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Le Blog
Interview du Webmestre sur France3
 Entretien avec Hamid Lounaouci.
Auteur: oubekkou 
Date:   2002-02-27 15:15:36

La convocation du corps électoral avant-hier par le président de la République, en dépit de la conjoncture sociopolitique, pour le moins que l’on puisse dire déliquescente, soulève des appréhensions au sein de la classe politique. Le RCD, par la bouche de son secrétaire national chargé de la communication, l’ex-ministre des Transports Hamid Lounaouci, en livre certaines dans l’entretien qui suit.
Le Soir d’Algérie : Les élections viennent d’être fixées pour le 30 mai prochain, alors que la contestation en Kabylie s’est prononcée contre la tenue du scrutin. Un commentaire ?
Hamid Lounaouci : La situation en Kabylie exprime un concentré de la crise que vit l’Algérie tout entière, et la nation devra être reconnaissante à ce mouvement pour lequel les jeunes ont sacrifié leur vie. Mais l’erreur serait d’oublier que la contestation sociale qui gagne tous les secteurs d’activité ne sera pas désamorcée par les appareils classiques chargés du contrôle du monde du travail. Sur un plan plus politique, l’absence de vision et de perspective fait que le doute et la déception ne travailleront pas pour une mobilisation citoyenne. Enfin, il n’est pas dit que la loi électorale, qui est une véritable codification des fraudes, va changer. Dans ce cas de figure et compte tenu des fraudes précédentes, les citoyens, désabusés, seront légitimement méfiants.
L. S. : Beaucoup d’observateurs n’ont pas compris votre dernière rencontre avec le Président Bouteflika, puisque votre formation a quitté, il y a quelques mois, le gouvernement au motif d’une morale qui vous interdit de siéger avec ceux qui tirent sur des jeunes Algériens ?
H. L. : Discuter avec le chef de l’Etat pour lui signifier publiquement ses positions ne veut pas dire siéger dans une institution. Vous avez été rendus destinataires de ce que le président du Rassemblement a dit à M. Bouteflika. En plus des arguments que je viens de vous rappeler, M. Saïd Sadi a conclu en disant que “les élections tenues dans cette conjoncture vont remettre la nation dans une tourmente politique et institutionnelle dont il sera difficile de sortir. Concrètement et indépendamment des appels au boycott, l’abstention va créer une désaffection qui va faire d’un électorat @!#$ largement minoritaire un arbitre du destin national, ruinant ainsi tous les sacrifices consentis pour prémunir le pays du péril intégriste. Vous n’aurez que le choix d’arrêter, encore une fois, le processus électoral — et, cette fois, ce n’est pas gagné — ou de bourrer les urnes avec l’inévitable déstabilisation chronique dans les institutions puisque ceux qui les auront occupées n’auront eu ni à mériter ni à justifier leur mandat. On peut avoir d’autres ambitions que ces deux choix pour le pays”. Pour revenir à votre question, le RCD a décliné toutes les invitations protocolaires qui lui étaient adressées depuis sa sortie du gouvernement. Mais s’agissant d’une invitation politique, sans préalable ni ordre du jour imposé, il fallait avoir peur d’assumer publiquement ses positions ou traiter et marchander dans des circuits occultes pour refuser de s’exprimer dans la transparence. Au moment où le RCD rappelait devant le peuple algérien ses positions, d’autres négociaient dans les coulisses leur quota de fraude. Vous savez très bien que la surenchère est souvent l’artifice ou la feuille de vigne par lesquels les gens douteux essaient de se donner une virginité. Que les choses soient claires. Aucune pression, aucune manœuvre ne fera changer la démarche du Rassemblement qui traite dans les instances appropriées, notamment son conseil national, l’ensemble des questions importantes.
L. S. : Depuis quelque temps, l’initiative semble de plus en plus échapper aux partis. Cela vous semble-t-il normal ?
