Auteur: Amirouche
Date: 2001-04-02 00:35:28
L' Algérie et la question Amazighe
Paris, le 10 mars 2001
A l'occasion de la 58ème session du Comité des Nations Unies
pour l'élimination de la discrimination raciale (5 au 23 mars 2001),
la FIDH publie un rapport alternatif au rapport présenté par l'Algérie
devant le Comité (CERD/C/362/Add.6, du 4 octobre 2001), qui
concerne plus particulièrement la question Amazighe.
Depuis l'indépendance de l'Algérie, la langue et la culture
amazighes sont menacées par la politique de monolinguisme et de
refus, sous les gouvernements successifs, de prendre en
considération le pluralisme culturel et linguistique du pays. Cette
politique a été un instrument de privation et de musellement de la
population. Elle trouve ses racines dans la définition contemporaine
de la nation algérienne, telle qu'elle figure dans les différentes
constitutions du pays depuis l'indépendance. Son expression se
retrouve dans plusieurs lois, dont la Loi sur la généralisation de la
langue arabe, qui est entrée en vigueur le 5 juillet 1998. Cette
politique dénie toute différence ou spécificité culturelle, autre que
l'arabe, portant atteinte aux droits et libertés fondamentales
reconnus par les article 1, 5-c, 5-d et 5-e de la Convention
internationale pour l'élimination de toute forme de discrimination
raciale.
Sous la pression de la population amazighe, les autorités
algériennes ont créé un Haut commissariat à l'Amazighité, en
charge de la " réhabilitation et de la promotion de l'amazighité ".
Mais son mandat, sa composition, et ses ses activités, plus que
réduites, font de cette institution une " coquille " pratiquement vide.
A la lumière de cette situation, la FIDH recommande au Comité
des Nations Unies pour l'élimination de la discrimination raciale de:
- prier instamment le gouvernement algérien de reconnaître
l'importance de la culture amazighe au niveau constitutionnel;
- prier instamment le gouvernement algérien de reconnaître le
Tamazigh comme une des langues nationales et officielles;
- prier instamment le gouvernement algérien d'instaurer le
pluralisme, em autorisant par là même l'usage du Tamazigh dans
la vie publique;
- prier instamment le gouvernement algérien d'instaurer un
enseignement généralisé du Tamazigh et de la culture amazigh ;
comme devrait être fait pour chaque langue d'importance nationale.
http://www.fidh.org
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