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Le Blog
Interview du Webmestre sur France3
 CONTRéVOLUTION en ALGERIE
Auteur: Ammar NEGADI 
Date:   2002-01-28 18:48:38

La ContrEvolution en Algérie
Autopsie d’une faillite annoncée (1962 - 2001)


AVERTISSEMENT !

Extrait d’un ouvrage sur l’Algérie des années 1962/2001, en cours de finition. Vous pouvez en faire tout usage vous jugeriez utile sous réserve de citer :
- l’auteur : Ammar NEGADI
- et la source http://www.chez.com/aureschaouia

APPEL A CONTRIBUTION

Ce modeste travail comporte certainement des lacunes, des omissions, des imperfections, à vous de me les signaler.
D’avance merci !

PRÉSENTATION

Est-il besoin d’une autorisation (et de qui ?) pour traiter d’un sujet ? Faut-il être forcément diplômé ou, mieux encore, spécialiste pour prétendre et/ou pouvoir «discuter» sur tout et de rien ? Ces questions/réponses destinées à l’éditeur qui voulait savoir qui nous étions... Comme si le fait d’être un simple citoyen (qui plus est profane) nous privait d’opinion et de tout droit à l’expression !

Ceci étant dit, cette petite étude , qui peut paraître par trop personnalisée, «engagée» ou même trop subjective, émotionnelle diront certains, donne un bref aperçu, et cependant assez complet, avec analyse et commentaires, de la situation algérienne des quarante dernières années.

En effet, c’est un document qui dresse un tableau succinct de la mouvance @!#$, notamment de sa partie « visible », le FIS, en Algérie avec de courtes notices biographiques de ses principaux responsables et une biographie des principaux personnages fréquemment cités dans le texte. Suivent des réflexions sur les perspectives/conséquences qui « s’offrent » à l’Algérie selon que tel ou tel clan l’emporte. Le document se poursuit également par un recueil d’extraits de déclarations de personnalités (intellectuels, journalistes, politiques, enseignants, etc.) algériennes, nord-africaines, « musulmanes » et étrangères.

Enfin sont cités de nombreux documents relatifs aux différentes phases du dialogue national. Complétés par les différents textes « fondateurs » de l’Algérie actuelle, les résultats électoraux de ces dernières années, une chronologie qui, au fil du temps, s’est transformée en une véritable chronique de l’horreur au quotidien, une bibliographie. Et pour clore le tout, une fiche synthétique sur l’Algérie.

L’esprit et la démarche sont résolument hostiles à l’islamo-intégrisme et contre ses menées fascistes, comme ils s’opposent à l’interférence religieuse dans la vie sociale, économique et politique du pays. Absolument critiques à l’égard du régime FLN depuis 1962 à ce jour, et très réservés quant au rôle néfaste, prébendier -pour ne pas dire mafieux-, d’une certaine hiérarchie politico-militaire. Sans complaisance envers les démocrates, laïcs et autres pseudo républicains autoproclamés. Réservés sur les méthodes, pratiques et moyens de certains mouvements amazigh. Opposés à toute instrumentalisation de l’identité nationale (amazighité) et de la Région comme moyen, base ou substrat à toute stratégie politicienne ou clanique. Très critiques quant à l’utilisation de l’» opposition » supposée, lorsqu’elle n’est suscitée artificiellement et volontairement entretenue, entre francophones et arabophones. Ce sont ces principes qui nous ont animés et prévalus tout au long notre travail.
Ce riche éventail constituera, nous en sommes persuadés, l’élément de base, et une source de références documentaires, pour tout travail ultérieur. Cet ouvrage s’adresse en particulier à l’enseignant, à l’étudiant mais également à toute personne, notamment les jeunes, qui n’aurait eu ni le temps ni les moyens de suivre (et de lire) « tout » ce qui se rapporte à la crise algérienne actuelle dont les racines remontent en fait à des décennies en arrière .

Ce travail est conçu aussi comme un plaidoyer par trop personnifié, presque partisan, avec ce que cela peut supposer de subjectif, d’émotionnel, de passionnel, de véhémence vindicative et de violence allant parfois jusqu’à l’outrance (on peut penser que tout ce qui est excessif est insignifiant… Nous ne pensons pas que ce soit présentement le cas ici). Il peut paraître également passionnant, tel un roman ou une chronique haletante et infernale tenue au quotidien. Cet aspect événementiel, à chaud, rappelle davantage le côté journalistique, cette histoire au jour le jour, où seuls les faits sont mentionnés sans fioriture aucune. Evidemment, on pourra déceler des lacunes, des insuffisances, comme l’on pourra être choqué par le ton volontairement excessif, exagéré, passionné, voire violent... Mais peut-on aborder aujourd’hui la situation actuelle en Algérie, et ce qu’endure le peuple algérien, tout en restant impavide, neutre, indifférent ?

Enfin si cela pouvait contribuer au débat démocratique en Algérie, comme au rejet définitif de tout ce qui s’oppose à une véritable démocratie dans un Etat de droit. Nous aurons amplement réussi.


I - HISTORIQUE

INTRODUCTION

En guise de préambule : @!#$... fatigué des Arabes !

De tous les peuples croyants, seuls les musulmans, et les Nord-Africains en particulier, invoquent @!#$ à tout instant. En effet, le Nord-Africain vainqueur ou vaincu, oppresseur ou opprimé, riche ou pauvre, malade ou bien portant, à tort ou à raison, qu’il rit ou qu’il pleure, qu’il mange ou qu’il rote... Pour un oui ou pour un non, il appelle @!#$. @!#$ est invoqué à tout bout de champ, à tout instant, que s’en est lassant !

Par habitude, par « culture » également mais surtout par paresse et par hypocrisie aussi, @!#$ est mis à toutes les sauces, associé à toutes les combines ! Pourtant, si les musulmans avaient vraiment la foi, et s’ils croyaient ou respectaient un tant soit peu leur @!#$ (ou leur «Rabbi»), ils ne l’insulteraient pas en l’appelant à tout instant, comme un vulgaire larbin.

Pas une demeure, pas un lieu public ou privé, pas un véhicule particulier ou commun (en réalité il n’y a nul lieu, nul endroit) où @!#$, Mohamed son prophète, ainsi que d’autres insanités religieuses, ne soient mentionnées, exhibées, placardées, dessinées, affichées… Bientôt, après les pendules, les horloges, foulards « kippas », et autres pendentifs et amulettes, @!#$ verra son nom sur les babouches. Comment, vous marchez sur @!#$ ? Mais c’est un blasphème, un crime, leur dira t-on ! Non, vous répondront-ils, @!#$ nous porte et guide nos pas ! Jusqu’où se nichent l’obscurantisme bigot, la superstition et l’ignorance crasses.

Quant à leurs lettrés, sages, imams, muphtis et autres toulabas, c’est-à-dire tous ceux censés les guider et les conseiller qui, loin de les dissuader d’un tel comportement et d’une telle mentalité ; au contraire, ils les renforcent, les enfoncent et les maintiennent dans cette voie !

Même ceux qui se situent dans le camp dit des républicains, laïcs, démocrates et autres progressistes autoproclamés, ceux-là aussi tentent à leur tour de persuader le peuple de l’existence d’un @!#$ ouvert, tolérant, fraternel, convivial... et autres incohérences et incongruités semblables !

Telle cette formulation de « l’@!#$ de nos pères », laquelle serait cocasse si elle n’était porteuse de dangers ultérieurs. En effet qu’est-ce que cela veut dire au juste ? Est-ce un @!#$ bon enfant, « pépère », tranquille ? Est-ce un @!#$ paysan et populaire, emprunt de fétichisme et de paganisme, tolérant et ouvert ? Est-ce un @!#$ libre de toute mainmise partisane, idéologique et surtout libre de toute influence et allégeance extérieures ? Un @!#$ sans messianisme, sans volonté de conquête ni de domination (comme le sont toutes les religions, dont seules les méthodes et les moyens changent selon les époques et les cieux) ?

