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Le Blog
Interview du Webmestre sur France3
 un article intéressant qui casse les préjugés arabistes mais egalement berbèristes
Auteur: le tunisien 
Date:   2002-12-30 23:02:28

L'identité algérienne en question

Par Iddir Amara (*)


Les Berbères sont la première population d'Afrique du Nord. Appelés " Imazighen ", ils ont joué et jouent encore un rôle prépondérant dans l'histoire du bassin méditerranéen et plus particulièrement en Afrique du Nord. Pourtant ces " Imazighen " ne sont reconnus dans aucun de ces pays. Ils restent minorisés et assimilés de force par les différents pouvoirs centraux.

Les années 80 marquent l'émergence d'un mouvement contestataire berbère, principalement au Maroc, en Algérie et chez les Touaregs du Mali et du Niger. Le mouvement berbère est particulièrement actif en Algérie. Il remet en cause le choix politique concernant l'identité et la culture de la nation algérienne. Le peuple algérien est culturellement berbère avant d'être politiquement arabe. Les études sur l'origine du peuple berbère n'en sont qu'à leurs débuts, mais les spécialistes sont unanimes pour dire que ce peuple remonterait à la préhistoire.

Cette période préhistorique est marquée par un grand mouvement migratoire à travers les pays du bassin méditerranéen qui remonterait au IXe millénaire. Ce mouvement migratoire donnera naissance à un nouveau type d'homme appelé " protoméditerranéen ". Il sera considéré comme l'ancêtre direct des Berbères actuels. Ces premiers Imazighen (sing. Amazigh) laisseront de nombreux vestiges sur l'ensemble de l'Afrique du Nord.

Les nombreuses traces berbères sont signalées depuis l'oasis de Siwa (dans le désert Libyque à l'ouest de l'Egypte) jusqu'aux îles Canaries, depuis le littoral sud-méditerranéen jusqu'aux zones subsahariennes.

Parmi ces nombreux vestiges du passé, nous citerons les figures rupestres gravées ou peintes sur les parois rocheuses du nord de l'Afrique. Elles représentent des guerriers(1) " berbères " qui sont souvent accompagnés de caractères alphabétiques.

Les inscriptions alphabétiques sont nombreuses. Le tifinagh est toujours utilisé par les Touaregs. C'est un alphabet rudimentaire, très stylisé et de forme géométrique. Cet alphabet est utilisé aujourd'hui par tous ceux qui défendent la culture amazighe au Maroc, en Algérie, en Libye ou ailleurs.

Les nombreuses nécropoles, disséminées dans tout le Maghreb, sont un autre indice de cette présence ancienne. Les tombes sont de formes différentes. Le type le plus représenté est le tumulus. Il est de forme circulaire coiffée d'une sorte de cône fait de terre et de pierres. Ces tombes(2) construites avec de la pierre sèche sont énormes.

L'occupation de ce vaste territoire africain s'est accélérée grâce à la domestication du cheval au premier millénaire av. J.-C. et plus tard celle du dromadaire. Ces hommes, aidés de leurs montures, vont réussir à berbériser toute l'Afrique du Nord. Leur influence culturelle et linguistique enracinera pour toujours les différents parlers berbères.


De la dimension méditerranéenne du monde berbère

Depuis la préhistoire, l'activité des Berbères s'est diversifiée. Les échanges(3) vont se multiplier avec le sud de l'Europe et l'Afrique subsaharienne. Le Maghreb a réussi un grand métissage culturel. Il a joué et joue encore le rôle de passerelle entre les continents européen et africain.

L'Afrique du Nord est une région, depuis les temps anciens, ouverte et perméable aux cultures méditerranéennes. Elle a aussi été une terre d'asile. Elle a protégé les jeunes princes phéniciens de leurs bourreaux. Elle a permis l'épanouissement des premières religions monothéistes (judaïsme et christianisme).

