Auteur: Tin
Date: 2001-09-06 17:16:48
Création du mouvement pour l’autonomie de la Kabylie
Les préparatifs en cours vont aboutir à la tenue d’un congrès constitutif dans les prochaines
semaines.
Le MAK a pour mission la mise en œuvre des mécanismes nécessaires pour permettre à la Kabylie de
devenir une région autonome.
À l’effet d’organiser le congrès de ce nouveau mouvement régional, des comités locaux sont en cours de
constitution un peu partout en Kabylie (Makouda, Azazga, Larbâa Nath Irathen, Illoula...). En parallèle à
cette démarche, une pétition, ayant d’ores et déjà recueilli des milliers de signatures, circule dans les
villages. L’annonce de la création du MAK a été faite hier par Ferhat Mehenni lors d’un meeting à
l’ex-caserne de Larbâa Nath Irathen, organisé par la dynamique association Sidi Hand Awanu. L’orateur a
longuement parlé du mouvement pour l’autonomie de la Kabylie devant des centaines de personnes
séduites par le projet en question. “C’est pour éviter que du sang coule encore dans cette région que nous
appelons à l’autonomie”, a déclaré Ferhat Mehenni, précisant que les Kabyles constituent un peuple et
que l’Algérie est constituée de plusieurs peuples, comme toutes les autres régions du monde.
La création du MAK n’entraînera en aucun cas un isolement ou encore un détachement de la Kabylie du
territoire de l’Algérie, “qui restera notre pays à tous”, rassure Ferhat Mehenni. “La fraternité restera”,
indique-t-il en réponse aux appréhensions exprimées par certains présents, ajoutant qu’une fois
l’autonomie établie, la défense nationale, l’émission de la monnaie et la diplomatie demeureront du
ressort du pouvoir central. Mais les questions liées directement au citoyen seront prises en charge par un
gouvernement et un parlement régionaux. Ces derniers auront à gérer, entre autres, la sécurité interne,
l’éducation, la culture ainsi que l’économie. “Nous payerons notre quote-part en matière d’impôts au
pouvoir central au même titre que nous recevrons notre part des richesses naturelles, pétrole et gaz au
prorata du nombre des habitants de la Kabylie”, explique Ferhat Mehenni... Ce dernier ajoute qu’en
Kabylie la langue officielle sera le kabyle et cette langue sera la première à être enseignée, puis c’est à la
population de choisir les autres langues étrangères à étudier. “Avec l’autonomie de la Kabylie, il nous
sera désormais possible d’avoir une, voire plusieurs chaînes de télévision en kabyle et des radios”, a
indiqué l’orateur. Dans la Kabylie autonome, la structure de base sera le village et non pas la commune.
Au cours des débats, les citoyens ont exprimé un engouement exceptionnel par rapport à la question de
l’autonomie de la Kabylie. Des intervenants ont soutenu que c’est la dernière solution qui reste après
l’échec des partis politiques, en lesquels la population a mis sa confiance pour le règlement de ses
problèmes, en général, et la question de l’identité amazighe, en particulier.
Répondant à la série de préoccupations citoyennes, Ferhat Mehenni notera : “Nous ne disons pas que
nous allons diviser le pays. Nous restons dans l’Algérie, mais avec une gestion de nos propres affaires
par nous-mêmes. La Kabylie a beaucoup de potentialités humaines. Et c’est l’homme qui crée les
richesses et non l’inverse. Nous sommes pacifistes. Nous voulons et nous allons arracher l’autonomie par
la voie politique (...). Personne n’a le droit de nous accuser de ne pas aimer ce pays. Mais il faut avoir le
courage d’assumer son appartenance à la Kabylie.” Et de conclure : “Une fois l’autonomie établie, la
Kabylie restera fraternelle et ouverte à tous les Algériens.”
|
|