H. L. : C’est un point de vue. Nous ne le partageons pas. En quoi la naissance d’un mouvement citoyen qui est un plus pour le combat démocratique devrait-elle être opposée aux partis ? Pourquoi le statut de citoyen serait-il antinomique de la fonction militante ? Maintenant, en ce qui concerne le Rassemblement, permettez-moi de rappeler les activités suivantes : l’université d’été a été un grand moment de la vie politique nationale autant par la qualité des participants nationaux et étrangers que par les thèmes et propositions qui y ont été débattus. Prenons-en acte : le projet de refondation nationale est la solution pour l’Algérie d’aujourd’hui et de demain. A l’automne, et tout en sachant qu’il ne sera pas suivi sur un sujet aussi tabou, le RCD a décidé de soulever la question de l’omnipotence et de l’absence de contrôle sur les services de sécurité. Il est vrai que sur ces deux sujets vitaux pour le devenir de la nation, le débat attendu n’a pas eu lieu, mais c’est un autre problème. Plus près de nous et à l’occasion de la célébration de son 13 e anniversaire, le RCD a animé à Alger, Constantine, Tizi-Ouzou, Hassi R’mel, Ouargla, Oran, Tlemcen, Mostaganem, Bouira et à Paris des rencontres qui ont vu, en plus de la mobilisation militante, une présence citoyenne attentive et massive. Et puisqu’on en est à l’activité des partis, laissez-moi vous dire que le bulletin Internet du RCD culmine à 80 000 fréquentations chaque mois. S’il faut veiller à ce que l’autosatisfaction ne freine pas l’exigence d’amélioration dans toute initiative, nous ne devons pas, me semble-t-il, accompagner cette tendance un peu facile qui consiste à dévaloriser systématiquement la classe politique. Où qu’il soit, le RCD assume et défend ses principes.
L. S. : Le RCD est accusé par diverses parties d’être l’instigateur des troubles en Kabylie...
H. L. : Une remarque préalable. Ou le RCD fait tout ou il ne fait rien. Pour le reste, ceux qui lancent ces “accusations” sont connus. Il s’agit de MM. Zerhouni et Djeddaï. Pour le premier, il est, disons, normal qu’un nostalgique des années 70 s’adresse aux partis politiques à travers des manœuvres par lesquelles lui et ses pairs ont muselé le pays il y a un quart de siècle. S’agissant de Djeddaï, il est dans son rôle et sa mission qui sont de perturber le débat politique en Kabylie par l’invective et la diffamation et d’essayer de freiner le regroupement des forces démocratiques. Cela étant dit, nous savons ce que visent ces polémiques misérables. De notre côté, elles ne recevront que le traitement qu’elles méritent.
L. S. : Vous affirmez que les services de sécurité ont tenté d’assassiner Saïd Sadi. Pour certains, le RCD découvre le “qui-tue-qui ?” en 2002. Qu’en est-il exactement ?
H. L. : À croire ces “certains”, il faut se taire devant les menaces de mort, les enlèvements et les tortures pour être un bon politique. Seules la mauvaise foi et l’hypocrisie peuvent mêler le RCD à l’entretien de la confusion politique en général et sur le registre de la responsabilité face à des assassinats collectifs en particulier. Quand les islamistes décimaient Raïs et Bentalha et d’autres localités de notre pays, le RCD a souvent été seul à situer les responsabilités face à des compromissions politiques nationales relayées par une véritable machine politico-médiatique internationale. Quand les gendarmes ont tué en Kabylie, le RCD a clairement dénoncé un crime d’Etat et exigé, comme il l’exige toujours, que des sanctions judiciaires soient prises sans préalable ni négociation. Quand le RCD constate et subit le retour du crime politique, qui, hélas, est loin d’être une nouveauté dans l’histoire de notre pays, il assume ses responsabilités et mène un combat contre un chancre qui a ruiné le combat de nos aînés et pollué la vie nationale. Que ceux qui espèrent justifier leurs méfaits par la désinformation, l’anathème ou les manipulations de leur clientèle sachent une chose : nous savons que, sur ce dossier, nous resterons seuls pour quelque temps encore mais nous avons l’habitude de ce genre de situation, et tant que l’Etat ne contrôle pas l’ensemble de ses démembrements, notre lutte continuera.

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oubekkou 2002-02-27 15:15:36 

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