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Le Blog
Interview du Webmestre sur France3
 Artcle interessant à lire.
Auteur: Amirouche 
Date:   2001-01-09 18:58:47

azul felawen mara

Comme je suis incorrigible et que j'adore tout ce qui respire algérien ou nord africain, je vous donne à lire un article (qui n'est pas mien sauf par l'analyse) interessant sur la problématique juive walaw kariha elmoutachaawidoun (en arabe).

Ar tufat mes frères.
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L’appartenance bimillénaire des juifs sefardim à la nation algérienne
Le travail de mémoire d’une nation doit toujours être dissocié des ressentiments qu’elle peut éprouver dans le présent. Ce détachement indispensable évite qu’une écriture officielle et dogmatique de l’histoire interfère dans le lien intime qui relie un peuple avec ses différentes origines culturelles.

La connaissance de ces origines étant la seule thérapie pour concilier les citoyens avec eux-mêmes dans un pays dans lequel la recherche identitaire est à la base de ses tourments les plus douloureux. La question taboue de la culture juive algérienne a pour mérite de poser le problème dans son acuité la plus brutale et permet de pousser les plus sectaires dans leurs derniers retranchements. Le défunt roi du Maroc Hassan II, dont on ne peut mettre en doute le sentiment national et l’attachement à l’Islam, avait récemment restitué la nationalité marocaine aux juifs sans que cela provoque une indignation. La question de la reconnaissance de l’appartenance des juifs sefardim à la nation historique algérienne doit être posée même si elle n’a en réalité qu’un caractère symbolique.Quels que soient les états d’âme, les juifs séfarades ont sur cette terre d’Algérie des droits historiques ancestraux contre lesquels on ne peut opposer leur choix de soutenir la France, tout au moins sans essayer d’en expliquer la cause.
La mémoire confisquée
L’histoire juive en Algérie n’a pas été seulement niée mais a fait l’objet d’un interdit moral jusqu’à rendre impossible dans les esprits que cette terre fut également juive. Une hérésie et un parjure qui rendaient le fait historique inexprimable. Peut-on accepter plus longtemps de décréter contre toute évidence que la culture algérienne est exclusivement d’origine arabo-musulmane et que la guerre de Libération suffit à elle-même pour définir les fondements du passé et ceux de la destinée nationale. Les interdits et les mythes de l’histoire officielle sont emblématiques de cette recherche de l’origine unique qui explique à bien des égards les légitimes ressentiments d’une communauté berbérophone dont la citoyenneté est tronquée d’une reconnaissance identitaire nationale.
Près de quarante ans après la guerre d’indépendance, un tabou semble timidement se lever après les péripéties qui ont fait suite à l’annonce du voyage d’Enrico Macias. Même si ce déplacement n’aura finalement pas lieu à cause de la levée de boucliers des gardiens du dogme, le rappel à la mémoire collective d’une présence juive bimillénaire aura été incontestable.
Deux mille ans de présence juive
Il est vain de dater la présence juive en Algérie bien qu’il soit établi que les premières traces remontent à avant le début de l’ère catholique suite aux persécutions romaines en Palestine. Les chercheurs sont divisés sur l’ampleur de cette présence originelle mais ne contestent pas une présence forte lors de la période punique ; Carthage représentant la grande métropole nord-africaine du moment. La présence juive ne s’est avec certitude jamais démentie au cours des siècles qui suivirent et cette communauté a connu un renforcement numérique lorsque les juifs d’Espagne ont fui la terreur de l’inquisition pour se réfugier en Afrique du Nord.
