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Interview du Webmestre sur France3
 Benkhedda défend Abane et descend en flammes Kafi
Auteur: akli 
Date:   2001-08-26 23:11:55

"Comme tous les grands personnages de l’Histoire, Abane a eu ses détracteurs ; qualifié par eux tantôt de "régionaliste" hostile à
"l’arabo-islamisme", tantôt d’"autoritariste", voilà qu’on va aujourd’hui jusqu’à lui accoler l’imputation infamante d’"agent de
l’ennemi", donc de traître".

Ces quelques phrases sont tirées de la partie consacrée à Abane Ramdane par Benyoucef Benkhedda dans son dernier livre paru
hier. L’ex-président du GPRA prend la défense de l’artisan du Congrès de la Soummam, assassiné par des colonels de l’ALN le 27
décembre 1957 au Maroc. Dans ce témoignage important et vital, Benyoucef Benkhedda a, en tant qu’historique et l’un des
responsables du FLN à l’époque, battu en brèche les arguments – et quels arguments ! – fournis par Ali Kafi pour s’attaquer à
Abane Ramdane. Dans cet écrit, il livre également les mobiles des attaques orchestrées aujourd’hui par Ali Kafi contre Abane :
"Des centralistes devenus membres du CCE, et qui plus est, étaient à même de contrôler les activités de nos organismes à
l’intérieur et à l’extérieur, voilà qui était tout simplement insupportable aux chefs historiques qui estimaient qu’eux seuls avaient le
droit exclusif, donc le monopole de diriger le FLN et la révolution". Benkhedda lève le voile sur une partie cachée de l’histoire de
notre glorieuse révolution. Kafi et consorts étaient donc contre l’union prêchée à l’époque par Abane dont le seul tort est d’avoir
rallié les centralistes, l’UDMA, les oulémas à la guerre de Libération. Au lieu que cela soit salué, Kafi et ses amis condamnent et
salissent la mémoire d’une personnalité au-dessus de tout soupçon. Ali Kafi n’a pas digéré plus de cinquante ans après la
révolution, la réussite, l’exploit d’un homme. D’ailleurs, Benkhedda le dit clairement : "En réalité, et à travers les centralistes,
c’était Abane qui était ciblé au premier chef. Son ascension fulgurante donnait des cauchemars à certains, et ils étaient
nombreux." L’ancien président du Gouvernement provisoire (GPRA) est passé ensuite aux accusations lancées contre Abane par
ses détracteurs et répond essentiellement à Ali Kafi dont les attaques sont jugées infamantes. À propos de Abane "régionaliste",
Benkhedda ne lésine par sur les preuves pour démontrer non pas le contraire seulement, mais aussi que ce sont ceux qui
l’accusent qui sont régionalistes. Sur ce chapitre, il livre des faits historiques qui étayent son argumentaire.
À ceux qui accusent Abane d’avoir été dictateur, Benkhedda leur assène, là aussi, des vérités historiques. Il affirme : "À aucun
moment nous n’avons décelé chez lui la moindre "graine de tyran", même si sa franchise cinglante désarçonnait parfois." Il
reconnaît, par ailleurs, et justement ce qui dérangeait les adversaires de Abane et Ali Kafi en particulier : "(...), il y avait comme
une entente tacite, une espèce d’unanimité à faire confiance à Abane et à lui reconnaître le leadership parce qu’il était un homme
de décision, un animateur et coordonnateur hors pair." C’est cette qualité qui gênait et continue à gêner Ali Kafi le poussant
jusqu’à tenter de salir la mémoire
d’un vaillant combattant. Concernant les fameuses "liaisons secrètes avec l’ennemi" dont est accusé ouvertement Abane par Ali
Kafi dans son livre, Benkhedda révèle que "les contacts entre le FLN et le gouvernement français, sans être officiels, ont toujours
été secrets, depuis la rencontre Abane-Benkhedda en 1956 à Alger avec l’envoyé de Pierre Mendès-France, l’avocat Charles
Verny, jusqu’aux accords d’Évian rendus publics le 19 mars 1962, revêtus des signatures de Krim et de Joxe en passant par les