Mais, l’@!#$, qu’il soit intégriste ou modéré (si tant est qu’il existe des islamistes ou des religieux modérés) ne serait-il pas lui aussi enclin, et en droit, de se réclamer à son tour de cet « @!#$ de nos pères » ? N’a-t-il pas lui aussi des pères, musulmans et nés également sur ce sol ? N’est-il pas également fondé, en vertu de cette même logique, à lutter pour légitimer sa @!#$ (celle de ses pères), et en même temps vouloir l’expurger de tout animisme et autre paganisme propres à toute société rurale, attardée, ignorante, etc.

Que ces pseudo-modernistes, ces hypocrites, malhonnêtes et autres experts en tripatouillages médiatico-politiques veuillent, en recourant à « l’@!#$ de papa », combattre l’intégrisme religieux et ce qu’ils considèrent comme étant de dangereuses déviances de l’@!#$. Soit. Mais là où le bât blesse, c’est qu’ils ne s’opposent absolument pas dans le fond à la « théologisation » de la société et ne remettent nullement en cause la @!#$ et l’@!#$ en tant que tels et leur instrumentalisation par les uns et les autres (pouvoir opposition réunis). Cette @!#$ qui orgueilleusement ou sournoisement, selon les époques et les situations, s’insinue dans la société et s’impose peu à peu au pays en une théocratie impitoyable. C’est-à-dire en tant que système totalitaire et global, régissant le moindre acte quotidien de chaque individu, séparant les sexes, mettant à l’index tout réfractaire, tout contestataire et menant la chasse à toute velléité de liberté de penser et d’agir qui ne correspondrait pas à ce qu’il aurait prédéfini et imposé par la communauté (Oumma) interposée.

Faites-en l’expérience. Quel que soit votre interlocuteur, et quel que soit le sujet abordé, la conversation débutera et/ou s’achèvera invariablement sur une discussion religieuse ou, à tout le moins, à une référence à celle-ci ou à l’invocation de @!#$. De quelque bord qu’il soit, votre interlocuteur, du dévot fanatique à la « féministe » victime du fanatisme, et dont on penserait qu’en principe elle serait l’ennemie déclarée de l’islamisme intégriste, ils vous clameront leur foi en @!#$ et en l’@!#$ ! C’est ainsi que l’on peut qualifier les Musulmans, notamment les Algériens -du moins dans leur apparence et manifestation sociale externe-, comme des bigots atteints de religiosité aiguë !

Au Citoyen « musulman », il ne lui est pas permis d’affirmer son –ou ses- doute (s), sa critique, son libre-arbitre, son incroyance, voire son athéisme, non sans se faire traiter de blasphémateur, de mécréant, de païen, d’apostat, d’ennemi de la nation, du peuple et de la Communauté... ! Par contre le premier inculte, le premier taré venu vous fera subir sa «foi», son @!#$, sa bigoterie et autres billevesées sans que personne n’y trouve à redire !

Pour preuve, Madame Leïla Aslaoui, ex-magistrate, ancien ministre, anti-intégriste déclarée, « éradicatrice » même selon certains, dont le mari fut assassiné par un commando @!#$ ; bref, une personne que l’on ne peut donc soupçonner d’intégrisme religieux ni même de quelque intolérance que ce soit (du moins pouvait-on le croire). Pourtant, cette femme, à qui on donnerait la Liberté, la Laïcité et la Démocratie les yeux fermés (on ose dire sans confession –celle-ci n’existant pas dans l’@!#$-), a dénié toute algérianité à Louisa Hanoune sous prétexte que celle-ci n’est pas croyante (musulmane) en affirmant lors d’une interview ceci : «... un parti comme le PT, qui ne représente rien, qui a à sa tête une femme, certes Algérienne, mais qui ne représente pas l’Algérienne de l’Algérie profonde car elles diffèrent sur un point important : l’identité... L’Algérienne de l’Algérie profonde est musulmane, la représentante de ce parti ne l’est pas... » Le Matin, 04/11/1997.

Autre preuve, Monsieur Ihadadden, francophone, thésard, sorbonnard, universitaire, ayant contribué à la formation de nombreux journalistes algériens, est contre la présence de journaux en langue française... Ces journaux seraient, selon lui, une menace à la souveraineté nationale et à l’identité nationale. Rien que ça ! Car, la diffusion de ces journaux « contribue largement à la division du peuple algérien et à semer la haine entre les francophones et les arabophones, hypothéquant par-là même l’avenir de l’Algérie en tant que nation », El Watan, 02-03/01/1998.

Il y a jusqu’aux cyniques vous affirmant que ce serait une erreur tactique et stratégique que de s’attaquer de front à la @!#$. Selon eux, le mieux serait de l’ignorer, l’occulter et laisser le temps faire son œuvre. Et au pis, il faut la soustraire aux fanatiques intégristes de tous bords, la prendre en charge et démontrer ainsi que l’@!#$ peut avoir un autre visage... Grande entreprise et vaste fumisterie !

Ainsi s’expliqueraient ces actes d’allégeances et autres témoignages zélés (et pas toujours dénués d’intérêts et d’hypocrisie) envers l’@!#$ avec un grand « I », venant de personnes qui n’ont rien à voir avec l’@!#$ ni de près ni de loin. A tel point que s’en est choquant. Plutôt que de dresser une limite claire, tangible, infranchissable entre ce qui est religieux et ce qui ne l’est pas. Limite à ne pas outrepasser ; mélange des genres à ne pas pratiquer, sous peine de subir les rigueurs de la loi. Si la politique est œuvre de tous les citoyens, la croyance religieuse doit demeurer une affaire individuelle, personnelle, intime entre le croyant et son @!#$ sans qu’il y ait besoin d’intercesseur, ni d’interprète, ni de guide, etc.

Au contraire voici donc nos élites, toutes tendances confondues, qui sombrent, de concessions en concessions, de lâcheté en soumission (au nombre et à l’air ambiant), jusqu’à abdiquer devant une gangrène fasciste aux couleurs islamiques pour légitimer ainsi une @!#$, devenue @!#$ d’Etat et, de la sorte, à perpétuer une croyance qui est leur propre condamnation future... Bref, ils creusent leurs tombes de leurs propres mains. Et en disant amen ! C’est démentiel !
Aux calculateurs machiavéliques, dictateurs invétérés de tout acabits ou autres indécrottables bigots, la @!#$ sert ces opportunistes désireux de dominer le peuple pour le maintenir dans un état de peur, de torpeur intellectuelle et d’ignorance engourdie.

Aussi @!#$ en eut assez de ces peuples ! Face à la saturation causée par leurs appels incessants venant de tous côtés, son standard a sauté ! Du coup, @!#$ a fermé son central téléphonique à destination des musulmans en général et des Arabes en particulier ; il a bouché également ses oreilles et mis au chômage ses anges-standardistes et déclaré : «Après moi le déluge ! Qu’ils crèvent, qu’ils s’entre-tuent ! Je ne veux plus être importuné par ces musulmans ignares, paresseux, haineux, criminels. Ils ne se servent de moi que pour assouvir leurs bas instincts, justifier leurs crimes, leur vilenie et leur lâcheté !»

Dès lors, @!#$ détourna son regard de la «Oumma Islamiya» pour se tourner vers d’autres cieux, là où nations et peuples ne lui réclament rien, n’attendent rien de lui, ne l’invoquent que de rares fois dans l’année, à l’occasion de quelques fêtes où souvent le paganisme le dispute au monothéisme (et encore en font-ils une bonne affaire marchande). En effet, ces peuples-là comptent d’abord sur eux-mêmes. Ils travaillent, créent, conçoivent, imaginent, inventent, prospectent, dominent et prospèrent dans tous les domaines. Bref, pendant que les uns clonent, les musulmans déconnent !

Ces peuples qualifiés par le premier « bon musulman » venu de païens, de mécréants et à qui cependant il doit tous les moyens indispensables à sa survie présente : médecine, chirurgie, médicaments, contraception, moyens de transport, de communication, etc., y compris les armes nécessaires à son autodestruction !

