Lu dans le journal EXPRESSION
IL VEUT LA PARTITION TERRITORIALE
Cet homme est dangereux
Champion de la thèse séparatiste, Ferhat Mehenni, chanteur et animateur d'une tendance du MCB, veut créer un parti régional. Après avoir longtemps prôné l'autonomie de la kabylie, ce boutefeu, pourtant universitaire, diplômé de sciences po et fils de Chahid, poursuit un " rêve " aujourd'hui unanimement rejeté par les kabyles.
A.SAID
Mehenni est un loser. Il a toujours joué et il a toujours perdu. A Tizi-Ouzou, à Béjaïa et à Bouira, son discours sur l'autonomie ne soulève que mépris et et désapprobation. en n'hésitant pas à prôner la partition nationale, Ferhat Mehenni est devenu dangereux. Pourtant, c'est un homme affable, sensible et généreux. Allez comprendre la nature humaine...
L'expression : on dit que vous avez pour projet la création d'un parti
politique...
Ferhat Mehenni : Dans le cadre de l'actuelle constitution un parti prônant l'autonomie régional serait illégal. Par conséquent, nous attendons l'amendement de loi fondamentale. Entre-temps, nous avons l'intention de mettre sur pied une structure, à l'image du MCB, pour mener le combat de l'autonomie régionale.
L'on prétend que vous avez des "mots ou des maux" avec le FFS...
Je commence par dire que j'ai le plus grand respect pour son leader. Quant à la direction actuelle de ce parti, il y en a qui avaient vu en moi un rival potentiel, à tort d'ailleurs, et ceux qui demeurent des amis fidèles. Ceci dit, nous divergeons sur la revendication d'autonomie de la Kabylie. Le FFS voudrait à travers la revendication de la régionalisation positive, impliquer l'ensemble des régions du pays. A notre niveau, nous restons modestement à l'échelle de la Kabylie où les conditions de sa réussite sont les plus réunies.
Voulez-vous expliquer davantage cette notion d'autonomie ?
L'autonomie régionale, faut-il répéter, n'est ni la séparation ni la sécession. La Kabylie a un enracinement trop profond dans l'Algérie pour que quelqu'un s'aventure à y porter atteinte. Par conséquent, le statut d'autonomie est celui qui remet entre les mains de la région son devenir, en matière économique, sociale et culturelle. Ce statut dotera la Kabylie d'un parlement, et d'un exécutif locaux, sans que cela ne remette en question sa participation dans un parlement et un exécutif nationaux. Si la Kabylie, à titre d'exemple, a besoin de se doter d'une ou de plusieurs chaînes de télévision, elle en aura le droit comme elle aura toute latitude de faire du Kabyle sa langue officielle.
Que devient donc votre mouvement le MCB - rassemblement national ?
La mission du MCB est pour nous, désormais terminée. Les événements dramatiques que vient de vivre la Kabylie ont montré toutes les limites du MCB dans sa globalité. Le mouvement étant rongé par des querelles partisanes.
Que pensez-vous du mouvement des ârchs ?
Le mouvement des ârchs est une émergence citoyenne et salutaire pour faire face à l'urgence : celle de protéger la région, ses enfants, ses valeurs et celle de mettre fin aux divisions partisanes qui caractérisent la démarche politique.
Finalement, votre future formation politique, ce ne sera qu'une de plus...
En tous cas, nous n'irons pas concurrencer les formations politiques présentes en Kabylie, au plan national. Elles peuvent s'occuper des ambitions nationales et nous déléguer consensuellement la mission de tout ce qui est local.
C'est un dessein, mais pour l'heure ?
Notre structure étant uniquement à vocation régionale nous allons dans un proche avenir mettre sur pied un comité provisoire pour l'autonomie de la Kabylie. Cela se fera, en principe avant la fin du mois. En outre, nous avons un projet de manifeste qui sera soumis à amendement et adoption au niveau de la base. Comme il sera présenté au congrès qui se tiendra normalement, dans quelques semaines.
A.S.
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