entretiens à Rome entre, d’une part, Mohamed Khider, Abderahmane Kiouane et M’hamed Yazid représentants du FLN et
Commin, et Herbaut représentants le gouvernement Guy Mollet d’autre part...". Il ajoute plus loin : "Commin, secrétaire général par
intérim de la SFIO, avait auparavant eu un seul contact avec Khider au Caire. À Belgrade, Khider et Debbaghine ont eu une
rencontre avec Herbaut. Tous ces contacts eurent lieu en 1956". L’auteur s’interroge : "De quelles "liaisons secrètes" s’agit-il ?"
Mais la question qui reste posée : pourquoi Ali Kafi ne s’est pas attaqué à Khider, Debbaghine, M’hamed Yazid, Benkhedda,
Kiouane ? Toute la signification de son acharnement contre Abane est là. L’ancien président du GPRA revient brièvement sur
l’assassinat de l’artisan du Congrès de la Soummam. Il écrit en s’adressant à l’ancien président du HCE : "Nous aimerions savoir
si Ali Kafi croit vraiment à la fable selon laquelle Abane aurait été jugé. Si tel avait été le cas, nous souhaiterions connaître où avait
siégé le tribunal qui l’avait condamné à mort, par qui était-il composé, et sous quels chefs d’accusation avait-il rendu sa sentence
?" Tout en reconnaissant que Abane a eu ses faiblesses et a commis des erreurs comme tous les dirigeants de la Révolution,
Benkhedda estime que "laisser entendre perfidement qu’il fut un "agent" de l’ennemi, il y a là une ligne rouge à ne pas franchir".
Concernant le livre de l’ex-président du HCE, Benkhedda affirme : "Ali Kafi est difficile à lire de par ses élucubrations, encore plus
difficiles à décoder (...). Il use d’un langage qui consiste à insinuer, suggérer sans rien dire, ni prendre sur soi. Il privilégie les
ouï-dire, prête foi aux rumeurs et préfère accuser par personnes interposées (...)". Par cette affirmation, Benkhedda révèle un autre
visage de Kafi et livre une grille de lecture sur les mobiles de son livre. D’ailleurs, plus loin, l’ex-président du GPRA tranche en
déclarant : "Par son subjectivisme, Ali Kafi n’est pas en mesure de faire œuvre d’historien. Il n’apporte pas de preuves tangibles sur
les personnages mêlés à cette affaire, leurs lieux de rencontres, les dates, les décisions prises et autres faits concrets". Enfin,
Benkhedda défend également le Congrès de la Soummam en lançant : "Préservons-le, ne l’éclaboussons pas en pourfendant
injustement tous ceux qui, à un moment ou un autre, ont été, tels Abane, Ben M’hidi, Zighoud et tous les autres, ses plus sûrs
artisans". Et d’ajouter : "Sans leur contribution, que serait-il advenu du projet de restauration de l’État algérien dont la réalisation
aujourd’hui aura permis à Kafi d’être porté à la magistrature suprême ?"
S’adressant à l’ancien secrétaire général de l’ONM, à présent membre de son conseil national, Benkhedda dira : "En s’attaquant à
ces symboles, n’est-il pas en train de scier la branche sur laquelle il est assis ? D’autant que les preuves contre Abane sont loin
d’être convaincantes et celui-ci n’est plus là pour lui répondre". À la lecture de ce témoignage, il apparaît clairement, plus qu’avant,
que les attaques de Ali Kafi contre Abane ne sont qu’un nouvel épisode des règlements de comptes entre les dirigeants du FLN
avec effets rétroactifs. Benkhedda souligne dans son livre que "Ali Kafi attaque Abane sur le plan personnel (...)".
L’écrit de l’ancien président du GPRA relance le débat sur la réécriture de l’histoire pour éclairer les générations présentes et
futures sur une révolution qui n’a pas encore livré tous ses secrets.

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 Benkhedda défend Abane et descend en flammes Kafi  nouveau
akli 2001-08-26 23:11:55 

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