Quand les autres peuples avancent, les musulmans reculent.

C’est ainsi que pendant que les autres nations, dites «païennes», « mécréantes », « idolâtres », progressent et dominent ; les pays musulmans, eux, reculent et traînent à la queue de toutes les nations. Et quand parmi ces nations dites musulmanes ou arabo-musulmanes, se trouvent quelques pays riches, cette richesse est accaparée par des familles (ou royautés) parasites qui s’empressent d’investir, sans aucune contrepartie, dans les pays jugés kufar (impies)... Quant aux dirigeants des ces monarchies tribales, ils se livrent à la débauche et aux délices de l’Occident qu’ils interdisent à leurs concitoyens et sujets dans leur pays !

Après @!#$, et la religiosité, une autre constante chez les musulmans : le sexe. La frustration sexuelle, avec ses tabous et ses obsessions, taraude le « pauvre croyant » ! Les Musulmans obnubilés par le sexe, lui mènent une guerre à outrance par femme interposée. La femme devient ainsi à la fois l’objet de tous les fantasmes et de tous les péchés, et, en même temps, celle qui doit les expier tous.

Sexe en bandoulière, attiré par la femme, telle la limaille par l’aimant, le Musulman part en guerre contre tous ce qui le taraude : refoulant ses pulsions, ses sentiments, ses désirs. Il devient un monstre schizophrène bataillant contre tout ce qui, de près ou de loin, directement ou allusivement, peut se rapporter au sexe, à l’amour, aux sentiments, à la femme (et tous les risques liés à son sexe : virginité, fidélité, honneur, etc.).

Aussi la femme, objets de fantasmes et de convoitises, objet de honte et de déshonneur, devient ainsi la victime expiatoire des lubies de l’homme, de ses tentations et autres faiblesses. La femme devient « La Tentation » par excellence. Aussi faut-il la mutiler, la museler, la voiler, la violer (dans tous les sens du terme) et la priver de tout droit. Simple machine à reproduire de futurs « bons musulmans », mineure éternelle à la merci du premier mâle venu, la femme, mi-animal mi-esclave, porte et supporte l’homme le jour et la nuit à la fois, sans même pouvoir geindre et encore moins se rebeller.

Autre constante chez le Musulman : la haine de soi, de son être réel et profond, ignorance doublée d’un mépris total pour son passé, pour ses origines. Une amnésie frappe son passé, en particulier de son passé antérieur à sa conversion à l’@!#$. Cela se traduit par une aliénation et une négation de son être, de son identité, de sa culture antéislamiques. Ce rejet de soi se traduit par une revendication effrénée et éhontée d’une culture et d’une identité qui ne sont pas les siennes, qui n’ont jamais été, et ne seront jamais totalement les siennes : l’islamisme et l’arabisme. Car, à la base, celles-ci lui furent imposées par la force lorsqu’il ne se les a pas de lui-même imposées par simple complexe d’infériorité.

Non content de se réclamer d’une langue, d’une culture, d’une @!#$ et d’une nationalité qui ne furent jamais les siennes ; le Musulman ira même jusqu’à prétendre être plus « musulman » et plus « arabe » que les musulmans Arabes d’Arabie ! Ainsi en est-il de ces expressions comme : « moi, je suis musulman et demi ; moi, je suis Arabe et demi » que l’on entend particulièrement chez certains Algériens (notamment arabophones). Il faut toujours qu’ils en rajoutent de crainte d’être en reste et pour justifier/prouver quoi ?

Et cette négation de soi, ne va pas sans drame ni fêlure internes. D’où ces êtres (ces zombies) en quête d’identités. Devenus subitement orphelins, prenant conscience de cette aliénation jusque-là si réconfortante, ils se mettent tout à coup à se revendiquer et à se réclamer de tout un patchwork : Méditerranée, Afrique, Turquie, Arabie, Espagne... Ce cocktail, bien agité, bien amalgamé, pourrait, croient-ils, leur procurer une super-identité... Mais hélas, personne n’est dupe, ce « conglomérat » ne trompe personne ! Ceci n’est que fuite en avant et crainte morbide de se regarder en face.

Les Algériens ne sont pas plus Arabes que Turcs. Quant aux ‘vrais’ Arabes et ‘vrais’ Turcs... Ils les rejettent tout simplement. Personne n’en veut et chacun les renvoie à leur misérable et unique origine, semblant leur dire : regardez-vous vous-mêmes, admirez votre faciès, reconnaissez-le une fois pour toutes, contentez-vous-en. Soyez ce que vous êtes et fichez-nous la paix !

Dernière caractéristique constante chez le Musulman : l’absence de démocratie et son corollaire : le goût de la violence et le culte du secret. D’où également le culte du chef. Du chef qui sait ; qui sait mieux que personne. Enfin le mépris de l’individu. L’individu, comme l’individualité, est opprimé et combattu au profit de la collectivité, du groupe: de l’Oumma. Gare à celui qui déroge à la règle : l’exil et la folie le guettent ; la prison ou la mort, l’attendent.

Cet état n’est pas le résultat d’une culture politique ; il n’est pas le fait du seul FLN ou d’un système unique quelconque : il est la culture musulmane par essence, et nord-africaine en particulier. Il est le fruit de notre culture avec un grand C. C’est notre culture qui est ainsi faite : elle, qui privilégie la rajla (le machisme dans ce qu’il a de plus rétrograde et de désagréable), la force, le secret. Le film « Amachahu » en donne un petit exemple édifiant en mettant en exergue l’un de ses aspects multiples et haïssables à la fois : jusqu’où va le culte du nif ; ce nif (orgueil-honneur mal placé) qui mène au crime, au suicide, au nihilisme et à la faillite totale.

Oumma/Chape de plomb, Oumma/Garrot, Oumma/Ragot, Oumma/Rumeur, Oumma/Poubelle, Oumma contre l’homme, Oumma contre la personne, Oumma contre la femme, Oumma contre l’amour, Oumma contre la liberté, contre l’originalité, contre la jeunesse, Oumma pression/oppression censure et « omerta » sociale, Oumma partout présente et pesante, sans issue ni échappatoire, autocensure et médiocrité imposées à tous. Oumma à la tête de laquelle des zaïms (psychopathes et névrosés) se posent et s’imposent en prophètes-interprètes et guides du troupeau. Demiurges-Thaumaturges, et autres sorciers qui, eux seuls, sont sensés savoir et dire ; les autres se soumettent, se taisent, s’exécutent. Reliquat d’une mentalité archaïque patriarcale et phallocratique qui remonte au néolithique. Une société néolithique attardée, égarée, qui perdure au IIIè millénaire. Une mentalité néolithique qui traîne à l’ère des voyages interplanétaires ! Pour preuve, nous savons profiter d’Internet et encore utiliser la meule de pierre à bras !

A ces fondements presque communs à tous les pays musulmans, notamment nord-africains, s’ajoutent des caractéristiques propres à l’Algérie : ceux que l’on considère comme constituant en quelque sorte ces fameuses « constantes nationales » chères aux membres de la « famille révolutionnaire », plutôt famille mafieuse ! Termes récents employés par ceux qui se considèrent également comme constituant l’unique famille nationalo-patriotique ! Seuls héritiers et dépositaires de l’Algérie en tant que nation, Etat, drapeau, richesses, etc. ! Et quiconque est hors de cette famille, n’est rien ; il est en quelque sorte ‘orphelin’. Il ne vaut rien et ne représente rien... Et vive la République monarchique ! Une République de voyous, de canailles et de proxénètes sans foi ni loi, groupés en clans mafieux se réclamant indûment d’un héritage révolutionnaire et du sacrifice du peuple et se déclarant seuls dépositaires de l’Algérie, de son peuple, de son histoire, de sa culture, de sa richesse et de son devenir.

