Auteur: thamilla
Date: 2001-08-24 22:01:35
parcours de figures essentielles issues
de Kabylie et qui ont joué un rôle fondamental dans la longue marche du nationalisme algérien. Dans la communauté kabyle, qui
forme près de 80% de l'immigration algérienne dans la France de l'entre-deux-guerres, deux figures importantes émergent du
premier mouvement indépendantiste, l'Etoile-nord-africaine. Amar Imache et Radjeff Belkacem, nés en 1895 et 1907 dans des
douars situés dans l'ex-commune mixte de Fort National (aujourd'hui Larbaa Naït Iraten), vont être les principaux lieutenants de
Messali Hadj dans les années 30. Ils s'affronteront à lui, l'un après l'autre, sur la conception de la nation à construire et la place
de la singularité berbère. Amar Imache se trouvera écarté de l'organisation. Ce débat essentiel reviendra dans la principale
organisation indépendantiste, qui prendra pour nom Parti du Peuple algérien-Mouvement pour le Triomphe des Libertés
démocratiques (PPA-MTLD) après la seconde guerre mondiale. En 1948-1949, éclate dans la fédération de France du
PPA-MTLD, la crise dite « berbériste » : la majorité de la direction adopte des positions défendant l'identité berbère et critique le
sens jugé trop « arabe et islamique » donné à l'orientation générale du parti. La direction, en Algérie, décide de « normaliser » la
situation. Plusieurs dizaines de cadres de l'immigration algérienne en France sont exclus de l'organisation nationaliste.
À la faveur de cette crise, Hocine Aït Ahmed, né en 1926 à Michelet (aujourd'hui Aïn El Hammam),
responsable de la branche armée du PPA-MTLD (l'Organisation spéciale) se trouve écarté de la direction. Il retrouvera un rôle de
premier plan dans le déclenchement de l'insurrection contre la France en 1954, en participant à la construction du Front de
Libération nationale (FLN). Dans la séquence de la guerre d'indépendance, plusieurs dirigeants originaires de Kabylie vont jouer
un rôle de premier plan. Abane Ramdane, né en 1920 dans un douar situé près de Fort National, sera le principal organisateur et
théoricien du premier congrès du FLN, tenu dans la vallée de la Soummam en Kabylie. Il préconisait la primauté des hommes
politiques sur les militaires dans la conduite de la lutte nationaliste. Il sera assassiné par d'autres dirigeants du FLN en décembre
1957 au Maroc. Amirouche, redoutable chef de guerre, né en 1926 dans une petite localité du Djurdjura, organisera les maquis de
la wilaya III. Il sera abattu par les troupes françaises en 1959. Krim Belkacem, né en 1922 près de Dra el Mizan, sera le premier
ministre des Affaires étrangères du Gouvernement provisoire de la République Algérienne (GPRA) en 1958, et le principal
négociateur algérien des accords d'Evian de mars 1962. Il sera assassiné, vraisemblablement sur ordre de l'Etat algérien, en
1970 en Allemagne. Après l'indépendance de l'Algérie, la Kabylie se retrouvera vite sur le devant de la scène politique algérienne.
Hocine Aït Ahmed, en désaccord avec la politique suivie par Ahmed Ben Bella, annonce le 29 septembre 1963 la création du
Front des Forces socialistes (FFS). À la suite de la « guerre des sables » (l'affrontement entre l'Algérie et le Maroc), les troupes
de l'ANP (l'Armée nationale populaire) ouvrent le feu sur des soldats de la 7e région en Kabylie. L'ANP pénètre à Azazga sans
rencontrer de résistance. Hocine Aït Ahmed et ses partisans prennent alors le maquis. Cette résistance en Kabylie contre un
pouvoir jugé autoritaire est le premier cas larvé de guerre civile dans l'Algérie indépendante. Arrêté puis condamné à mort, Hocine
Aït Ahmed s'évade de sa prison en 1966, et vivra en exil en Europe
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