En Égypte, les Berbères succèdent aux Pharaons et fondent les XXIIe et XXIIIe dynasties. Sheshonq, grand chef militaire, prend le pouvoir et assure sa succession. Les Berbères aident Rome à détruire Carthage lors des guerres puniques. Ils participeront ensuite activement à la mise en place de l'empire romain.

Ces Africains, comme on les appelait à l'époque, donneront de grands empereurs berbères comme Septime Sévère ou son fils Caracalla ; des écrivains comme Apulée, des philosophes ou des hommes d'Eglise comme Tertullien, Cyprien et surtout saint Augustin.

A côté d'une Afrique païenne existe une autre profondément religieuse. Le judaïsme a pénétré profondément la culture berbère. Elle est la première @!#$ monothéiste à être pratiquée par les Berbères. Ces religions sont toujours vivantes et pratiquées par quelques Berbères.

Dès le premier siècle, les Berbères découvrent le christianisme. Ils édifient de nombreuses basiliques et églises. L'Eglise africaine est très active. Elle a participé au débat(4) théologique qui a divisé les chrétiens.

L'avènement de l'@!#$ comme @!#$ et de l'arabe comme langue sera à l'origine d'un grand bouleversement en Afrique du Nord. Les Berbères, très croyants, sont préparés à accepter cette nouvelle @!#$ qui est l'@!#$. Après une longue résistance aux soldats d'Allah, les Berbères finiront par embrasser le @!#$.

Les Berbères seront les véritables artisans de l'islamisation de l'Afrique du Nord et le fer de lance de la conquête de l'Espagne. Ils soumettront l'Afrique noire à l'@!#$.

En fait, l'islamisation et l'arabisation de l'Afrique du Nord et occidentale sont l'uvre des Berbères. Ce phénomène correspond au mouvement de berbérisation qui s'est effectué entre le IIIe et le Ier millénaire av. J.-C.


De la dimension " arabe " du monde berbère

L'@!#$, comme les autres religions monothéistes, pénètre en Afrique du Nord depuis l'Orient. Les Berbères ont adopté en masse la @!#$ musulmane et la langue arabe. Ces Berbères arabisés se confortent dans leur " origine arabe ". Ils se cherchent souvent un ancêtre arabe ou oriental. Cette situation nouvelle chez les Berbères pose des interrogations.

Comment une population païenne, en partie judaïsée et christianisée, a-t-elle pu devenir musulmane en moins d'un siècle ?

Pourquoi les Berbères n'ont-ils pas gardé leurs anciennes religions comme c'est le cas en Orient où des populations arabes sont restées chrétiennes ?

Pourquoi les Berbères n'ont pas tous gardé leur langue, comme les autres peuples islamisés (iranien, afghan, indonésien, albanais) ?

Le phénomène d'arabisation est ancien et complexe. Il remonte effectivement aux premières années de l'islamisation de l'Afrique du Nord.

La révélation de la @!#$ est faite en langue arabe. La prière est prononcée uniquement en langue arabe. La langue et l'écriture arabes sont ainsi sacralisées. Cette contrainte a accéléré l'arabisation des populations berbères. Cette arabisation est l'uvre des Berbères eux-mêmes. Ils se sont arabisés. Les jeunes princes sont enlevés dès leur jeune âge et éduqués en Orient. A leur majorité, ils reviennent en Ifriqiya (Afrique du Nord) avec un statut différent. Les fondateurs des dynasties almoravide et almohade, tous deux berbères, ont fait un voyage en Orient avant de devenir les guides et fondateurs de dynasties très religieuses.

Vers le XIe siècle, le Maghreb va subir une migration de tribus hillaliennes violentes. Cette violence sera caractérisée par la destruction de nombreuses cités. Elle opposera les nomades aux sédentaires. L'union des tribus nomades berbères aux tribus nomades arabes formera une force dévastatrice. Les tribus berbères zénètes vont vite s'arabiser. Leur mode de vie similaire facilitera la fusion des deux groupes. L'union des tribus arabo-berbères sera fatale au Maghreb. Ces tribus arabes seront enrôlées dans l'armée almoravide et almohade. Elles seront utilisées dans les combats que se livreront ces Berbères pour le contrôle du Maghreb.