C’est également l’héritage d’un passé colonial fait de crime, de sang, de violence, d’injustice, de mépris haineux. Pour le combattre, et vaincre cette malédiction, il fallait user et abuser des mêmes moyens et méthodes. Des injustices, des crimes et des spoliations (morales, idéologiques et matérielles) furent commis tout au long de la colonisation comme elles le furent durant la guerre de libération. Et de l’indépendance à ce jour... Cela en fait des mécontents et des révoltés ! Mais aussi des « habitués » et des experts en cette voyoucratie !

Ainsi se trouvaient (et se trouvent encore) réunis tous les ingrédients préparant le lit à la situation actuelle: une mentalité mafieuse, négative et suicidaire ; une famille aux codes et tabous rigides, archaïques, rétrogrades ; un népotisme tribal et régional sur fond de pratiques oligarchiques et prébendiers. Le tout érigé en « constantes nationales ». Une mentalité où le secret, la soumission, l’injustice, l’oppression, la violence, la terreur, les massacres sont pratiqués, tolérés, justifiés, expliqués au lieu d’être dénoncés et farouchement combattus.

Comme s’y trouve également réalisé tout le processus menant à l’implosion des sociétés bloquées, fermées, rigides où la liberté d’expression et de création est muselée. Empruntant aux uns et aux autres, l’Algérie ressemble à la fois à l’ex-Union soviétique (échec du modèle socialiste et bureaucratique), aux monarchies pétro-bédouinesques (économie bazariste et rentière) et aux dictatures latino-américaines (seigneurs de la guerre, compradores, desperados), le tout sur fond d’une religiosité primaire et ignare (l’islamisme radical).

Bonjour l’avenir !
Quarante ans de F.L.N. Ou l’art de détruire une nation.

L’évolution, le progrès, la civilisation, en un mot: l’Histoire, ce n’est pas ce long fleuve tranquille partant d’un point pour aboutir à un autre ; une sorte d’océan de plénitude aux vagues indolentes et aux clapotis insouciants. Non, l’Histoire est faite d’à-coups, de soubresauts, de revirements, de replis, de régressions pas très souvent «fécondes» hélas, mais également d’hésitations et parfois de grands sauts accompagnés de bouleversements imprévisibles.

Et c’est au travers de semblables épreuves que les peuples se forgent une histoire commune, acceptent un héritage commun (une «mémoire collective»). Et lorsque subitement, et parfois violemment, un peuple, prenant conscience de sa spécificité, de son unicité, consolide son identité, force le destin en épousant totalement ce genre de bouleversement. Cela devient riche de promesses.

Cette lente et pénible gestation, cette ascension de l’homme dans l’histoire est autant aisée à décrire et à saisir dans sa globalité, à posteriori (c’est-à-dire une fois accomplie), qu’il est malaisé et parfois presque impossible d’en saisir les prémices balbutiantes qui se réduisent souvent à de simples signes discordants, déviants, marginaux, choquants, répréhensibles. Bref, des sortes d’épiphénomènes à peine perceptibles et apparemment sans liens ni rapports entre eux.

Mais un jour, tous ces « petits riens » font jonction et drainent des forces. Ces divers signes (symboles/actes) en ébullition deviennent mouvement qui emporte tout sur son passage et fait réaliser des bonds en avant (ou des reculs aux « siècles obscurs ») à la société, à la civilisation, à l’Histoire.

Dès la « reconquista chrétienne », la communauté musulmane, et algérienne en particulier, fut sans cesse agressée, repoussée, envahie, dominée, reléguée dans le sous-développement au sens large du terme. La crise algérienne actuelle était pour ainsi dire prévisible, « programmée » parce qu’inscrite en filigrane dans la dynamique du mouvement national et de la renaissance nationale. Et, sans remonter à l’âge de pierre, on peut la dater dès 1830 jusqu’à 1954. Puis une seconde étape, de l’indépendance à 1988, période où elle change d’objet, de contenu tout en se précisant. Depuis longtemps, l’élite nationaliste algérienne a toujours préféré donner des gages aux couches rétrogrades, bourgeoises et conservatrices de la société d’une part, et se forger une identité artificielle faite de «bouts de ficelles arabo-islamiques», d’autre part.

Il lui fallait à la fois se défendre du colonial, se prémunir contre les idées modernes (révolutionnaires) = remise en cause du système social traditionnel. Pour y parvenir, il lui fallait se réfugier dans l’@!#$ tout en y suscitant, puis en les maintenant, les formes les plus rétrogrades, archaïques, conservatrices. Bien que dérisoire et inefficace contre la conquête coloniale, l’@!#$, à défaut d’autre chose (d’ailleurs, cette élite a-t-elle été capable de concevoir autre chose ?), va devenir le seul refuge et le seul référant identitaire/national contre l’acculturation, l’aliénation et la dépossession imposés par le colonisateur.

Bref, cette bourgeoisie balbutiante pré-capitalistique, plutôt féodalo-théocratique au lieu de s’émanciper, s’unir, dépasser ses clivages et intérêts immédiats, va appeler à son secours un ramassis de bandits, de corsaires, de pirates, de renégats de tout acabits à son secours. Grâce à ces gens-là, cette bourgeoisie va développer la seule industrie qu’elle sut créer : la course, le rapt, la piraterie, l’esclavage. Bref, on vole et on kidnappe ou on se fait voler et kidnapper à son tour... En même temps elle suscite, développe et impose un @!#$ crispé, figé, méfiant de tout ce qui est l’autre : d’abord le colonial, puis tout ce qui pourrait inspirer nouveauté, modernité, progrès ; le tout étant amalgamé avec étranger = danger = implosion de la famille/société algérienne.

Encore (et toujours d’ailleurs) sous-développée, arriérée, divisée, mal préparée, n’ayant pu s’opposer militairement, techniquement, économiquement au colonisateur, l’élite algérienne risquait de totalement disparaître. D’ailleurs de grandes et nombreuses familles avaient préféré fuir en Orient plutôt que de subir l’humiliation de la domination. Elles abandonnaient ainsi leur pays à l’ennemi avec en plus le sentiment du nif (honneur) sauf ! Drôle de nif et drôle de patriotisme... abandonner son peuple et son pays à l’ennemi !

Aussi, pour se maintenir, cette élite va-t-elle développer la seule chose qu’elle maîtrise un tant soi peu : l’@!#$. Elle va instiller et entretenir un @!#$ de combat/rejet de l’autre. C’est-à-dire une caricature de l’@!#$ ; un @!#$ grégaire, sommaire ; en y mettant en exergue le contenu radical, haineux, xénophobe. L’@!#$ devient ainsi refuge, identité et cri de ralliement contre l’oppression. @!#$ = pureté, moi, communauté... Christianisme = péché, impur, étranger, ennemi. Et, par extension, est déclaré ennemi à l’oumma quiconque doute ou met en cause son hégémonie et sa manière de penser islamiques.

Paradoxalement (mais est-ce étonnant ?) cette bourgeoisie féodalo-théocratique va se mettre au service justement du… colonat en se montrant indispensable comme agent de transmission et vecteur de domination supplétive. Peu lui importe cette position, du moment qu’elle maintient ses privilèges et autres prérogatives qu’elle estime liés à sa caste maraboutico-féodale. C’est dans cette classe que l’on retrouve les pachas, aghas, caïds, et autres larbins indispensables à la colonisation. C’est dans cette couche également que l’on trouvera les futurs cadres et autres hommes politiques de l’Assemblée algérienne créée de toute pièce par l’administration coloniale.

En même temps qu’était propagée l’idée d’un @!#$ pur, orthodoxe, «conquérant», unificateur et identitaire afin de nier et combattre par tous les moyens ceux qui affirmeraient et revendiqueraient la vraie nature identitaire (culture, langue, nationalité, etc.) du peuple algérien ; c’est-à-dire l’amazighité.

Ajoutons à cela les ingrédients socio-économiques c’est-à-dire une léthargie de toute forme d’activité culturelle, artistique ou politique, en même temps qu’était prohibé tout esprit d’analyse, d’introspection, de critique et de doute.

