Google
Publications | Forums | Annonces classées |Rencontrer ou correspondre | Annuaire |Médias |
Le Blog
Interview du Webmestre sur France3
 Re: Emissiond'Arté Harkis crime d'état.
Auteur: A propos de Harkis 
Date:   2005-04-19 13:52:44

LETTRE OUVERTE A MONSIEUR F.GEZE DES EDITIONS "la découverte"
Paris le 16 Avril 2005 par Iskander DEBBACHE. Journaliste en exil

A Mr François Gèze directeur des éditions "La découverte"

Cher monsieur,

Avec mes respect et salutations,
S'il est vrai que vous aviez soutenu brillamment la thèse de la rupture entre l'armée et le peuple, il n'en va hélas pas de même pour celle du massacre des Harkis où vous auriez affirmé qu'il était l'oeuvre des "Marsiens" exonérant ainsi le F.L.N. de sa responsabilité dans les massacres de Harkis entre le 19 Mars 1962 et l'indépendance définitive de l'Algérie.

A cette époque là Mr Gèze, je n'avais que dix ans mais il est qu'à cet âge, on retient aisément certaines images et s'il en est une dont je n'ai jamais pu me départir, c'est précisément celle du lynchage d'un Harki survenu à cette époque au quartier dit de la "Rampe Vallée" à Alger et où j'habitais. Cela s'est passé juste en face de mon immeuble d'où je suivais la scène à partir de mon balcon sis au troisième étage.

Pour nous épargner la perte de temps dans la description de l'horreur, je ne m'attarderai pas sur les détails du lynchage mais je pourrai par contre vous confirmer que les "Marsiens" dont vous parliez dans votre article portaient bien le brassard vert et blanc frappé du croissant et de l'étoile rouges du F.L.N et j'au pu nettement distinguer chez certains d'entre eux, les lettres O.C.F.L.N. ce qui signifie en plus clair: Organisation Civile du F.L.N.

Vous me direz peut-être qu'il ne s'agissait que d'éléments incontrôlés mais à cela j'aurai à vous faire deux remarques:

1°) - Atteignant le nombre effroyable de 150 000 victimes, il est difficilement imaginable que le massacre ait pu échapper à l'autorité d'une entité et en l'occurence le F.L.N. qui tout au long de la guerre de libération s'est fixé pour tâche suprême de prouver son unicité sur le terrain de la lutte anticolonialiste et à qui une fois la paix revenue, il restait à affronter les autres formations politiques Algériennes alors naissantes. Prétendre à cet effet à une absence de contrôle sur la population aurait été à cette époque un avoeu d'échec à gouverner l'Algérie d'abord face à la France et ensuite vis à vis du peuple Algérien lui-même ce qui vous en conviendrez n'est pas rien.

2°) - A cette même époque devant l'imminence et surtout l'irréversibilité du processus d'accession vers l'indépendance, il s'est trouvé qu'une grande partie des services publics dont ceux de la voierie ont été désertés par les fonctionnaires d'origine Européenne alors frappés par un exode non moins dramatique livrant ainsi les rues d'Alger à des montagnes d'immondices envahissant l'asphalte et les trottoirs de la capitale. C'est alors que le F.L.N. avait initié une campagne de volontariat pour la salubrité publique sollicitant la bonne volonté de la population civile qui s'est vue encadrée par ces mêmes "Marsiens" au brassard vert et blanc du F.L.N. Cette action est encore de nos jours revendiquée par le F.L.N. comme une action historique d'envergure destinée << à l'instar des autres actions à démontrer le rôle éminemment salutaire du F.L.N. seul porte flambeau garant des destinées du peuple Algérien>> pour reprendre la phraséologie de l'époque.

