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Le Blog
Interview du Webmestre sur France3
 la crise en Kabylie
Auteur: mouloud 
Date:   2002-01-16 17:31:43

Tout porte à croire que le pouvoir a décidé de passer en force dans la crise née des événements de Kabylie. Il assumera seul, devant l’opinion publique nationale et étrangère, les conséquences dramatiques prévisibles de cette pacification annoncée pour une illusoire normalisation.

Campé dans ses certitudes, le régime n’a pas pu ou su comprendre que le déchaînement des gendarmes sur des jeunes manifestants aux mains nues, poursuivis parfois pour être achevés, marque, pour le moins, un tournant qualitatif dans la relation entre la population et l’Etat.

Dans la lettre qu’il a adressée au chef du gouvernement, en date du 02 octobre 2001, après sa tournée en Kabylie, le Dr Saïd SADI notait à ce propos : "Le contrecoup politique de la tragédie qui a ensanglanté la Kabylie est de même nature que ceux des répressions qui ont endeuillé notre pays en mai 45 ou en 1871 pour rester dans des épisodes ayant atteint cette région (…) Croire que cette tragédie peut être évacuée par les traditionnelles manœuvres (…) est à la fois un grave déni de justice, une faute politique et une fuite dans un passéisme dérisoire".

Dans les événements du printemps noir, loin de prendre en compte cette fracture, le système, fidèle à sa logique à rechercher prioritairement les vecteurs par lesquels encercler, pour étouffer ou discréditer toute demande politique ou sociale, a opéré une succession de dérisoires cooptations dans le Mouvement Citoyen afin de justifier sa répression et, pour en fin de compte, faire prévaloir ses seuls choix.

Jusques-là, les médias publics et apparentés ont servi à colporter toutes sortes de mensonge et de désinformation, y compris en recourant à de scandaleux montages audiovisuels (marche du 14 juin 2001 à Alger…), pour dénigrer et isoler la contestation.

Et depuis le 06 décembre, jour du show raté entre Mr Ali Benflis, désigné comme interlocuteur, et une équipe de "délégués" constituée par de notoires émissaires d’officines du régime, les médias publics, singulièrement la télévision d’Etat, suivent quasi quotidiennement le conclave de l’hôtel Es-Safir pour diffuser des déclarations de guerre qui s’en prennent aux Comités citoyens et au RCD, accusé d’être derrière le « radicalisme » des arouch. C’est exactement les mêmes propos qui ont été tenus par les ravisseurs de Amar Amenouche lors de la nuit d'horreur qu’il a subie et qui ont été réitérés à un autre militant du RCD, Yahiaoui Kaci enlevé à Bouira le 15 décembre 2001.

A côté de ces appels à la répression d’autres forces ou acteurs, tout aussi intéressés, jusques-là hostiles ou restés en marge du Mouvement Citoyen sont mis à contribution pour se positionner et désigner des "coupables" pour préparer l’opinion à la répression après un pourrissement programmé.

Dans ces moments à la fois tragiques et décisifs pour la Nation, le régime a encore une fois choisi l'autisme politique en ne traitant la revendication ou contestation populaire que sous l'angle de la désobéissance et de l'atteinte à l'autorité de l'Etat.

S'il croit pouvoir aller jusqu'au bout pour administrer la "punition" à toute la région de Kabylie, c'est qu'en plus des supplétifs qu'il peut faire valoir, on ne peut taire, que, 8 mois après les événements, 4 mois après les conclusions accablantes de la Commission Issad, la société civile et les "voix" habituées à réagir promptement à des atteintes de moindre gravité, sont parquées dans le silence quand la responsabilité de chacun est d'aider le pays à sortir de l'impasse et de lui éviter d'autres dérives. Ce silence pose problème.

Car, de la manière dont sera traitée cette crise majeure dépendra l'avenir que l'on veut impulser et construire. Il ne s'agit pas d'effacer une situation de fait, des réalités ou des comportements qui ont présidé au drame mais de reconnaître clairement les responsabilités et d'afficher la volonté politique pour jeter les jalons d'une société plus juste, démocratique et respectueuse des Droits de l'Homme et des citoyens. La crise de Kabylie peut servir à cela : débloquer le pays à l'intérieur et lui assurer les meilleures connections sur un monde globalisé.

La signature de l'accord d'association avec l'Union Européenne est un acte politique d'une extrême importance pour le pays même si on aurait gagné à avoir préparé l'environnement économique (banques, législation du travail…) et la mise à niveau de nos entreprises pour limiter un coût social inévitable. On ne peut pas continuer à présenter le régime sous une facette libérale à l'extérieur et traiter la demande de mutations démocratiques politique, sociale et culturelle par les seuls services de sécurité.

C'est sur ces incertitudes mais aussi cette détermination citoyenne à concrétiser les espoirs démocratiques de la majorité républicaine, que s'ouvre l'année 2002 qui est déjà la deuxième année du 3ème millénaire. Bonne année à toutes et à tous

 Sujet Auteur  Date
 la crise en Kabylie  nouveau
mouloud 2002-01-16 17:31:43 
 merci, Mouloud  nouveau
J.SOBIESKI 2002-01-17 19:06:36 

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