C’est ainsi que l’on se retrouve acculé devant le « choix » entre une société complètement pourrie par la pauvreté, la misère, l’ignorance, la peur, la lâcheté ; poussée vers la prostitution, le crime et la drogue ou le refuge dans une révolte sauvage, suicidaire sous couvert du religieux. Car l’Algérien, tel qu’il a été « conçu », formé, éduqué, façonné par 130 ans de domination coloniale et quarante années de F.L.N., ne pouvait ne pas se révolter. Et sa révolte ne pouvait prendre que la tournure qu’elle a prise : barbare, sauvage, cruelle, nihiliste.

En effet, dans sa révolte, l’Algérien, au regard de ce qui vient d’être dit, ne pouvait que recourir à la @!#$ dans sa révolte, et surtout dans ce qu’elle a de plus radical, de plus négatif, régressif et condamnable : la coercition et la violence. D’ailleurs avait-il une autre idéologie de rechange et le pouvait-il ? De par son expérience (socialisme à l’algérienne), de l’échec des idéologies « triomphalistes et glorieuses » d’après-guerre (ère boumédiéniste), il se retourne (comme toujours, comme par atavisme) vers ce qu’il croit connaître le mieux : le populisme démagogique à base de @!#$. Et pourquoi chercher ailleurs ce que l’on a de mieux chez soi ? Et c’est ainsi qu’est ressuscité un intégrisme religieux mis au goût du jour. Cet intégrisme religieux qui, sous diverses formes, a toujours été là, sous-jacent, couvant sous les cendres de la faillite FLN. Entendons-nous bien.

Usage de la @!#$ : comme force...

Certes, de tout temps et en tout lieu, la @!#$ fut utilisée comme moyen pour accéder au pouvoir, le conserver ou imprimer les changements socio-économiques souhaités par la caste dominante. La @!#$ ne cessa de jouer ce rôle efficace et redoutable, aux effets multiples, pervers et dévastateurs, que le jour où des peuples et des nations acquirent un degré de développement intellectuel, moral et technique suffisamment élevé pour la remettre à sa juste place. C’est ainsi que dans les pays très avancés, la @!#$ n’est tolérée au mieux que comme un « patrimoine culturel » et au pire comme un reliquat de superstition folklorique sans réel impact sur la vie sociale, publique ou politique. Certains mêmes l’ignorent sauf deux ou trois fois l’an... à l’occasion des fêtes et au grand profit des commerçants.

Hélas, en Afrique du Nord, nous sommes actuellement loin de cette laïcité. Nous serions plutôt au premier stade ; celui où la @!#$ conquérante, dominatrice, ne tolère ni adversaire ni diversité. Tout comme en Europe au temps des guerres de religions, des croisades, de l’inquisition, etc.

Autrefois, l’Afrique du Nord n’échappait pas non plus à l’utilisation de la @!#$ comme moyen de révolte. Sans remonter très loin, rappelant que dès le IVè siècle après J.C., les Circoncellions (paysans sans terre) et les Donatistes (partisans de Donat, évêque de Baghaï) s’allièrent pour combattre Rome et son Eglise. Il fallut toute la puissance romaine et les fourberies de Saint Augustin pour en venir à bout et consacrer l’Eglise romaine en Numidie. L’Eglise nord-africaine, alliée de Rome, soutenue par Saint Augustin, empêchera l’émergence d’une Eglise nationale amazighe. C’est-à-dire une église authentiquement africaine ; détachée de Rome.

Plus tard, à la faveur d’apostasies ou de schismes religieux, des dynasties imazighen se constituèrent en utilisant l’@!#$ pour asseoir leur autorité ou se soustraire à la domination de l’Orient. Puis, plus près de nous, au temps de la colonisation française, les mouvements religieux, tels que la Rahmaniya, la Qadiriya, la Senoussiya, Tidjania, Bouamama, Ouled Sidi Cheikh, etc., furent utilisés contre la domination étrangère dont la plus célèbre fut la révolte des Rahmaniya de Cheikh El Haddad de Seddouq et son appui à la « noblesse » représentée par les Moqrani (1870/71). Enfin, dans le premier tiers de notre siècle, les Ulémas (avec Cheikh Abdelhamid Ben Badis) prônaient la renaissance islamique (Nahdha) grâce à une « réforme », entre autre des mœurs. Cette réforme qui allait, selon eux, régénérer la nation algérienne, affirmer son identité arabo-musulmane mais dans une association à... la France ! (du moins était-ce le vœu de Ben Badis).
... et comme prétexte.

La @!#$ fut donc utilisée comme signe d’appartenance, de reconnaissance et d’identification mais également de différenciation ou de rejet de l’autre. L’autre étant l’étranger par excellence qui plus est colonisateur, envahisseur et oppresseur de surcroît. Jusque-là, rien de bien particulier sur le sol algérien.

La différence énorme avec les révoltes à connotation religieuse du passé et la révolte religieuse actuelle, menée notamment par le F.I.S., et les GIA interposés, c’est que ce dernier recourre à la @!#$ non pas pour libérer le pays d’une domination étrangère quelconque, non pas pour affermir l’indépendance politique et/ou ou économique du pays, non pas non plus pour relever le pays ou faire progresser le peuple, non pas pour promettre un avenir radieux fait de modernité, de progrès, de justice et de liberté. Non. Non, son seul but est d’opposer les Algériens les uns aux autres pour éliminer (ou faire indirectement éliminer) tous ceux qui s’opposent à ses objectifs.

Le FIS utilise la violence et le meurtre des innocents, au nom de la @!#$, pour imposer sa vision de l’@!#$ par la force. Il veut éradiquer une dictature pour imposer la sienne.

En réalité, le FIS veut chasser une dictature et, par la terreur, instaurer la sienne. Une dictature chassant l’autre et le peuple pris entre l’enclume et le marteau...

Dès maintenant, le FIS -ou la mouvance islamo-intégriste- veut, par la terreur, contraindre les gens à se soumettre ou à disparaître, avant l’instauration de son khalifat. Tel ce slogan à l’usage des femmes : «tu mets le voile ou tu mets les voiles!» Sous le prétexte fallacieux de combattre une clique de corrompus à la solde de l’Occident, le F.I.S. n’hésite pas à entraîner le pays dans une guerre civile et fratricide (ce que l’@!#$ appelle fitna) et le chaos. Au moment où les autres nations préparent leur entrée de plain-pied dans le XXIè siècle, le FIS veut ramener l’Algérie au Moyen Age.

Mais,
On a le régime que l’on mérite !
Comme on a l’opposition ou les assassins que l’on mérite ! Comme on a la classe dirigeante que l’on mérite : faite de voleurs, d’égoïstes, d’incompétents, de voyous ; bref par une belle brochette de canailles.

Car après trente ans de F.L.N. et plus de six ans de terrorisme aveugle, on ne voit pas le peuple uni, réagir fermement pour dire halte. Ça suffit ! Comme cela s’était vu un décembre 1960, ou un 17 octobre 1961 en France pour affirmer la détermination et l’union du peuple algérien.
Comme cela s’était vu au lendemain de l’indépendance pour crier : «sept ans, c’est assez!» Non, méfiant, «cloîtré», peureux, armé de patience, et de lâcheté pour certains, la majorité du peuple algérien attend que d’autres interviennent à sa place et le soulage de son fardeau, quitte à faire appel à des commissions internationales d’enquête ! On ne connaît pas le seuil de tolérance ou d’endurance à la douleur et à la honte du peuple algérien : un peuple « mort » qui a peur de mourir !

Finalement l’on arrive parfois de penser méchamment que ce peuple mérite bien ce qui lui arrive. Ce que certains n’hésitent pas à qualifier de châtiment divin !


Des «Frères Musulmans»...

