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Le Blog
Interview du Webmestre sur France3
 Peut-on poser une question sans risque : qui est M. Khalifa ?
Auteur: Sid-lakhdar Boumédiene 
Date:   2002-10-01 19:48:40

Nous ne pouvons reprocher aux algériens de ne jamais poser de questions à haute voix car il en est qui sont dangereuses. Pourtant, en l’absence de questionnement public des responsables de l’opposition, il en est une qu’il faudra poser un jour : qui est M. Khalifa ?

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A l’époque où j’assumais une fonction politique dans l’opposition, il me serait paru impossible de ne pas publier ce questionnement tant l’affaire relève de la responsabilité du politique. Un empire financier est né subitement par l’œuvre d’un jeune homme de trente ans (à ses débuts) et personne dans l’opposition n’ose poser la question qui s’impose.
Pourquoi ce questionnement ? Tout d’abord parce qu’un tel conglomérat dont l’influence est capitale pour l’économie nationale ne peut être exclu de la vigilance et du contrôle public. Ensuite parce que c’est au nom de cette même puissance publique que les autorisations, licences et autres facilités ont été données. Il semble en effet qu’il en a fallu beaucoup (c’est un euphémisme). Enfin parce qu’il est naturel de notre part d’être intéressés par l’intelligence et le génie d’entreprise d’un compatriote.
Dans cette affaire il ne s’agit pas seulement d’un jeune homme brillant qui aurait réussi mais d’une gigantesque machine qui dépasse nos imaginations pourtant rudement mises à l’épreuve. Avions à plusieurs milliards, banque, presse, industrie pharmaceutique, télévision et activité de sponsoring, si les hommes politiques de l’opposition n’ont rien à dire ni à contrôler dans cette affaire, ils doivent dans ce cas sérieusement poser la question de leur utilité et de rentrer sagement chez eux.
Bref, c’est tout à fait de bonne foi que je pose la question : Qui est ce monsieur Khalifa qui a été plus intelligent que les autres qui ont eu ce mauvais goût de militer, de trimer et de mourir ? Qu’on nous le présente ! Qu’on nous honore d’une explication ! Nous serons à l’écoute de la magistrale leçon d’économie financière que ce conglomérat nous donnera, nous qui sommes si bêtes !
Qu’on en fasse un modèle d’entrepreneur, qu’on fournisse à la jeunesse l’exemple du self-made men à l’algérienne ! Qu’on démontre à chacun qu’il est préférable de faire preuve d’initiative au lieu de se faire tuer sur les barricades à Tizi-Ouzou, ou ailleurs ! Qu’on explique aux économistes, aux juristes et à tous ces intellectuels improductifs les règles et les rouages que des années d’études n’ont pas suffit à les leur faire comprendre ! Qu’on fustige enfin les éternels opposants en leur démontrant que la liberté d’entreprise sourit à qui sait la prendre !
Il y aura bien un jour un homme ou une institution dans ce pays qui pourraient nous fournir une explication sur l’extraordinaire mécanisme du génie financier algérien. Les services de douanes, peut-être ? Les ministères de l’industrie, du transport et de la santé ? La Cour des comptes ? La Banque centrale ? Il doit bien exister quelqu’un qui, de près ou de loin, a vu et admiré la qualité d’entrepreneur, la facilité de contact, la puissance de persuasion et l’extraordinaire capacité de manager de ce phénomène.
Nous ne savons pas grand chose si ce n’est que l’ascendance s’honore d’une glorieuse participation à la révolution nationale et d’une respectable fréquentation du ministère de l’économie et de l’industrie du puissant Boumédiene (pas moi, l’autre !). Rien à nous mettre sous la dent pour étancher notre perfide curiosité car de ce côté là les mots de corruption, attributions illégales et copinage sont à exclure. Qui oserait porter atteinte à l’intégrité de notre panthéon mythico-national ?
Il est loin le temps de notre formation politique où nous avions eu pour habitude de ne percevoir les fortunes qu’à travers les gigantesques villas de mauvais goût, les voitures exagérément chromées et les légendaires ray-ban. En ce temps là les fortunes ne se pérennisaient qu’à travers un subtil dosage entre discrétion, prête-noms et terreur. Nous sommes des ringards car la fortune a un autre visage que celui que nous combattions dans nos fantasmes républicains. Aujourd’hui, elle fréquente la jet-set et les starlettes internationales, donne réception dans une somptueuse villa Varoise. Elle nous transporte, nous soigne, nous divertis et nous informe par satellite
Si le jeune homme est réellement indépendant, il pourrait sereinement fournir des explications et se soumettre au contrôle de l’opposition. Dans le cas contraire, cela voudrait dire que la sacro-sainte discrétion de ses illustres prédécesseurs (je n’ai pas dit commanditaires !) est définitivement bannie.
Il est fort à craindre dans ce cas qu’il y a autant de risque pour ce jeune homme à vouloir briller en pleine lumière que moi-même en écrivant cet article.

 Sujet Auteur  Date
 Peut-on poser une question sans risque : qui est M. Khalifa ?  nouveau
Sid-lakhdar Boumédiene 2002-10-01 19:48:40 
 Re: Peut-on poser une question sans risque : qui est M. Khalifa ?  nouveau
ALI 2002-10-05 22:57:23 
 Re: Peut-on poser une question sans risque : qui est M. Khalifa ?  nouveau
belaïd 2002-11-07 14:23:07 

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