Le déclin des puissantes tribus berbères devient inévitable. Leur pouvoir religieux annonce la fin de leur suprématie sur le Maghreb et l'Espagne. Les places fortes sont occupées par les Portugais, les Espagnols, les Normands et les Génois. Une partie du Maghreb passe sous la domination ottomane jusqu'à l'arrivée de la France.

Les Berbères perdent leur pouvoir et leur langue. Le berbère est aujourd'hui menacé de disparition. Il recule devant l'avancé de l'arabe et du français. L'affaiblissement de la langue berbère remonte aux XIe et XIIe siècles. Le phénomène prendra des proportions inquiétantes avec l'arrivée de la France qui, par décret impérial (Napoléon III), décidera de mener sa " politique arabe de la France ".

En Afrique du Nord, il n'y a pas de Berbères ou d'Arabes, mais il y a des Berbères berbérophones et des Berbères arabophones. Il ne s'agit pas de nier le droit de ceux qui se revendiquent de l'arabo-islamisme. Ils ont le droit, comme les Berbères du IXe ou du XIIe siècles, de revendiquer leur arabité, mais il ne faut pas qu'elle passe par la négation de leur propre identité berbère.

En 1962, l'Algérie devient indépendante. La question berbère est vite évacuée par le choix politique du FLN, le parti au pouvoir. Le jeune Etat algérien, comme à l'époque coloniale, nie la dimension berbère de la récente nation algérienne. Il reproduit le même discours que celui entretenu par la France coloniale. Il remplace, dans les manuels scolaires, la référence " nos ancêtres les Gaulois " par " nos ancêtres arabes ". Les jeunes apprennent par cur l'histoire des habitants de la péninsule arabique et ignorent tout de leur propre histoire. Une politique d'arabisation forcée est en marche et les Algériens passent à côté de l'histoire.


De la dimension maghrébine du peuple berbère

Les fondements de l'Union du Maghreb arabe (UMA) sont basés sur des critères racistes. Ils excluent d'un revers de la main les autres composantes du Maghreb. Les Berbères évoluent dans un espace maghrébin marqué de leur empreinte. Les nombreuses traces attestent de l'enracinement ancien des Berbères.

Faut-il être arabe pour intégrer " l'Union du Maghreb arabe ? " Cet extrémisme est arrangé par les détenteurs du pouvoir réel qui sont les islamo-baâthistes(5). Ils rejettent tous ceux qui ne se réfèrent pas à cette idéologie.

Aujourd'hui, il y a deux Maghreb. Il y a d'abord le Maghreb des peuples, pluriel, où les différentes populations berbères, toubous, bombaras, peuls, songhaïs ont cohabité et vécu toujours ensemble. Il y a ensuite le Maghreb politique qui représente une idéologie d'exclusion et de marginalisation qui ne reconnaît pas les autres composantes de ce Maghreb multicolore. Cette exclusion se manifeste à travers la violence des différents mouvements islamistes qui n'est que la partie apparente de l'iceberg.


De la dimension algérienne du peuple berbère

Le 25 septembre 1962, l'Assemblée nationale constituante proclame la naissance de la République algérienne démocratique et populaire. Elle désigne Ahmed Ben Bella comme Président. Le gouvernement est formé et les postes clés reviennent aux militaires. Le colonel Houari Boumediène s'affiche comme l'homme fort du pouvoir. Trois ans plus tard, il organise le premier coup d'Etat et force ses opposants à l'exil.

Le pouvoir militaire est en marche. Les activités politiques et les partis sont interdits. Les nationalistes arabo-islamistes accaparent le pouvoir. Ils adoptent le socialisme comme modèle de développement. Le pays tombe sous l'influence de l'Egypte nassérienne. Le nationalisme arabe devient le leitmotiv du politique algérien. Il servira de raison d'être pour le pouvoir en place.