Sans remonter à la nuit des temps ni aux années vingt, celles des débuts du nationalisme dit «moderne», on peut noter la résurgence du phénomène religieux en tant que moyen de pression sociale et de jeu politicien en Algérie dès les années soixante-dix. Phénomène plus connu à l’époque sous le nom de Frères Musulmans. Ces derniers se manifestaient notamment auprès des jeunes et des étudiants par des grèves sur les campus universitaires, par le « vitriolage » des jeunes filles en minijupe et l’agression de militants imazighen dont le seul crime était d’affirmer leur identité et de s’exprimer dans leur langue...

Ce phénomène coïncida avec la montée en puissance des Frères Musulmans en Egypte qui se montreront de plus en plus virulents à partir des accords de « Camp David » conclus entre Begin et Sadate et l’assassinat de ce dernier. En Algérie cela correspondait à l’aboutissement de plus d’une décade d’arabisation et d’islamisation forcenées, à la soviétique, menées à grands renforts d’Orientaux qui n’avaient de savoir que celui de psalmodier le @!#$ et d’aboyer dans les minarets.

Dès lors, on vit apparaître un autre type d’homme algérien qui se situait déjà entre Kaboul et Karachi, entre le Hedjaz et Mossoul. Ces gens étaient reconnaissables (et haïssables) à leur accoutrement, à leur nonchalance qui ne le disputait qu’à leur paresse et à leur crasse. Car, comme hygiène, ils n’avaient que le khôl pour souligner les yeux, le patchouli pour camoufler leur puanteur, de l’encens pour s’enivrer et quelques gouttelettes d’eau pour s’asperger aux ablutions rituelles.

Même leur type physique, pour ne pas dire leur faciès « changea », il « devint » de plus en plus oriental, plus arabe... plus sémitique pour ainsi dire. D’ailleurs, on apprendrait qu’ils sont les descendants des Hillaliens que l’on ne serait nullement surpris ! A ce propos, il serait plus juste de remplacer le mot vandalisme par hillalisme ; terme mieux approprié.

Hier, le critère de la virilité et de l’algérianité consistait à porter une sorte de balayette sous le nez appelée moustache ; aujourd’hui, ce signe est transformé en serpillière autour du visage dénommée barbe. Demain, à la vitesse où l’on va, on devra se rendre invisibles pour nous fendre dans l’anonymat de la honte et de la déchéance !

... aux socialismes triomphants.

Cela correspondait également aux prémices d’une paupérisation qui ira croissant, aux velléités révolutionnaires pseudo «athées et matérialistes» de Boumediene avec ses trois glorieuses révolutions : industrielle, agricole et culturelle... C’était l’époque volontariste de grandiloquence mégalomaniaque, des «industries industrialisantes» chères à Bélaïd Abdesselam. C’était l’annonce en grande pompe de la Gestion socialiste des entreprises (GSE), de la Révolution Agraire (et non plus réforme agraire), des mille villages socialistes, des slogans tels que : «l’homme qu’il faut à la place qu’il faut», slogans ronflants de sonorité et vides de sens... Cuisant échec, fiasco généralisé, château de cartes s’écroulant avec son principal initiateur mort subitement en pleine force de l’âge.

Politique appuyée, soutenue, cautionnée par les pagsistes, par un bon nombre de futurs démocrates, républicains et autres modernistes qui, aujourd’hui réfugiés en Europe, la dénoncent. Discours et mesures qui flattaient l’honneur des uns et gonflaient d’orgueil les autres. Ceci ne dura pas longtemps, le réveil fut proportionnel à l’ivresse.

Comme tous les pauvres qui, une poignée de monnaie en poche, s’imaginent être très riches. De même les Algériens, ayant toujours été pauvres, dans tous les sens du terme, et cela depuis des lustres, se croyaient riches avec leurs pétrodollars au point de prétendre dicter leur volonté au monde. D’où le fameux discours sur le Nouvel Ordre Economique Mondial tenu en arabe par Boumediene au Sommet des Nations Unies; ou Ben Bella faisant d’Alger la « Mecque » des révolutionnaires.

C’était aussi l’époque paranoïaque du F.L.N. (et de Boumediene) avec leur volonté de vouloir enrégimenter le peuple algérien dans des organisations de masse : UGTA, UNFA, UNEA, UNJA, UNPA, ONM, AAE, SMA, etc. Folie l’on vous dit !

Obnubilés par l’illusion lyrique qui permettait d’éluder les vrais problèmes, et dans une fuite éperdue vers la faillite, les dirigeants algériens, comme leurs clientèles, vécurent dans un état second, une sorte de nirvana, que la rente pétrolière et la Sécurité militaire permettaient de vivre tous les rêves sans se réveiller.

Las, le peuple ne suivit pas. Il opposa sa légendaire force d’inertie. Face à la réticence, la méfiance ou la passivité de beaucoup ; face aux obstructions et sabotages des Frères musulmans et d’une frange de la bourgeoisie traditionnelle et conservatrice, Boumediene donnera des gages à droite et à gauche.

A droite, il accélère et renforce le processus d’arabisation de l’enseignement, de la justice et de l’administration avec une « ré-islamisation » des mœurs par l’introduction de valeurs traditionnelles et islamiques dont les projets du code de la famille (le premier projet remontait à 1963) et du statut personnel n’en sont que la partie visible. Comme de sa passivité face à l’éclosion des mosquées (ces fusées qui ne décolleront jamais, selon l’expression de Kateb Yacine), ces coupoles scintillantes sous lesquelles ne brille aucune intelligence, ou de l’instauration du vendredi comme repos hebdomadaire, l’instauration des appels à la prière dans les casernes, l’entrée en force des islamo-conservateurs et des arabo-baâthistes dans les médias publics, le renforcement du ministère du culte...

A gauche, Boumediene permet à l’ancien Parti communiste algérien de ressusciter sous un nouveau sigle : le Parti de l’avant-garde socialiste (PAGS). Il en fera son allié « objectif », selon la terminologie marxiste, et s’en servira comme d’un agent zélé à sa propagande. Boumediene les surnommera les « tarous » (chiens rabatteurs) de ses révolutions progressistes et irréversibles.

Et... à la « Sainte alliance ».

Rassuré croit-il sur ses deux ailes, Boumediene va désigner l’ennemi commun à tous : les Imazighen avec leur revendication culturelle aux relents « régionalistes et séparatistes ». Il les qualifiera de régionalistes, d’archaïques attardés, d’agents de l’ennemi, de séparatistes, de frein à la révolution en marche... Et, dans ce combat, il parvient à créer une sorte de sainte alliance ; à réaliser provisoirement l’unanimité autour de lui. Tout au moins sur ce sujet.

Il est à noter que parmi la foule d’»intellectuels», notamment les francophones qui, aujourd’hui, cherchent refuge à l’étranger, rares furent ceux qui en leur temps dénoncèrent ces pratiques, préludes à la catastrophe actuelle. Bien au contraire, nombreux furent ceux qui profitèrent des prébendes du régime pour asseoir une notoriété et s’octroyer le titre d’intellectuel dont ils se targuent aujourd’hui.

Qui n’a pas vu la ridicule et grotesque émission de la TV française A2 à ce sujet : où l’on voit d’anciens hauts fonctionnaires algériens (dont un ancien chef de cabinet de Boumediene !) réduits à quémander leur soupe à un curé, puis un autre jouer les persécutés à chaque étage de son immeuble sous l’œil de la caméra ! Un troisième jouer à l’espion dans une cabine téléphonique... ! Franchement, ils n’inspirent ni pitié, ni solidarité, ni respect.

On aurait plutôt envie de leur cracher à la face : «c’est en partie par votre faute, et par votre lâcheté, si nous en sommes là !» N’est-ce pas eux qui se posaient en censeurs et moralistes de la rigueur révolutionnaire, Cette pseudo morale socialo-révolutionnaire qui était en train de nous forger «un nouvel Algérien». N’est-ce pas eux qui, du haut de leur morgue, méprisaient le peuple en général et les immigrés en particulier (accusés de tous les maux). Ce sont ceux-là mêmes qui insultaient ceux qui optèrent (en vertu des accords d’Evian) pour la nationalité française, sans pour autant renier leur origine et leur culture. Eux aussi qui sont les premiers à se réfugier, aujourd’hui, en France, à appeler au secours cette «Fafa» qu’ils dénigraient pas si longtemps encore.

