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Interview du Webmestre sur France3
 Ecoeure...........
Auteur: sh 
Date:   2001-12-04 16:04:41

Assassinat de la famille Azizane de Baraki (Alger), 1996

Dans la nuit du 10 au 11 mai 1996, quatre hommes armés et cagoulés se présentèrent au domicile de la famille Azizane, sis au 78, rue Larbi Aïssat à Baraki. Le cinquième attendait dans la voiture. Munis de pistolets de poing avec silencieux, ils firent irruption au domicile de cette famille. Ils alignèrent tous les hommes présents et ouvrirent le feu. Seul l'un d'eux, a pu y échapper et se sauver à travers les champs.
Cinq personnes furent ainsi exécutées. Il s'agissait de :
- Azizane Hocine, né le 8 octobre 1912 et père de 11 enfants,
- Azizane Allal, né le 7 novembre 1958, père de six enfants, agent administratif,
- Azizane Saïd, né le 5 avril 1960, père d'un enfant, commerçant,
- Azizane Moussa, né le 2 juillet 1961, célibataire, commerçant,
- Azizane Samir, né le 5 mai 1973, célibataire et sans emploi
Le surlendemain, la presse annonçait le massacre d'une famille de Baraki par un "groupe armé intégriste".
Un procès-verbal de police (n° 812/96 de la PJ des Eucalyptus) rédigé par un officier de police anonyme fut remis le 17 juin 1996 à Madame Azizane D. épouse de Hocine et mère des autres victimes. Ce PV stipulait que les cinq personnes furent tuées par balles par un groupe "terroriste " armé. On imposa à cette vieille dame, sous la menace, de signer un document attestant que son mari et ses enfants avaient été assassinés par des "terroristes " qu'elle aurait reconnus !
Témoignage fait par Mme Azizane D. aux militants des droits de l'homme et ONG nationales et internationales. 1997
" Il était près de minuit. J'étais avec mon mari, quatre de mes enfants, ma fille ainsi que mes belles-filles à la maison
Brutalement, quatre hommes en civil et armés se mirent à frapper à la porte du domicile. Ils étaient masqués. Mon fils aîné se leva pour ouvrir la porte. Les quatre individus firent irruption et se mirent à fouiller la maison. Ils réunirent mes quatre enfants présents à la maison et les obligèrent à s'allonger, à plat-ventre, y compris celui qui était malade.
Ils se mirent alors à tirer sur eux avec des pistolets munis de silencieux en visant la nuque les tuant ainsi sous nos yeux. Mon mari, âgé de 84 ans, horrifié, essaya de s'interposer et se mit à crier. L'un des hommes armés lui tira une balle en plein visage. Il tomba raide mort sur le sol.
Même notre chien dans le jardin ne fut pas épargné par leur sauvagerie. On lui tira trois balles. Et par miracle, il survécut.
Au moment de partir ils se mirent à crier : " Œil pour œil ". C'était la seule phrase qu'ils prononcèrent.
Une voiture banalisée les attendait dehors. Le chauffeur n'était pas masqué et nous l'avons reconnu. C'est un commissaire de police B.D (4), originaire de Baraki et qui est affecté à Ben Aknoun. Mais il n'habite plus ici depuis un moment. Quatre ou cinq membres de sa famille avaient été tués il y a moins de deux semaines par un groupe armé. Nous l'avons formellement reconnu dans la voiture. Il était le seul à ne pas être masqué.
Il est venu venger avec ses hommes sa famille. Il savait que mon jeune fils était un maquisard qui avait été tué il y a une année. Je vous jure que mes autres enfants n'avaient rien à voir avec la politique. Ils s'occupaient de leur commerce. Et mon mari, de 84 ans qu'a-t-il pu faire ?
Des hommes armés sont revenus le lendemain, jour de l'enterrement pour menacer le reste de la famille que "s'ils parlaient, ils subiraient le même sort ".
Plusieurs jours après l'enterrement, je fus convoqué par la police pour me faire signer un papier comme quoi mes enfants et mon mari avaient été assassinés par des "terroristes ". Devant mon étonnement et ma réprobation, on me menaça de tuer le reste de la famille. Que pouvais-je faire d'autre devant cette injustice flagrante et la loi de la force ? J'ai signé le papier et on m'a remis un double que voici (elle le montra aux militants des droits de l'homme). "
NB : Le citoyen qui avait accompagné la délégation d'Amnesty International au domicile de Mme Azizane pour recueillir son témoignage, fut retrouvé le lendemain assassiné.

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 Ecoeure...........  nouveau
sh 2001-12-04 16:04:41 

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