Auteur: sh
Date: 2002-02-26 11:58:56
Le gouvernement algérien annonce des élections législatives
Le président Abdelaziz Bouteflika a convoqué des élections législatives pour le 30 mai 2002. Ce scrutin pourrait être boycotté en Kabylie.
Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a annoncé lundi 25 février, lors d'une réunion du conseil des ministres, la tenue d'élections législatives le 30 mai 2002 en Algérie. Il s'agira du second scrutin législatif depuis celui de décembre 1991, annulé par le gouvernement, soutenu par l'armée, alors que les islamistes étaient en passe de l'emporter.
Ces affrontements ont fait depuis plus de 100 000 morts.
Ces élections vont renouveler l'Assemblée populaire nationale (APN), élue le 5 juin 1997 pour 5 ans et dominée par le Rassemblement national démocratique (RND) créé cinq mois auparavant pour soutenir l'action de l'ex-président Liamine Zéroual. Ces élections avaient alors été entachées, selon les autres partis, d'une "fraude massive", qui avait été notamment dénoncée par le Front de libération nationale (FLN, ancien parti unique) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP, @!#$). Ces deux formations avait, chacune de son côté, réclamé la victoire au sein de cette première Assemblée nationale pluraliste depuis l'indépendance du pays en 1962.
Pour le prochain scrutin, le chef de l'Etat s'est dit déterminé à en faire respecter "la sincérité" et à "garantir le libre choix des électeurs", selon un communiqué publié par le gouvernement. Le président de la République a insisté, à ce propos, sur la nécessité d'engager "sans délai" des "consultations" avec les partis politiques et la société civile en vue de la mise en place "d'un dispositif de surveillance politique de la régularité des élections". Ce dispositif s'ajoutera, a précisé le communiqué, aux mécanismes légaux et réglementaires de contrôle des élections.
POSSIBLE BOYCOTT EN KABYLIE
Mais le scrutin du 30 mai pourrait être boycotté en Kabylie. Les tentatives des autorités de désamorcer la crise dans cette région, en révolte contre le pouvoir central depuis le printemps 2001, se sont révélées jusqu'à présent vaines. La coordination des comités de villages et de tribus de Kabylie, fer de lance de la contestation, veut se saisir de cette occasion pour accroître la pression et obtenir la satisfaction de ses revendications consignées dans une plate-forme en 15 points adoptée le 11 juin 2001 à El-Kseur, près de Béjaïa, à 260 kilomètres à l'est d'Alger.
"Nous réaffirmons notre rejet de toute consultation électorale tant que la plate-forme d'El-Kseur n'est pas satisfaite", a menacé, lundi, un délégué de cette coordination dans un entretien au quotidien Le Matin. M. Bouteflika devrait recevoir des délégués de Kabylie, à une date non encore précisée, dans une nouvelle tentative de régler la crise et permettre à la région d'élire ses représentants.
Ce prochain scrutin s'annonce, par ailleurs, dans de meilleures conditions de sécurité que le précédent. En 1997, les élections s'étaient tenues dans un climat de massacres collectifs attribués aux groupes armés islamistes. Même si ces groupes restent encore actifs — plus de deux cents personnes ont été tuées en Algérie depuis janvier — leur capacité de nuisance s'est largement affaiblie depuis 1997. Les forces de sécurité algériennes restent d'ailleurs sur un succès remporté sur le plus extrémiste de ces groupes, le Groupe islamique armé (GIA), dont elles ont éliminé le chef, Antar Zouabri, le 7 février, à Boufarik, à 35 kilomètres au sud d'Alger.
Avec AFP et Reuters
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