Honte à vous !

Sans porter de jugement ni condamnation aucune, on ne peut qu’être choqué par les propos et la conduite de certains intellectuels réfugiés en France, soi-disant «menacés de mort» chez eux. Qu’ils le soient et qu’ils choisissent la fuite c’est leur droit ; c’est la vie. Mais, qu’ils aient au moins la pudeur de se taire (tout au moins pour certains) au lieu de se répandre en calomnies, en crachant dans la soupe FLN, celle dont ils s’étaient bien nourris ! Et surtout, de grâce, qu’ils ne se posent surtout pas en démocrates ni en défenseur de la démocratie : leur passé (nauséabond) et pas très lointain plaiderait plutôt le contraire !

Décidément ils n’ont ni honte ni pudeur !

Une immigration qui aurait pu jouer un rôle très positif (tant intellectuel, que technique et économique). Comme ce fut le cas pendant l’émergence du mouvement national ou pendant la lutte de libération nationale (cotisations, manifestation de solidarité et d’identification, rejet du colonialisme -1960, 1961, 1962-, soutien, déportation, etc.). Non, elle fut tenue en suspicion, abandonnée, brimée, soumise au contrôle de l’Amicale des Algériens en France, organisation du parti et supplétive des services de sécurité algériens. Aussi l’émigration comprit à son tour qu’il lui fallait couper les ponts avec ce régime dont elle n’avait plus rien à espérer.

Dès lors, cette émigration entreprit son regroupement familial et, de célibataire qu’elle était, elle se transforma en migration familiale avec des capacités de reproduction sur place, à l’étranger, grâce à un nombre de plus en plus croissant de filles et de garçons nés en France et ayant de facto la double nationalité. Néanmoins, et malgré un certain tassement de ses envois en devises, bien des familles en Algérie ne vivraient pas sans le soutien des leurs à l’étranger.

Cependant il est à noter qu’à la suite de la vague d’attentats et d’assassinats visant les immigrés algériens en France, il y eut une Conférence nationale sur l’émigration, en octobre 1973, au cours de laquelle Houari Boumediene a déclaré «Je jure devant @!#$ et devant vous tous, que l’Algérie actuelle est en mesure d’accueillir et de nourrir tous ses enfants» (citation de mémoire). Qu’en a-t-il été après cette rodomontade ? Rien. Du bluff ! L’immigration fut stoppée officiellement des deux côtés de la Méditerranée. Certes quelques milliers d’Algériens sont retournés en Algérie mais très vite, après avoir épuisé leurs épargnes, ils ont dû faire ‘des pieds et des mains’ pour revenir en France, quand ils n’ont pas sombré dans la misère et la folie sur place.

Pourtant, c’est bien cette immigration qui contribuera peut-être à sauver l’Algérie. Quand elle pourra rentrer en masse pour relever le pays grâce à sa jeunesse, sa culture mais aussi par son savoir, sa technicité et ses moyens financiers qui s’élèvent déjà à plus de quatre fois le budget annuel de l’Algérie...

La femme, plus de la moitié du peuple algérien, est bafouée dans ses droits et dans son corps. Le récent code de la famille, voté en 1984 (surnommé code de l’infamie) fait de l’Algérienne une mineure à vie soumise aux mâles de sa famille père, frère, époux... Sans aucun droit, soumise à un système bien plus pernicieux que la polygamie officielle qui déjà tolère quatre épouses...

En effet pourquoi s’embarrasser d’épouses légales quand il suffit de répudier sa femme (avec ses enfants mais sans les bagages) et d’en prendre une seconde, une troisième, et ainsi de suite sans avoir à se soucier de ce qu’elles deviennent avec leur progéniture. Car, il faut bien le rappeler et dénoncer ces répudiations-divorces qui se font en violation flagrante des lois et toujours au détriment de la femme qui sera parfois contrainte à bien des choses pour survivre. Elle devient ainsi la proie idéale des fissistes lorsqu’ils voudront « moraliser » les mœurs. Le FIS s’attaquera à ces pauvres femmes, abandonnées, sans ressources, qu’il traitera de prostituées et les livrera à la lapidation, à l’incendie et au meurtre.

Un enseignement de plus en plus arabisé, sans prise sur les réalités et les nécessités nationales : l’histoire ancienne réduite à une simple «épopée arabe». Et l’histoire contemporaine, trafiquée, politisée, idéalisée où plus personne ne trouve de repères, réduite à une « saga éfélénesque » ; les sciences exactes presque inexistantes ; la philosophie dépouillée de toute analyse, critique, doute ; réduite à une pseudo-théologie. Bref, un enseignement qui, en voulant toucher le plus grand nombre, ne se donne pas les moyens humains, financiers et matériels de son ambition.

D’où l’échec du système scolaire algérien dont les effets négatifs se firent sentir dès le milieu des années 70. D’où également la fabrication d’»analphabètes bilingues» selon l’expression consacrée. Ces gens incapables d’analyses et de réflexions, sans esprit critique ni de synthèse. Formés peu à peu à prendre tout ce qui vient pour argent comptant. A obéir et croire sans réserve ni doute aucuns. A tout gober y compris et surtout l’irrationnel pour peu qu’il soit enrobé de la parole divine : comme le nom d’Allah écrit au laser sur le ciel nuageux d’Alger.

Un enseignement destiné spécifiquement aux enfants de paysans et d’ouvriers, dont le but est de créer des schizophrènes. Car les enfants de la nomenklatura, eux, allaient (et vont toujours) à l’étranger ou dans les écoles des missions étrangères. Cet enseignement qui ne débouchait (et ne débouche toujours pas) sur aucun diplôme de décision, de pouvoir ou de prestige mais juste bon à fournir des enseignants (pour augmenter encore le nombre d’abrutis diplômés), dans la justice et les administrations subalternes. Donc ces gens, par leur issue sociale et leur formation, se voyaient exclus de la société « occidentalisée » dans laquelle l’élite semblait se complaire.

En fait de modèle occidental, la pseudo-élite algérienne, parce que sans véritable passé bourgeois ni réelle culture moderne, sans savoir ni vieux substrats civilisationnels propres, issue du ruisseau, ne reposant sur rien, ne pouvait donc que singer ce qu’il y a de plus abject en Occident... Rien d’étonnant si celui-ci (l’Occident), par la faute de ces tarés, est considéré par les laissés-pour-compte, comme l’ennemi numéro un et la cause première de toutes leurs misères.

Ces «élites arabisées» avaient cru un moment dans la démagogie du FLN et son programme scolaire. Rien d’étonnant à ce qu’elles exigent aujourd’hui son application extrême y compris dans le domaine religieux. D’ailleurs la constitution, tout comme les textes fondateurs de l’Algérie moderne, leur donne raison. En effet de tout temps la primauté de l’@!#$ (et donc aussi de la langue arabe) a été affirmée dans l’Etat algérien.

Avec une démographie galopante, pour ne pas dire démentielle, véritable tonneau des Danaïdes, où toute prévision est vouée à l’échec, où tout plan est vite dépassé... Ces dernières années les «statistiques» tendent à nous faire accroire que la politique de contraception et de planning familial menée par l’Algérie portait ses fruits par une chute modeste mais sensible et régulière du taux d’accroissement démographique. Pourquoi ne pas reconnaître que cette «baisse significative» est due en parie sinon essentiellement à la pénurie de logements tout simplement ! En effet, c’est d’abord l’absence d’un logement décent qui fait reculer l’âge de nuptialité de quatre à cinq ans et fait baisser le nombre de mariages. A cette difficulté première s’ajoutent le chômage, des revenus réduits comme peau de chagrin par une inflation galopante (jusqu’à 40/45% il y a encore quelques années). Comment veut-on que des jeunes se marient, et engendrent, lorsqu’ils sont contraints à dormir par rotation par manque d’espace ? D’autant qu’ils n’ont aucune perspective d’avenir !

