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Le Blog
Interview du Webmestre sur France3
 Le foulard, le jacobinisme et la berbérité
Auteur: amirouche 
Date:   2001-01-25 13:15:07

Azul ,

En réponse à ce qui a été entamé entre Haddou, L.M. et SI Samir sur l'ancien forum, j'ai pensé meilleurs de l'exprimer dans ce nouvel espace.

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Je pense qu'au-delà de se recommande la laïcité (et non le laïcisme), il y a l'histoire de la décolonisation qui s'est faite pour certains dans une hécatombe de morts, des villages ont été rasés, des tribus ont été déplacées, des familles ont été décimées et d’autres poussées à l’exile (Syrie, Palestine, Liban au XIX siècle, à la Tunisie et au Maroc bien plus tard). Par la suite le poids des pieds noirs est lourd dans quelques administrations. Tout ce chaos a généré des haines, esprit revanchard, culpabilité, refoulement, des pathologies et traumatismes divers. L’histoire du foulard est apparu dans un contextes où les algériens se font égorgés par une horde d’intégristes sanguinaires au service de leurs commanditaire à l’intérieur du pays (quelques vrais harkis au pouvoir) et à l’extérieur (Iran, Soudan, Libye). C’est aussi dans un contexte international affligeant et humiliant pour la communauté musulman (guerre violente, fratricide en Afghanistan, dans le Golf, la menace intégriste en Egypte, et j’en oublie).

C’est une période où la communauté maghrébine commençait à poindre du nez qualitativement sur la scène nationale française et constituait par la même une force politique non négligeable avec laquelle désormais il faudrait négocier. Il s’agit d’un carrefour de situations fortes induisant une réaction, une opinion, une réflexion, et une mise en parole (écrite) de la mémoire.

Le foulard était un prétexte qui ne l’est plus depuis. C’était un focaliseur, un révélateur, le bouc émissaire au sens chrétien du terme.

Par ailleurs, le système politique français jacobin n’accepte pas le communautarisme comme dans les pays anglo-saxons. Les migrants sont acceptés un par un sur le territoire français en laissant leur burnous, leurs foulards, leur haik à la PAF. On n’en veut même pas de leurs « odeur » ni de leur ressentis. L’Ecole et la Justice leur appredra les bonnes manières de la République. Il ne faut pas oublier que les régions ethniques françaises ont souffert à leur tour de cette violence institutionnelle, de l’ostracisme. Cette situation est en train de se lézarder, car le réel force toutes les portes. On arrive tout doucement à la reconnaissance des régions culturelles et linguistiques, on parle du berbère comme première langue de France par certains poids lourds de la politique française, de comment s’adresser à la communauté musulmane, faciliter l’expression de la mémoire (ouverture des archives, de l’histoire) et aller jusqu’à intégrer les parents dans la recherche des solutions à tout ce qui a trait à l’Eduacatif (école, police, tribunaux, etc. Alors que depuis longtemps, la parole n’était que celle des enfants détachés de leurs lieux familiaux et culturels. C’est revirement est long mais se dessine partout, dans tous les domaines. On commence à solliciter les religieux, les ethnocliniciens, les sociologues… et la France commence à se découvrir en même temps, à découvrir qu’elle a des langues, des ethnies encore plus riches.

Pour reprendre Si Samir dans l’un de ces interrogeassions sur la religion et l’identitaire, de leurs compatibilités ou pas. Moi, je pense qu’il n’ y a aucune incompatibilité ou contradiction. Mais dans ce cas, je préférerais parler du sacré, ainsi donner le droit de parole à toutes les expressions religieuses. Evidemment l’expression la plus partagées est celle de l’Islam puisque majoritaire. Toutefois, il n’est nulle question de faire l’apologie de l’islamisme politique violent. Toutes les violences sont l’expression du monopole, du monolithisme et de l’avidité. La sagesse ancestrale, elle-même irriguée par le religieux, n’a rien à voir avec la cupidité, l’avidité, la sauvagerie animale, le désordre.

Le danger qui pourrait exister c’est la manipulation, l’idéologie qui sous-tend une réflexion. D’ailleurs tu l’a constaté ; ce qui fait frémir la discussion sur ce forum sont des interventions idéologiques. Et forcément les insultes pleuvent, parce qu’on est pour ou contre dans un rapport de force. Donc parler de Sliman Azem n’émeut personne, de Daniel Provos, de la solidarité kabyle, des soirées de Yennayer, etc. Personne ne raconte sa région d’origine, de ce qu’il a constaté de son village, de ses parents. Or, l’identitaire c’est ce que vivent les gens, les ancêtres, les entités visibles et invisibles.

Il est vrai que ce forum est dédié à la culture et à la langue berbère, mais cela ne nous empêcherait pas de parler du sacré dans toute ses dimensions mais en lien avec la berbérité et non en-dehors. Malheureusement certains écrits ressemblent à des prêches religieux macabres et non une réflexion sur l’identitaire. Je ne suis pas contre les prêches et touts les messes, cependant il existe des espaces spécifiques pour ce faire.

La kabylité ou la berbérité n’est pas une entité, une idée qui vit sous vide. C’est une matière chaude, vivante, en interaction avec le monde ambiant.

Imuqranen negh qaren di tejmaat ma dfuken ameslay: ma yala sxasragh staghfir allah, ma d eswav ghur rabi.

Qimet di lahna

 Sujet Auteur  Date
 Le foulard, le jacobinisme et la berbérité  nouveau
amirouche 2001-01-25 13:15:07 
 La Republique ou le Federalisme,  nouveau
Si Samir 2001-01-25 14:52:32 
 "L'exception culturelle"  nouveau
amirouche 2001-01-25 18:33:43 
 Re: "L'exception culturelle"  nouveau
Si Samir 2001-01-26 09:13:14 

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