La jeune nation algérienne va subir les conséquences de l'ignorance et de la négligence de ses dirigeants. L'Algérie est victime de son choix politique, idéologique, mais surtout de son école.

En 1962, le taux de scolarisation en Algérie est très faible. L'analphabétisme atteint des chiffres records. Pour rattraper le retard, l'école algérienne est confiée par le pouvoir aux Orientaux. La scolarité des filles et des garçons est obligatoire, mais le niveau et le contenu des formations sont d'un niveau très médiocre. L'école algérienne ne forme plus de citoyens responsables. Le degré de délabrement de l'école grossira les rangs de l'islamisme rampant. La promulgation de la loi portant sur l'arabisation masquera les repères de la jeunesse algérienne.

En 1980, les événements de Tizi-Ouzou donnent naissance au premier printemps berbère. La réponse du pouvoir à ce mouvement est violente. Les militaires encerclent la région et le pouvoir accuse la Kabylie de séparatisme.

Le pouvoir n'avait pas compris que le fait berbère ne se limitait pas seulement à la région kabyle mais englobait tout le Maghreb.

Les Berbères d'Algérie se considèrent d'abord comme citoyens algériens et ne peuvent donc pas être arabes. La revendication berbère n'exclut ni l'@!#$ comme @!#$ ni l'arabe et le français comme langues. Ils font partie du patrimoine commun à tous les Berbères.

La guerre de Libération avait pour objectif la construction d'une Algérie plurielle. A l'indépendance, on sacrifie l'Algérie authentique pour des choix idéologiques et politiques : l'Algérie arabe est née.

La culture algérienne a été effacée au profit d'une culture d'importation. Les moyens de l'Etat son mis à la disposition du pouvoir arabo-islamique.

Aujourd'hui, il faut aller dans les capitales occidentales pour écouter de la musique algérienne, lire le roman d'un écrivain algérien ou découvrir son cinéma.

La chanson algérienne, la littérature, le théâtre, le cinéma et les arts sont mieux défendus dans les capitales occidentales qu'en Algérie. L'exemple des Idir, Khaled, Matoub Lounès ou cheb Mami sont des exemples.

Depuis l'Indépendance, une opposition bien que faible et désorganisée tente de jouer son rôle en remplissant le vide politique laissé par le FLN.

Le mouvement est principalement structuré en Kabylie. Il prend, avec l'explosion du Printemps berbère, plus d'importance. Le mouvement sera animé par plusieurs tendances politiques (extrême gauche, communiste, socialiste et centriste). Mais le pouvoir va essayer de diaboliser les mouvements clandestins.

Devant les échecs des gouvernements successifs, le pouvoir abandonne l'Algérie aux islamistes. Le signal est donné avec l'assassinat, par les islamistes, de Kamel Amzal, un jeune étudiant en lettres. La lutte sera dure et violente entre les islamistes et les démocrates. Le pouvoir fait des concessions aux islamistes qui gagnent du terrain et qui contrôlent des régions entières.

Alors que l'islamisme politique s'organise, le pouvoir redoute de perdre ses privilèges. Les nombreux groupes paramilitaires religieux actifs dans les années 70 sont réactivés par le pouvoir.

La fin des années 80 est marquée par l'apparition des combattants " islamistes afghans "(6). La crise est aggravée par la montée du chômage. Le pouvoir algérien est ébranlé. Il ne peut plus cacher son désarroi. Il n'a plus les capacités de gérer la vie publique. L'Algérie est livrée à elle-même.

Le 5 octobre 1988, le peuple est dans la rue et le pouvoir met le feu aux poudres. L'explosion de la rue profite aux islamistes qui se préparaient à prendre le pouvoir.

Le pouvoir reconnaît officiellement les oppositions et une nouvelle Constitution est votée.

Les élections municipales sont organisées en 1991. Les partis islamistes raflent la mise. Ils sortent majoritaires des urnes. Les Algériens découvrent l'islamisme et la démocratie en même temps.

