Auteur: Amirouche
Date: 2000-12-30 14:47:55
Bien évidemment que la religion ne représente que l’un des segments qui composent la culture (pour ce faire reportez-vous à l’historique et aux définitions du terme culture que j’ai déjà donnés). D’ailleurs dans le creusé de l’indenté berbère, c’est plutôt la langue qui nous sert de ciment. Pourtant quand je parle de religion, je préfère à la place utiliser le terme « sacré ». Car dans cette domination, nous évoquerons justement tous les éléments berbères, les croyances berbères qui ont été recyclées dans la religion musulmane (ou l’inverse) : le maraboutisme, tiwkiline, assas n’lhara, les techniques de soin, etc., et aussi les pratiques des autres religions révélées. C’est pour cette raison d’ailleurs que je parle de l’Islam et DES Musulmans. Assurément notre religiosité est différente dans sa pratique aux autres peuples voisins ou non.
Pour revenir au ciment de l’identité berbère : la langue, je pourrais dire que ce véhicule de pensées, d’une vision du monde, n’est pas un matériau neutre, froid. Pour preuve, il suffirait de prendre les innombrables termes et expressions françaises pour s’apercevoir qu’ils sont traversés par le religieux et en général le sacré. D’ailleurs, il existe un ouvrage consacré à ce sujet aux Editions Belin. Donc le même phénomène se retrouve dans le berbère, surtout les Kabyles qui ont été imprégnés par le Chiisme. Vouloir, donc, faire table rase du sacré, c’est fatalement rendre la langue berbère inintelligible. La culture elle même se retrouve appauvrie, sans enracinement, sans système de pensée. En somme, une non langue. Une langue morte.
En parlant du sacré, je n’exclue personne de cette sphère, même les athés ont leur mot à dire. Cependant il ne faudrait pas tombé dans les extrêmes. Les extrêmes n’apportent rien au débat. L’extrémisme est toujours dangereux, car se reposant en priorité sur la violence et l’unicité de la pensée.
Ar tufat.
PS : Mes sujets sont variés pour ceux ou celui qui ne l’a pas remarqué. Quand à mon engagement à la cause berbère, je vous laisse l’appréciation.
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