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Le Blog
Interview du Webmestre sur France3
 Bijoutier kabyle
Auteur: sh 
Date:   2002-10-17 18:20:35

Comme c'etait le metier de mon grand-pere, je voulais vous faire partager cela (en plus Aidel est le nom de ma grand mere maternelle):

Le Bijoutier Kabyle


Le travail des metaux, et plus particulierement du fer, a longtemps ete frappe en Algerie,comme dans beaucoup d'autres regions du continent africain (Jacques Meunier, 1961; Gabus,1958), d'une sorte de reprobation. Cette defaveur attachee aux professions qui manient les metaux en interdit naturellement l'exercice aux classes elevees. Jamais un marabout n'est forgeron, armurier ou orfevre. Lorsqu'il existe des forges dans les villages, ce sont des etrangers de condition laique qui les tiennent. Quelle que soit la fortune a laquelles parviennent ces artisans, Ils conservent souvent l'espece d'inferiorite sociale attachee aux noms des" haddadin", les forgerons.
La meme defaveur qui pese sur le fer frappe en general tous les autres metaux employes - ce qui explique que la profession d'orfevre ait souvent ete abandonnee aux juifs dans de nombreuses regions d'Afrique du Nord car on voyait, dans le travail des metaux, un lien avec l'usure ( Eudel, 1902; Jacques-Meunier, 1960-1961; Riche, 1961; Sugier, 1958).
Chez les Kabyles, un sentiment de respect general pour quelque travail que ce soit, ne des habitudes laborieuses communes a toutes les tribus, tempere quelque peu l'effet des prejuges musulmans. Certes, les marabouts n'y travaillent pas le fer. Mais en Kabylie,le metier d'orfevre n'est pas, comme ailleurs, laisse aux seuls Israelites, mais trouve des mains musulmanes qui la pratiquent avec une grande habilete. E. Carette (1848) rappelle qu'il existait en 1840 beaucoup de tribus qui, en Grande Kabylie, interdisaient severement aux juifs l'acces de leur territoire.; Et les plus inexorables etaient justement celles qui comptaient le plus grand nombre d'orfevres et qui avaient de ce fait une concurrence a redouter. En revanche, les juifs etaient plus facilement accueillis dans les tribus a vocation agricole, les Beni Aidel ou les Beni Khiar, reputees pour leurs productions d'arbres fruitiers et d'oliviers.
M. Boudries ( 1950,p. 52-55) affirme cependant que beaucoup de bijoutiers de grande Kabylie descendent d'artisans de Petite Kabylie, comme le laissent entrevoir les liens familiaux attestes par les frequentes visites que certains d'entre eux ne manquent pas de rendre a leur famille de petite Kabylie a certaines epoques determinees de l'annee. Ce fait est sans doute a l'origine de l'idee que, venus de la Petite Kabylie ou presque tous les bijoutiersetaient juifs,les orfevres de grande Kabylie devaient etre eux-meme des Israelites islamises.
En fait, les orfevres de Grande Kabylie sont actuellement tous des Kabyles musulmans et leur metier, aussi respectable et respecte que toute autre activite, se transmet de pere en fils. Durant des generations, les orfevres ont exerce ce metier, perpetuant ainsi des traditions ancestrales, et les techniques acquises des l'enfance aux cote du pere de famille ont ete conservees intactes. car il etait inhabituel que le metier soit enseigne a des apprentis etrangers a la famille. Quand l'orfevre Kabyle travaille, s'il a un fils, il lui enseigne sa technique des le plus jeune age; s'il n'en a pas et que les exigeneces de son metier demandent le concours d'autres personnes, c'est a sa femme ou a ses filles qu'il fait appel; son travail n'est generalement pas assez remunerateur pour lui permettre de payer d'autres ouvriers, mais il peut ainsi preserver certains secret techniques propres qu'il conserve jalousement.
Cette situation se maintient dans quelques ateliers, mais avec l'evolution des meours, on voit progressivement se transformer la condition sociale de l'orfevre.
C'est ainsi que les bijoutiers nomades dont P. Eudel (1902, p. 390) souligne le role important ont pratiquement disparu de Grande Kabylie.
En Grande Kabylie, le terrain de parcours des bijoutiers nomades etaient relativement peu etendu et ceci explique que la technique des bijoux Kabyles soit restee pendant longtemps tres localisee dans cette region.
Les bijoutiers des Beni Yenni avaient fonde une cooperative d'ecoulement des bijoux, et non de production, installee a Ait Larba. Tous les bijoutiers cooperants deposaient les bijoux dont ils confiaient la vente a la cooperative. Chacun assurait a tour de role, le dimanche, la vente des bijoux exposes et rendaient les comptes aux differents artisans dont les produits avaient ete vendus. En 1968, cette cooperative dans sa forme primitive fut dissoute et on n'y trouvait plus que des vitrines d'exposition que les touristes pouvaient visiter.
On assistait ensuite a une renovation des structures artisanales traditionnelles. Certains artisans, prenaient des ouvriers pour accroitre leur production. Mais le fait le plus important fut la creation de l'Office national de l'artisanat traditionnel (O.N.A.T.A.) de centres d'apprentissage. Le premier a ete ouvert a Bab el Oued a Alger: Il est dirige par un orfevre originaire de Beni Yenni, M Abed. D'autres centre analogues ont ete ouvert a Bouira, Beni Yenni, Boghni dans la wilaya de Tizi-Ouzou. L'O.N.A.T.A., qui n'existe plus, tendit a developper la production de bijoux Kabyles. s'employant a conserver les techniques d'emaillage et de decor, mais en les adaptant au gout de la clientele etrangere, par une miniaturisation des formes traditionnelles et des creations nouvelles. C'est donc surtout en vue de l'exportation que s'orienta l'artisanat, apres l'immense succes qu'avait valu a l'orfevrerie kabyle l'Exposition internationale a Montreal en 1968. Certains complexex touristiques ou maisons de la culture exposent des bijoux parmi les autres produits d'artisanat. Actuellement, il n'existe plus de cooperative, mais un syndicat national des artisans, et l'exportation officielle de bijoux a cesse.
Un atelier d'art et traditions Kabyles a ete cree par M. Ali Sayad dans le Morvan a Neuvy-sur-Loire et produit des bijoux en argent emaille, sertis de corail, dont les formes miniaturisees restent traditionnelles.
Il etait donc temps d'etudier ce qui demeure des procedes anciens voues a la disparition et de presenter les creations de cet artisanat. Il est bien evident qu'a partir du moment ou les femmes elles-memes delaissent les lourds et beaux bijoux d'autrefois qu'elles ne portent plus, les artisans doivent necessairement adapter leurs techniques a des productions plus fines, plus soignees. Des techniques rudimentaires s'adaptaient parfaitement a la creation des gros et lourds bijoux anciens. Pour realiser des objets de plus petite taille, il est indispensable d'adapter et d'ameliorer l'outillage.

 Sujet Auteur  Date
 Bijoutier kabyle  nouveau
sh 2002-10-17 18:20:35 
 Re: Bijoutier kabyle  nouveau
françoise 2004-08-07 12:03:45 
 Re: Bijoutier kabyle  nouveau
Rosa 2004-10-21 12:48:14 

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