Les institutions militaires réagissent pour sauver ce qui reste du " gourbi " en feu. L'état d'urgence est instauré. Boudiaf, héros de l'Indépendance et fondateur du FLN, est appelé comme pompier pour éteindre le feu. Au bout de six mois il réussit ce que le FLN n'a pu faire en trente ans. Trop d'intérêts sont en jeu. Boudiaf est assassiné. Une période d'incertitude s'ouvre pour l'Algérie. Le pouvoir va user plusieurs présidents et gouvernements.


L'Algérie algérienne n'est pas encore née

L'Algérie de Laïmèche Ali, Benaï Ouali, Matoub Lounès et bien d'autres n'est pas encore née. L'Algérie de l'Indépendance a fait table rase du passé. La Révolution algérienne a réussi à arabiser l'Algérie. Le discours prétendait redonner à la langue arabe la place que le colonialisme a réprimée. La chasse aux francophones et aux défenseurs d'une Algérie plurielle commence. L'arabisation prend un aspect idéologique.

L'Algérie évolue dans un climat de crise identitaire grave. Les années 70 tournent à l'affrontement entre les partisans de l'arabisation totale, d'un côté, et les défenseurs des cultures populaires algériennes, de l'autre. Cette crise se termine par l'explosion du " Printemps berbère en 1980 ".

Les tenants du pouvoir disposent de tous les moyens pour faire aboutir leur choix politique. La crispation du FLN permet aux premiers islamistes de se manifester publiquement. Dans certaines villes et quartiers d'Alger, le pouvoir est défié publiquement. Cet islamisme latent trouve ses relais à l'étranger comme à l'intérieur du pays. Il est renforcé par les milliers de coopérants venus d'Egypte, d'Irak et de Syrie. La société algérienne, et principalement l'école, est traversée par les différents courants de l'@!#$ politique en provenance du Moyen-Orient.

En 1964 déjà, Hachemi Tidjani, responsable d'une association à caractère religieux, représentait l'@!#$ radical. Il manifeste sa volonté de restaurer les valeurs authentiques de l'@!#$. Il appelle à la violence. Il incite ses partisans à créer un parti de " @!#$ " par opposition au parti de " Satan ". Il défend une politique @!#$ tirée de la révolution divine et la constitution d'un Etat fondé sur les principes de la charia. Cette effervescence post-indépendance aboutira à la radicalisation de l'islamisme algérien dont le FLN est le promoteur.

En 1973, Ahmed Taleb Ibrahimi écrit : " En lisant tout ce qui a été écrit sur les Arabes et les Berbères en Algérie, on se rend compte qu'un véritable travail de sape a été entrepris pour diviser le peuple algérien. Avancer, par exemple, que la population algérienne se compose d'Arabes et de Berbères est historiquement faux. "

En 1976, un décret est promulgué rendant le jeudi et le vendredi jours de repos obligatoire à la place du samedi et du dimanche. La loi interdit la vente de boissons alcoolisées aux musulmans. Les interdits sont nombreux et rendent la vie du citoyen difficile.

La Charte nationale de 1976 ignore tout simplement la langue et la culture berbères. Pour le FLN, il n'existe pas de réalité berbère car l'Algérie est arabe.

En 1980, une énième loi est votée. Elle insiste sur l'urgence de développer la compréhension de l'@!#$. En 1984, le code de la famille est voté dotant la femme d'un statut de mineure à vie. Avec toutes ces lois et décrets votés, l'Algérie est dans les faits une république islamique.

En 1980 le Printemps berbère pose le problème de la diversité des populations et de la définition culturelle des Algériens. Il rappelle, à l'opinion nationale et internationale, la réalité du pays. Le Printemps berbère reste un mouvement pacifique. Il revendique l'officialisation du berbère et de sa reconnaissance comme langue nationale. Il n'est pas pour l'hégémonie du berbère sur l'arabe, encore moins pour le séparatisme ou la négation de l'identité arabe du peuple algérien. Il remet à plat les questions que le pouvoir hésite à poser : celle de l'interprétation de l'histoire algérienne.

