Auteur: oubekkou
Date: 2002-03-07 17:39:58
Les élections législatives sont programmées pour le 30 mai 2002.
Réuni en session extraordinaire, le 05 mars 2002 pour en débattre, le Comité Exécutif du RCD, élargi au groupe parlementaire, a fait le constat suivant de la situation actuelle :
Aucun problème majeur du pays n’a été réglé depuis trois ans, malgré les engagements pris et des revenus financiers sans précédent.
Plus grave, la situation générale s’est détériorée sur tous les plans ; les libertés collectives et individuelles sont étouffées et le harcèlement judiciaire mené contre la presse en est la dernière illustration ; le monde du travail est poussé à bout. Les chances de l’Algérie sont compromises.
La situation en Kabylie est d’une extrême gravité : un crime d’Etat reste impuni. Depuis dix mois, le pouvoir oppose la manœuvre et la répression à une jeunesse déterminée à faire aboutir ses droits légitimes.
La conjoncture internationale, pourtant favorable après les attentats du 11 septembre 2001, n’a pas été mise à profit pour promouvoir les intérêts du pays. Plus généralement, notre politique extérieure reste indécise, contradictoire et timorée.
Après avoir mené la Nation dans l’impasse, le pouvoir demeure préoccupé par sa seule survie. Il s’apprête à reconduire et à renforcer son emprise sur la société algérienne à travers un scrutin dont la fraude reste le critère de base.
Ces élections législatives, exécutées avec les mêmes pratiques et visant les mêmes objectifs que ceux qui ont saigné, endeuillé le pays et découragé les forces vives de la Nation reconduiront inévitablement un statu quo ravageur. L’Algérie ne peut se le permettre.
Le moment est venu pour tout un chacun de se déterminer face à un système dont les échecs ont bloqué l’évolution du destin algérien.
Une loi électorale scélérate, des promesses, de toute façon reniées, ne sauraient constituer une réponse à l’un des échecs les plus sanglants dans le Tiers-monde.
Pour ce qui le concerne, le RCD, assumant les principes qui fondent son combat, s’est toujours interdit le recours à la démagogie et à la surenchère.
Si délicat que soit le combat patriotique, compliqué par le déchaînement intégriste et les compromissions qui l’ont accompagné, le RCD a toujours privilégié l’esprit de responsabilité.
Par ailleurs, le 11 septembre 2001 a permis de révéler le véritable visage du phénomène intégriste, désormais reconnu comme un fléau mondial.
Le chantage à l’islamisme programmé, une fois de plus, pour servir d’alibi au maintien du régime ne peut plus faire illusion.
Ceux qui appellent, aujourd’hui, à la mobilisation contre l’islamisme, sont ceux-là qui ont, hier, accepté la compromission avec l’intégrisme et refusent toujours de s’en démarquer, même après le 11 septembre.
Aujourd’hui, la vie de la Nation est réduite aux cycles émeutes-répression. Elle appelle au dépassement du régime et à la mise en avant d’une alternative démocratique et républicaine qui ne saurait être confondue avec des replâtrages aussi récurrents qu’inefficaces.
Devant le cynisme qui veut imposer au pays la fatalité de l’échec, de la culture de la haine, de la corruption et de l’impunité, le RCD en appelle à toutes celles et tous ceux qui ont sauvé le pays pour se liguer et se poser en alternative.
L’élection du 30 mai est condamnée par le bilan de ses sponsors. Elle ne doit pas condamner l’Algérie.
Pour le Comité Exécutif et les députés du RCD, la conséquence logique de ces constats est le rejet d’une élection biaisée et dangereuse pour le pays.
Le RCD tiendra une Convention nationale, le 14 mars à Alger, pour approfondir le débat en son sein, appréhender l’ensemble des implications de cette opération sur la nation algérienne, les perspectives du combat républicain et arrêter sa décision définitive.
Plus que jamais, les sacrifices comme les espoirs de notre peuple appellent détermination, vigilance et solidarité.
La fin de régime qui se profile sera difficile. Il n’y a pourtant pas d’autres choix pour le peuple algérien que de l’anticiper par un projet consensuel, républicain, digne du dévouement et des luttes d’hier et d’aujourd’hui.
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