Dans ce cas permettez moi une question: comment se pourrait-il qu'à une même époque, une organisation comme le F.L.N. puisse à la fois revendiquer et démissionner en insistant sur son impuissance, d'actions d'envergure accomplies par ses mêmes hommes et si l'on croit les faits survenus bien plus tard dans ce pays on pourrait penser que le F.L.N. ait bien retenu la leçon dispensée par ses officiers traitant du deuxième bureau lesquels préconisaient le recours aux milices civiles copmme celle de l'O.C.F.L.N. pour contourner les lois de la guerre au respect desquelles
le F.L.N. devenu état, se trouvait alors astreint. Comment ignorer le crime de banissement à vie, sans jugement et de façon tout à fait arbitraireauxquels étaient et sont encore de nos jours condamnés les Harkis par ce même F.L.N. beaucoup d'entre eux alléchés par la récente déclaration du ministre Algérien en relation avec l'assemblée nationale sur la libre circulation des Harkis entre la France et l'algérie, se sont vus contraints de passer la nuit sur une chaise en plein courant d'air avant de se voir refouler le lendemain sans autre explication que leur passé de harki?

On sait aujourd'hui grâce aux recoupements des feuilletons successifs de l'histoire, que la décolonisation n'est pas le fait volontaire de la France ni encore moins celui des Algériens. Déjà voulue et réclamée par les puissantes belligérantes de l'axe avant-guerre, elle a été décidée par les U.S.A. lors des Conférences de Bretton-Wood puis et plus tard à Potsdam et Yalta comme préalable à leur intervention en Europe pendant la seconde guerre mondiale parcequ'ils se trouvaient économiquement lésés par les protectionismes de fait imposés par les empires coloniaux. Fruit d'une insurrection nationaliste cogitée et montée de toutes pièces dans les officines de la D.S.T. pour mettre les Pieds-noirs devant le fait accompli d'une insurrection de type nationaliste et contourner ainsi leur décision en négociant directement avec la subversion parcequ'il fallait à tout prix décoloniser et pour peu que l'on tienne compte de la donne et des enjeux géostratégiques de l'époque, il apparait alors clairement que les guerres de décolonisation aient été imposées par le fait de revoir le désengagement colonial sous le prisme de la confrontation Est-Ouest. Conflit qui dans la repression anti-communiste a usé et abusé des méthodes de la guerre souterraine recourrant ainsi à une très large collaboration de nombreux officiers et responsables de l'A.L.N. avec les états-majors Français, cette guerre confinait parfois à la collaboration directe entre l'A.L.N. et le corps expéditionnaire: D'où le massacre des 6000 étudiants et intellectuels exfiltrés au péril de leurs vies du dispositif militaire repressif de la bataille d'Alger puis captés dans les maquis où ils pensaient trouver refuge avant d'être torturés et exterminés par les colonels sanguinaires Amirouche et Mohamedi Saïd qui les soupçonnaient d'hérésie communiste. Pensé et exécuté par le F.L.N. qui révait de s'imposer dès l'indépendance retrouvée comme la seule force politique capable de réunir la population sur le terrain par une manifestation d'éclat destinée à frapper les esprits en recourrant largement au lynchage et à une forme bestiale de représailles, le massacre des Harkis en 1962 avait pour entre autres objectifs celui d'éliminer physiquement les témoins gênants de ce genre de compromissions or qui pouvait en être le témoin direct sinon le harki lui-même? Avortons et monstres non désirés d'une union contre nature entre une veuve noire amoureuse, possessive puis androcide avec ses porte-couteaux avérés. Longtemps et abusivement retenus plus tard comme les boucs émissaires parfaits d'un conflit dont les protagonistes n'ont jamais regardé aux moyens pour arriver à leurs fins, les Harkis n'ont @!#$çu le principe de nation que dans les limites du microcosme tribal. Pour eux, l'Algérie en tant que conscience collective n'a jamais existé et à l'image de toutes les communautés liées à cette guerre, ils n'ont été rien d'autre que quelques pauvres bougres embarqués dans un conflit dont les enjeux les submergeaient complètement. D'autre part, en vertu de quelle communion d'intérêts la France et le F.L.N. pouvaient alors couvrir et justifier ensuite de tels crimes au mépris de toutes les voies républicaines? Le lachage des Harkis comme celui des pieds-noirs par la France en 1962 a malheureusement fait partie des accords tacites convenus lors dans une même compromission dictée par la circonstance.

