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| Re: Ah que oui! |
Auteur: al djazaïri
Date: 2002-03-27 22:40:31
Extrait de C.R. Ageron : Histoire de l’Algérie contemporaine – Presses Universitaires de France, 1979
Livre III
p.137 : « Bien que l’existence d’une politique berbère en Algérie ait été catégoriquement niée par quelques sociologues et anthropologues, les faits donnent une réponse opposée. Cette politique berbère est née concrètement, après une première approche ethnologique bien superficielle, comme l’affirmation d’une réaction anti-arabe ».
p.138 : « Tel était le mythe kabyle forgé dans les années 1837 à 1857, largement diffusé en France surtout à partir de 1863. A cette date, l’engouement pour « la nationalité kabyle », la nécessité de « kabyliser l’Algérie » visaient surtout à combattre le Royaume arabe de Napoléon III et ce que le Dr Warnier appelait l’arabomanie. Désormais les défenseurs de la colonisation ne cessèrent de proclamer les droits de la « nationalité berbère » et la valeur de ses institutions politiques. »
p.142 : « C’est par les femmes, expliquait Sabatier (administrateur de Tizi-Ouzou dans les années 1880) qu’on peut s’emparer de l’âme d’un peuple. Il entendait en effet préparer la francisation, voire la « fusion ethnique » des kabyles. C’est pourquoi il prononça l’interdiction du tatouage facial des filles, parce qu’il « provoque la répulsion des Européens » et fit ouvrir des écoles pour les jeunes orphelins kabyles. »
p.144 : « Surtout l’assimilation par l’école française, la grande pensée des kabylophiles devait être poursuivie malgré la réaction des colons contre l’école dispendieuse et émancipatrice ».
p.148 : « Hors de la Grande kabylie, la fréquentation scolaire demeura donc faible. »
p.148 : « L’administration tentait toujours de faire progresser la francisation de la kabylie. Il fut décidé en 1906 d’obliger les cadis-notaires exerçant en Kabylie à rédiger leurs actes en français. » Ageron précise que toutes les tentatives ont échoué.
p.149-150 : « Fait-il répéter que la France n’a pas eu à précipiter l’islamisation des berbères pour cette raison simple que les Berbères sont islamisés depuis de longs siècles et que l’arabisation commencée avec l’islamisation des Berbères fut au contraire retardée par la politique française ».
p.180 : « Lorsqu’en 1936 se fut fondée à Alger une amicale kabyle qui avait reçu des encouragements administratifs, les oulémas polémiquèrent vivement contre elle, puis pour la neutraliser décidèrent d’y faire entrer en grand nombre leurs amis. Ils réussirent à en prendre le contrôle et Ben Badis vint y perler de l’amitié arabo-berbère….comme l’administration envisageait de créer d’autres amicales kabyles, l’Association des Oulémas organisa à la fin de 1936 des tournées de propagande chez les Kabyles du Constantinois et chez les Chaouïas de l’Aurès ».
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