Auteur: Amirouche
Date: 2002-02-18 10:33:14
Un bon début, cet acquis qu'on aurait pu décrocher depuis longtemps si les Kabyles pouvaient être tout simplement kabyles, au sens paysan du terme, naturels, sans grands artifices politico-intellectuels. Notre culture est avant tout orale pour l'instant, ce savoir est entre les mains de nos parents, ces gens qu'on traîte d'analphabètes ou produits de sous-culture. Une école, c'est bien, mais si seulement on pouvait commencer par une CRECHE, et par ce même moyen préserver nos enfants dès leur prime enfnce d'une part, et donner du travail (valoriser) à toutes ces mamans qui restent sans travail, et ces parents retraités qui détiennent de l'or inépuisable.
Ar tufat
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La langue berbère va être enseignée dans les lycées
Samedi 16 février 2002
(LE MONDE)
L'ENSEIGNEMENT du berbère va faire son entrée dans les lycées
français. Le ministère de l'éducation nationale a annoncé, mercredi
13 février, que des cours de tamazight (langue berbère) pourraient
être dispensés dès le mois de mars aux élèves ayant choisi cette
option facultative au baccalauréat. Jusqu'à présent, les quelque
2 000 candidats qui choisissaient chaque année cette discipline ne
bénéficiaient d'aucune préparation au sein des établissements. Ils
devaient recourir à des formations proposées, à l'extérieur des
lycées, par des associations berbères.
A l'issue d'une rencontre avec des représentants d'associations
culturelles berbères, le ministère s'est engagé à dispenser des
enseignements dans les lycées. Il fera appel, dans les prochaines
semaines, à des berbérophones et des enseignants d'autres
disciplines, qui maîtrisent le tamazight. Les premiers pourront être
rémunérés sous forme de vacations, les seconds effectueront des
heures supplémentaires. Les moyens seront pris sur les budgets des
établissements et sur les réserves rectorales. "L'objectif est de faire
en sorte que des élèves qui parlent une langue dans un cadre
familial valorisent leurs compétences à l'école", explique André
Hussenet, directeur adjoint du cabinet de Jack Lang.
Le ministère va, par ailleurs, mettre en place une formation
spécifique à destination des futurs professeurs de collège et de
lycée. Ceux-ci pourront obtenir une "certification complémentaire"
validant leurs connaissances linguistiques. Le ministère n'envisage
pas, pour l'heure, d'instituer un Capes de berbère, malgré les
demandes des associations. "On peut comprendre que, dans un
premier temps, il s'agisse de mesures transitoires. Mais, à terme, il
faudra parvenir à une intégration dans le service public, donc,
rapidement, à la création d'un Capes, sur le modèle des langues
régionales", plaide Salem Charker, professeur de berbère à l'Institut
national des langues et civilisations orientales (Inalco), qui forme une
soixantaine d'étudiants à cette discipline. Des documents
pédagogiques seront édités pour accompagner le travail des
enseignants. Cette démarche sera facilitée par le fait que le
tamazight s'écrit, depuis le XIXe siècle, avec des caractères latins et
de manière identique au Maroc, en Algérie et en Tunisie.
PRATIQUEE PAR UN MILLION DE PERSONNES
La revendication d'un statut pour le berbère à l'école est ancienne.
Des associations berbères avaient alerté le premier ministre Lionel
Jospin en mai 2001 (Le Monde du 4 mai 2001) pour exiger "la fin
d'une longue période de discrimination"à l'encontre du tamazight.
Constatant que leur langue - parlée par un million de personnes en
France - restait "aux portes de l'école", elles demandaient des
"mesures concrètes", notamment l'ouverture de classes de
préparation aux épreuves du baccalauréat. "Les actions annoncées
par Jack Lang sont décisives et correspondent à un changement de
statut radical pour le berbère", se félicite Hanifa Cherifi, présidente
de la Maison kabyle de France et membre du Comité berbère langue
de France.
En 1998 et 1999, deux rapports remis respectivement à Lionel
Jospin et à Claude Allègre, alors ministre de l'éducation, avaient
insisté pour que le berbère soit reconnu comme une "langue de
France" au même titre que les langues régionales.
Luc Bronner
© Le Monde 2002
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