L'indignation apparente et du reste chargée de mauvaise foi soulevée par la récente loi d'indemnisation des Harkis votée en Février 2005 fait penser à celle de José Bové sur le plateau du Larzac dans les années soixante-dix quand ce dernier, scandalisé par la proximité de "sales collabos" pour reprendre ses propres termes s'était "indigné" à l'instigation de ses amis socialistes du F.L.N. d'Alger contre la promiscuité de quelques malheureuses familles de Harkis vivant sous les tentes de l'armée Française dans un froid inhumain sur un plateau dévasté par des tempête glaciales et mortelles. A propos de cette fameuse loi Mr Gèze je me pose encore des questions sur le rôle interlope de certaines organisations dites humanitaires comme le M.R.A.P. et la ligue des droits de l'homme qui au mois de Décembre 2004 soutenaient le sit-in des enfants de Harkis sur la place Pierre Dux en face du Sénat pour la promulgation de la loi du 6 Février 2005 et aujourd'hui soit à peine trois ou quatre mois plus tard, tentent d'en contester le contenu en soutenant la mouvance contestataire de quelques "intellectuels" qui carburent volontiers aux pétrodollars distribués par Alger.

Il est certes, aujourd'hui très facile Monsieur Gèze de casser du Harki au nom du politiquement voire du simple réthoriquement correct mais il ne sert à rien de se voiler la face en tentant d'ignorer délibérément qu'à partir du 19 Mars 1962 les Harkis étaient déssarmés et faisaient partie d'un ensemble qui comprenait aussi bien des hommes valides que des femmes des vieillards et des enfants tous désarmés et tous acculés au désespoir. Le fait d'imputer le crime de génocide commis à partir du 19 Mars 1962 sur une population évaluée en centaine de milliers d'individus ( 150 000 Harkis massacrés entre le 19 Mars et le 5 Juillet 1962) aux seuls Marsiens, n'exonère en rien la responsabilité du F.L.N. bien au contraire il démontre le caractère à la fois sanguinauire et pervers de cette organisation criminelle qui après Mellouza et les massacres du 19 Mars 1962 a commis et justifié ceux de Bentalha, Raïs et de bien d'autres crimes liés à la "Sale guerre". Aucun peuple ne peut prétendre à la justice ni s'en revendiquer au détriment d'un autre: Il n'y a pas de hiérarchie dans le désespoir et dans la souffrance, il n'y a que des désespérés.

Salutations,
Iskander DEBBACHE.

 Sujet Auteur  Date
 Emissiond'Arté Harkis crime d'état.  nouveau
Michel Béhagle 2002-02-28 22:15:42 
 Re: Emissiond'Arté Harkis crime d'état.  nouveau
DC 2002-07-05 12:42:50 
 Re: Emissiond'Arté Harkis crime d'état.  nouveau
Helena 2002-09-21 00:18:03 
 Re: Emissiond'Arté Harkis crime d'état.  nouveau
foued 2003-07-16 14:29:52 
 Re: Emissiond'Arté Harkis crime d'état.  nouveau
ABDI IDIR 2003-11-02 14:58:31 
 Re: Emissiond'Arté Harkis crime d'état.  nouveau
HADJAZI 2004-11-03 09:18:45 
 Re: Emissiond'Arté Harkis crime d'état.  nouveau
A propos de Harkis 2005-04-19 13:52:44 
 Re: Emissiond'Arté Harkis crime d'état.  nouveau
nono 2006-07-02 00:51:42 
 Re: Emissiond'Arté Harkis crime d'état.  nouveau
bachir 2011-10-26 00:43:23 
 Re: Emissiond'Arté Harkis crime d'état.  nouveau
LHADI 2015-05-30 16:07:42 

 Répondre à ce message
 Votre Nom:
 Votre Email:
 Sujet:
 Copiez   spikostu  en face:
    

© 1997-2016 Frebend Concept. Tous droits réservés. Envoyez vos commentaires et questions au Webmaster. 15 personnes connectées