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Interview du Webmestre sur France3
 Qu'est ce qu'un arch?
Auteur: sh 
Date:   2003-08-25 12:09:11

Qu’est ce qu’un arch dans la culture Kabyle ?
Le arch est le regroupement de plusieurs villages d’une région. Chaque village est doté d’un conseil composé de 5 ou 7 membres. Il y a le chef du village qui est désigné par le conseil. Généralement, chaque famille puissante ou influente délègue un représentant au conseil. La désignation du chef, "amokran n’tadarth" ou "l’amine", s’effectue par consensus. Aux rivaux, l’on attribue d’autres fonctions clés, comme celle de trésorier, ou encore de chargé d’entretenir les relations avec l’administration locale. Le arch est, quant à lui, formé des chefs de ces villages. En Grande Kabylie, on retrouve par exemple les Ath Djennad, Ath Menguelat, Ath Yahia, Ath Douala, Ath Yenni, Ath Idjer…

En Petite Kabylie, il y a les Ath Melikèche, Ath Abbès, Ath Oughlis, Ouzzalaguen…..

L’administration coloniale a œuvré pour réduire ce fonctionnement tribal pour prévenir toute velléité de contestation. Elle a toléré les tajemaâth qu’elle a mises sous autorité communale. Un dignitaire ayant prêté allégeance à l’administration colonial est désigné comme caïd, et sert de relais avec les conseils de village. Il représentait les yeux et les oreilles des colons.

Avant la Guerre de Libération, ces conseils s’occupaient essentiellement à gérer les conflits internes, les différends entre les familles, les problèmes de voirie ou droits de passage. Les graves décisions nécessitaient des jours entiers, surtout lorsqu’il s’agissait de dette de sang, de viol ou de vol de bétail. L’extrême sanction était le bannissement de l’auteur du méfait et de sa famille. Des exemples sont encore vivaces dans la mémoire collective. Cependant, il y a lieu de noter que ce fonctionnement social s’est désagrégé dans plusieurs villages de la Petite Kabylie. Seuls, parmi ceux se trouvant sur le versant sud du Djurdjura, l’ont maintenu. Sinon, dans la vallée de la Soummam, cette tradition s’est effacée progressivement au milieu des années 30. Des villages situés sur le versant nord des reliefs menant aux villes des Hauts-Plateaux, Sétif et Bordj Bou-Arréridj, seuls quelques-uns ont conservé leur conseil de village avec une primauté du religieux.

À l’Indépendance, l’exode rural vers les centres urbains et outre Méditerranée a vidé les villages. L’urgence d’alors était de préserver la structure, surtout qu’en 1963, la situation politique n’était pas très claire. Le soulèvement armé du FFS a créé d’emblée un sentiment de méfiance envers le pouvoir central d’Alger. Les craintes se sont tassées et le rôle social des tajmaâths a repris le dessus et ce, jusqu’aux événements qui ont secoué la Kabylie, le mois d’avril dernier. Le conseil du village organisait des quêtes. Les plus grands dons provenaient des émigrés. Des routes ont été construites. Des conduites d’eaux ont été installées. Les fêtes destinées aux saints tutélaires, comme Azru n’Thour, Cheikh Mohand Ou El-Hocine, Jeddi Menguelat, Akal Aberkane, sont de leur ressort.

Le parti unique a tenté d’en faire des interlocuteurs en ciblant des notables précis, sans grands résultats. L’avènement du multipartisme n’a pas réellement débridé la situation, car les luttes partisanes ont, de suite, suscité une concurrence, des fois au sein du même parti. Le fait que le pouvoir ait agi, en cette période de crise, dans le sens de l’étranglement de l’activité politique, les citoyens s’impliquaient de moins en moins. Les événements de Kabylie ont quelque part accéléré la marginalisation des structures politiques existantes.

Si par le passé, il revenait aux membres du conseil de représenter le village, actuellement ce n’est plus le cas. Des jeunes, instruits, ayant suivi généralement un cursus universitaire ou ayant occupé des fonctions à influence, sont élus, voire désignés. Parfois, les élections sont parsemés d’incidents, ce qui renseigne tout de même sur les appétits naissant. Des villages, sur avis du conseil, c’est le cas de huit de la commune de Aïn El-Hammam, n’ont pas délégué de représentants à la coordination communale, appelée communément le arch. Officieusement, il est confié que les sages ont décidé ainsi afin d’apaiser les esprits, en réaction à la forte effervescence qui laissait présager des conflits entre familles ou entre villages. Cependant, lorsque des appels à des manifestations sont lancés, le conseil du village ne ménage aucun effort pour marquer son engagement par une forte participation. La marche du 14 juin en est une preuve.

Le regroupement des villages, en comparaison avec le passé, s’est donc effectué sur la base du découpage administratif. Le arch équivaut donc à la daïra qui compte deux représentants par commune. Si auparavant, la décision émanait des seuls conseils de village, discutée et négociée dans le cadre du arch, actuellement la gestion horizontale ne le permet plus. Les délégués sont sommés de rendre compte sur tout ce qui se dit dans les réunions et ne disposent d’aucun pouvoir exécutif, contrairement à tajemaâth d’antan.

N. E. B.

 Sujet Auteur  Date
 Qu'est ce qu'un arch?  nouveau
sh 2003-08-25 12:09:11 
 Re: Qu'est ce qu'un arch?  nouveau
Michel_Mohand 2003-08-25 22:43:40 
 Re: Qu'est ce qu'un arch?  nouveau
Michel_Mohand 2003-08-25 22:50:33 
 Re: Qu'est ce qu'un arch?  nouveau
sh 2003-08-26 09:17:59 
 Re: Qu'est ce qu'un arch?  nouveau
yahya 2003-08-26 16:16:09 
 Re: Qu'est ce qu'un arch?  nouveau
Michel_Mohand 2003-08-26 20:00:58 
 Re: Qu'est ce qu'un arch?  nouveau
MarlboroMaN 2003-08-26 22:03:32 

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