Bien qu’à l’époque -année 60/70-, avec une population moindre que celle d’aujourd’hui, avec l’argent qui coulait à flot (grâce au pétrole à 30 et 40 dollars/baril, qui a fait des Algériens, à l’instar des monarchies bédouinesques, des rentiers-assistés), avec une police politique efficace et l’embrigadement des masses, Boumediene payant les uns, éliminant les autres (Mohamed Khider, Krim Belkacem, Colonel Chabou, Medeghri, etc.), de Abane Ramdane à Mohamed Boudiaf, le meurtre fut la seule réponse du régime face aux opposants de conviction. Enfin, poussant à l’exil beaucoup d’autres, réduisant l’opposition à une existence fantomatique. Grâce à quoi Boumediene réduisit le peuple au silence, à l’ignorance où seuls la rumeur et l’obscurantisme faisaient (et font encore) office de savoir et d’information.

Le goût pour le secret, le mystère, la violence et la rumeur a été renforcé dès ce temps-là. Il en est de même de l’acculturation, du désintérêt social et de l’apolitisation des Algériens qui datent de cette époque.

Tous les grands débats de portée nationale ont été escamotés, contournés, occultés. Que ce soit l’identité et la personnalité algérienne, que ce soit la langue et la culture amazigh ou tout simplement l’histoire du mouvement national des années vingt à ce jour. A chaque fois, que ce soit avec Ben Badis dans les années trente ou avec le MTLD et la crise dite berbériste de 1949, que ce soit l’histoire de la guerre de libération ou tout ce qui posait problème et/ou menaçait l’arabo-islamisme, tout était évacué, écarté, combattu sans ménagement.

De la charte de Tripoli de 1962 à celle de 1976, depuis la 1ère Constitution de 1963 à celle de 1989, instaurant le multipartisme et à la révision constitutionnelle de novembre 1996 : tous les débats nationaux ont été étudiés à la « lumière » du FLN, et de son idéologie aux conceptions fumeuses érigées par la « famille révolutionnaire » en « constantes nationales », incontournables et inamovibles.

A la question «Qui sommes-nous ?», M. M.-S. Benyahia, un des idéologues du régime (il y en eut d’autres, M. C. Sahli, M. Lacheraf, M. Harbi, Taleb Ibrahimi, etc.) répondait par le « Que faire? » léniniste, sans pour autant apporter de réponse si ce n’est celle de proposer une «maïeutique d’ensemble» définie dans le cadre FLN-National où devraient, selon lui, s’exercer notre autocritique, notre analyse et notre introspection. Ce cadre devait, selon lui, demeurer dans les limites arabo-berbères éventuellement mais arabo-musulmanes sûrement (souligné par moi).

Des entités régionales, viables socio-économiquement, ont été sacrifiées. Aujourd’hui, au plan régional, nous payons trente années de gaspillage et de découpages administratifs fantaisistes. En héritage, nous avons une crise sociale, économique et culturelle profonde, un désordre politique sanglant. Parce que formés pour beaucoup par la France, mais également fascinés par le modèle centraliste et jacobin français, les gouvernements successifs algériens, n’ont fait que reproduire ce modèle français (le plus ringard de toute l’Europe). Alors que partout ailleurs dans le monde, c’est l’autonomie, la décentralisation et le fédéralisme qui l’emportent : USA, Inde, Suisse, Allemagne, Belgique, Espagne, Grande Bretagne, etc.

En Algérie on a cherché à discipliner l’espace, comme on a voulu le faire avec les citoyens en les modelant à l’idéologie éféléno-islamo-arabiste. En quelques décennies, ils ont soumis le pays à un découpage volontariste, arbitraire, sans tenir compte des réalités économiques, sociales, culturelles et historiques locales. Toute entité régionale viable fut disloquée par un maillage administratif, plutôt militaro-policier, toujours la crainte du réveil du démon régionaliste (régionalisme dont le pouvoir par contre use et en abuse comme bon lui semble), qui détruisit le socle des équilibres politiques et sociaux.

Si l’aspiration à l’autonomie et au fédéralisme de bon aloi chez le peuple était vigoureusement combattue et dénoncée. A la tête de l’Etat, le régionalisme le plus négatif, transformé en mafia et clientélisme, était érigé en mode de gouvernement et d’administration. En bref on interdisait à la base ce qui était permis au sommet. Pratique toujours en vigueur hélas !

Dès l’indépendance, et pendant des décennies, quel avait été le souhait du FLN ? Celui de faire de l’Algérie le bastion de l’arabo-islamisme. A grand renfort, il a « importé » des religieux de tout acabit, des bras cassés tout justes aptes à braire dans les chaires au fond des mosquées. Des chômeurs, ignares, ramassés dans les bas-fonds des médinas du Moyen-Orient, se voyaient affublés du titre de maîtres, d’imams, de théologiens, de professeurs... avec pour mission d’ « islamiser ces mécréants d’Algériens » !

En fait, ils vont s’empresser d’injecter le venin de l’islamisme actif et l’idéologie des Frères musulmans, notamment Egyptiens. Et pendant des décennies, de l’école au souk, de la maison à l’administration, du café à la mosquée, du journal aux plaques de signalisation routière, l’arabisation, et son corollaire l’islamisme, se propageait dans la population, le sida arabo-islamique se mettait en route. Parallèlement à cela, la constitution est taillée sur mesure pour un président-dictateur qui doit être non seulement un « vrai algérien » d’origine et de confession musulmane depuis des générations, mais lui-même doit être également un vrai musulman, parler l’arabe et veiller à l’application et au respect de l’@!#$, lequel est institué en @!#$ d’Etat.

Quant aux opposants à l’enseignement du français, prétendant que celui-ci nous rendait étrangers à nous-mêmes, ils ne se sont jamais posé la même question à propos de la langue arabe. Car, de toutes les langues étrangères, l’arabe est bien la seule langue qui réellement véhicule une @!#$ (l’@!#$) et une idéologie (l’arabo-islamisme) sans s’en cacher. On peut toujours apprendre l’allemand, l’espagnol, le français, le russe, etc., sans que cela fasse de nous des catholiques ou des orthodoxes, ni épouser telle ou telle idéologie ou querelle philosophique propres à ces langues et cultures. Ces langues ne sont que des outils, tout comme un tracteur, une voiture ou un tournevis sans plus. Sachant que ces langues sont étrangères, elles sont prises, utilisées et considérées comme telles.

Par contre, cela ne le sera jamais avec la langue arabe tant que celle-ci sera considérée comme la nôtre. Tant qu’elle est enseignée et perçue comme elle l’est actuellement en Algérie : comme langue nationale et patrimoine identitaire ! C’est-à-dire une langue avec son cortège idéologique, mystique, obscurantiste, acculturant. Langue fermée et fâchée à tout esprit scientifique. Langue qui vous oblige à prendre fait et cause dans ses querelles théologico-idéologiques... A l’image de sa @!#$ qu’elle sous-tend, la langue arabe est plus qu’hégémonique ; elle est absolutiste et totalitaire.

Le citoyen doit se définir par rapport à elle et non par rapport à ce qu’il est ou voudrait être. Le citoyen doit s’y soumettre sans esprit d’analyse ou de critique, sans contestation ni débat : «je suis comme je suis. Tu me prends telle que je suis, et si cela ne te convient pas; c’est à toi de changer. C’est à toi de te plier à ma volonté et non pas l’inverse». Ainsi semble «s’exprimer» la langue arabe dans ses exigences, son contenu et son

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 CONTRéVOLUTION en ALGERIE  nouveau
Ammar NEGADI 2002-01-28 18:48:38 
 Re: CONTRéVOLUTION en ALGERIE  nouveau
kahina 2002-02-09 15:37:27 
 Re: CONTRéVOLUTION en ALGERIE  nouveau
Ammar 2002-02-12 12:38:56 

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