Le 25 juin 1998, à quelques jours de l'entrée en vigueur d'une nouvelle loi d'arabisation, le chanteur Matoub Lounès, fervent défenseur de la culture berbère, est assassiné. Aujourd'hui encore la question reste d'actualité.

Il est temps que les Algériens sachent que l'Algérie francophone existe depuis plus d'un siècle, l'Algérie arabophone depuis plus de quatorze siècles et l'Algérie berbérophone depuis toujours. On ne pourra jamais changer cette réalité.


Iddir AMARA (chercheur en préhistoire, anthropologie et ethnologie)


(1) Les personnages, sous une forme bitriangulaire, sont armés d'une javeline, d'un petit bouclier rond, d'un poignard accroché au bras et des plumes sur la tête. Ces personnages sont parfois à cheval ou accompagnés d'un dromadaire. Les spécialistes les nomment guerriers berbères.

(2) Les monuments sont remarquables par leur forme monumentale. Le premier représente le Madracen. Il se trouve dans la région de Batna (sud du Constantinois). Il date du IIIe siècle av. J.-C. Le monument représente la tombe de Gaïa, roi berbère de l'Algérie orientale et de la Tunisie actuelle. Le deuxième représente le mausolée royal. Il se trouve à quelques kilomètres à l'ouest d'Alger. Il date du Ier siècle av. J.-C. Le monument représente la tombe de la princesse Cléopâtre Séléné (fille de Cléopâtre et de Marc Antoine), épouse de Juba II roi berbère de l'Ouest algérien.

(3) Les produits européens, comme l'obsidienne, une roche vitrifiée des îles italiennes, sont échangés contre des produits africains durant le néolithique. Les traces de ces échanges ont été découvertes de part et d'autre de la Méditerranée. Entre la péninsule ibérique et le nord du Maroc actuel, les échanges étaient intenses. Les hommes échangeaient des poteries, des céramiques, du bronze, du cuivre, du fer ou de l'ivoire. Les échanges entre les deux rives de la Méditerranée sont très anciens et existent encore.

(4) La querelle sur la nature du Christ (le monophysisme, la Querelle des Trois Chapitres et le monothélisme) va affaiblir et précipiter la chute de l'Eglise africaine.

(5) L'islamo-baâthisme représente l'idéologie nationaliste arabe. Le courant est fondé en 1952 par Michel Aflak. Le Baâth détient le pouvoir en Syrie, en Irak et dans les autres républiques arabes comme l'Egypte ou l'Algérie. L'@!#$ politique représente la phase finale de ce mouvement politique.

(6) Les " Afghans " sont les milliers de jeunes venus de différents pays musulmans qui ont participé à la guerre contre la présence soviétique en Afghanistan. A la fin de cette guerre, les autorités afghanes ont demandé aux combattants de rentrer chez eux. Les combattants " afghans " algériens vont revenir clandestinement en Algérie. Ils seront pris en charge par les différentes structures islamistes clandestines.


Le matin juillet 2001

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 un article intéressant qui casse les préjugés arabistes mais egalement berbèristes  nouveau
le tunisien 2002-12-30 23:02:28 
 Re: un article intéressant qui casse les préjugés arabistes mais egalement berbèristes  nouveau
margello 2003-02-11 00:15:25 
 Re: un article intéressant qui casse les préjugés arabistes mais egalement berbèristes  nouveau
yahya 2003-04-09 09:46:21 
 Re: un article intéressant qui casse les préjugés arabistes mais egalement berbèristes  nouveau
kahina 2004-03-12 21:51:16 
 Re: un article intéressant qui casse les préjugés arabistes mais egalement berbèristes  nouveau
algerie 2005-08-09 12:48:14 
 Re: un article intéressant qui casse les préjugés arabistes mais egalement berbèristes  nouveau
SADI 2006-09-26 22:10:13 
 Re: un article intéressant qui casse les préjugés arabistes mais egalement berbèristes  nouveau
ounissi 2007-03-13 09:52:33 

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