Auteur: Amirouche
Date: 2001-08-27 12:41:14
C’est un peu tout à fait normal, car les Kabyles pendant des années ont été comprimés, culpabilisés après avoir donné le meilleur d’eux-mêmes. C’est aussi pourquoi, je m’acharne pas contre certaines attitudes agressives. Moi-même, j’ai été insulté sur ce forum, considéré par certains comme traître. Mais je n’ai jamais répondu à une telle violence, parce que je connais un peu d’où vient cette charge incommensurable de révolte, je l’ai vécue à une époque où tout ce qui m’entourait était contre moi, mes copains, mes profs, la police, l’administration, et enfin l’Etat voyou algérien. L’humiliation était mon lot quotidien, encore terrible quand on assiste à l’humiliation de son père. il n ‘ y avait que la JSK qui me regonflait la poitrine quand elle venait pour étriller le MCO sur son propre terrain.
Ceci dit, le dialogue est devenu nécessaire entre arabophones et berbérophones. Les Kabyles doivent s’adresser directement aux populations arabophones. Il faut absolument jeter ce pont. Le pont existe, malheureusement très circonscrit ne dépassant pas une certaine élite francisante. Presque inexistante chez l’élite arabisante arabophone.
L’effort de dialogue, de communication, existe de façon informelle entre kabyle et arabophone et ce, grâce à la diaspora importante de kabyles dans les grandes villes. C’est plutôt du côté arabophone que l’ouverture tarde à venir. La suspicion est terrible. C’est pourquoi il faudrait travailler sur les malentendus, les préjugés, les blocages psychologiques, qui existent et entretenus dangereusement entre les deux populations.
C’est un travail qui incombe à l’élite pour casser les leurres, déconstruire les concepts, connaître leur genèse et donner cours à la vraie histoire du Maghreb, de Tamazgha, de l’Afrique du Nord, plurielle et riche même si le substrat profond reste indéniablement berbère.
Alors oui, pondération, car la besogne est difficile mais tellement passionnante.
Très amicalement.
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