Auteur: sh
Date: 2001-11-16 10:44:54
Voici quelques precisions sur la revolte en Kabylie:
C'est une fois encore de Kabylie, vieille terre d'insoumission, qu'est partie l'étincelle. Mais la colère qui a embrasé la jeunesse de Tizi Ouzou, Bejaïa, Sidi Aïch, avant de gagner Alger, n'était pas seulement une fronde identitaire, une intifada berbère exprimant la révolte d'une région ulcérée de recevoir si peu de l'Etat après lui avoir tant donné. C'est aussi, c'est surtout contre la misère, la corruption, le chômage, la crise du logement, la violence des forces de l'ordre, l'absence de démocratie que les jeunes Kabyles sont descendus dans la rue. Et comme en octobre 1988, ce sont des symboles du pouvoir central - bureaux de poste, succursales des banques d'Etat, mairies, sous-préfectures, perceptions, sièges des partis politiques - que les émeutiers ont incendiés ou mis à sac.
Formation à vocation nationale mais d’origine kabyle, le FFS a prudemment mêlé les déclarations de solidarité avec les manifestants et de sympathie pour les victimes avec les appels au calme. Comme si, depuis son exil volontaire à Lausanne, le politicien roué qu’est Hocine Aït Ahmed avait perçu les multiples risques de dérapage que contenait la revolte kabyle : récupération par le courant autonomiste radical qui prône l’autonomie de la Kabylie, surenchère @!#$ de Hassan Hattab ou manipulations par les services spéciaux.
Le terrain de la revendication identitaire, il est vrai, est d’autant plus instable qu’il existe aujourd’hui en Kabylie trois mouvements culturels berbères : l’un rattaché au FFS, le deuxième proche du RCD et le troisième lié au chanteur Ferhat Meheni. A quoi il faut ajouter un quatrième mouvement, le Mouvement culturel Amazigh (MCA), implanté celui-là dans les Aurès. Inhabituelle dans le climat politique algérien, cette prudence des formations de l’opposition montre qu’à leurs yeux la crise actuelle est exceptionnellement grave. " Le danger, aujourd’hui, c’est la yougoslavisation de l’Algérie ", a averti la semaine dernière, la députée trotskiste Louisa Hanoun
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