Participant à la vie locale, les juifs deviendront une entité indissociable de la culture algérienne bien avant que la notion de frontière apparaisse et que ce territoire porte son nom définitif. La participation dans l’art et la culture vont enraciner les juifs à la terre algérienne et leur permettre de traverser des siècles d’occupation chrétienne puis musulmane. Cette recherche sur les origines du peuplement juif a toutefois donné naissance à des mythes qui ont longtemps persisté comme celui de l’origine palestinienne des Berbères (et donc hébraïque), fondée sur des indices comme le témoignage du romain Procope, les inscriptions sur la pierre de Tigisis ou encore l’interprétation du livre des Jubiles. Cette thèse est de nos jours définitivement remise en cause et semble avoir été le fruit de l’enthousiasme trop débordant des chercheurs d’origine juive à justifier une antériorité biblique en Afrique du Nord. L’argument de l’antériorité n’est en effet jamais le meilleur pour justifier d’une appartenance nationale car il pousse à justifier un droit prioritaire ou exclusif. Mais cet argument étant l’un des plus persistants de l’écriture officielle, il était utile de rappeler que sur ce point la conquête arabo-musulmane ne trouve pas son compte.
Quelle lecture du décret Crémieux ?
Les historiens juifs se sont eux-mêmes posé pendant très longtemps la question de savoir si le décret Crémieux n’avait pas été une erreur en accordant la nationalité aux juifs et en laissant les Algériens d’origine musulmane dans un état de citoyenneté de sous-ordre. Si les juifs acceptèrent de dissoudre leur particularisme dans une citoyenneté qui restait malgré tout de seconde zone, n’est-ce pas au fond parce qu’il y avait une bonne raison ? Considérés comme des parias pendant les siècles de la colonisation arabe, humiliés et brimés, les juifs ont probablement perçu dans la colonisation française le moyen de sortir de leur condition misérable. Il faut comprendre que la notion d’occupant est chez les juifs bien plus antérieure que celle perçue par les musulmans qui ont tendance à la dater uniquement de l’occupation française. Lorsqu’un juif, A. Crémieux, devenu ministre, leur a permis d’accéder au rang de citoyens à part entière, était-ce un crime de l’avoir accepté ? D’autant, faut-il le rappeler, que les musulmans ont par la suite réclamé avec insistance le bénéfice de la nationalité française qu’ils n’obtiendront d’ailleurs jamais. Les juifs algériens se sont engouffrés dans cette brèche qui constituait une chance pour eux d’avoir une place au soleil, «à la table du maître» comme le rappellent à juste titre les nationalistes algériens. Profitant d’une élévation soudaine dans la hiérarchie sociale, un grand nombre d’entre eux a participé, et c’est incontestable, à l’injustice qui a été faite aux musulmans, rendant ainsi le recours aux armes et la confrontation avec la communauté juive légitime. L’erreur n’est donc pas tant d’avoir choisi d’être Français mais d’avoir trop facilement reproduit le schéma de domination auquel on avait auparavant soumis les juifs. Le désir ardent de la reconnaissance sociale a été si fort pendant des siècles qu’il s’est fait pendant la période française avec un zèle étonnant puisque les conversions au catholicisme et surtout les changements de patronyme ont été nombreux. C’est en cela que réside la rupture, mais était-elle évitable après tant de siècles d’ostracisme ? Après l’indépendance politique de l’Algérie, chaque communauté avait cru trouver dans le conflit israélo-palestinien la thérapie qui évitait de se remémorer deux mille ans d’histoire commune. Les uns en justifiant a posteriori un certain reniement de leur passé profondément enraciné dans la culture arabo-berbère, les autres en camouflant avec difficulté un fond d’antisémitisme qui ne date pas seulement du décret Crémieux et du ralliement des juifs à la France. Enrico Macias a enfin ces derniers mois quitté son costume de pied-noir pour revêtir celui de ses ancêtres. Il a su nous prouver que derrière «Raymond», l’adversaire d’hier, auquel il veut rendre hommage à Constantine, se trouvait le «cheïkh», dépositaire d’une tradition culturelle et musicale andalouse, patrimoine inestimable de la nation algérienne. Lorsque les gardiens du dogme historique qui nous imposent depuis trop longtemps une version de l’histoire comme ils souhaiteraient qu’elle fût et non comme elle se déroulât, nous pourrons enfin nous réconcilier avec nous-mêmes, c’est-à-dire avec le sentiment d’une appartenance à une culture aux racines diverses.

Par Boumediene Sid Lakhdar
Enseignant.

 Sujet Auteur  Date
 Artcle interessant à lire.  nouveau
Amirouche 2001-01-09 18:58:47 
 On s'en fout ....  nouveau
Ullial 2001-01-10 14:23:45 
 Très symptomatique ....  nouveau
Sylvie 2001-01-10 16:08:47 
 Re: Très symptomatique ....  nouveau
Ullial 2001-01-10 16:23:55 
 Re: Très symptomatique ....  nouveau
Paula 2001-06-13 20:12:25 

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