Auteur: A3essas
Date: 2001-07-28 10:59:24
Algérie et congrès de VIENNE
Azul ay imazighen.
En 1799, le général en, chef de l'année expéditionnaire,en Egypte, BONAPARTE, a décidé de rentrer en France sans avoir demandé ni obtenu l'autorisation du Directoire. Un coup d'état réussi lui a permis de s'emparer du pouvoir et d'éviter d'être jugé pour abandon d'une armée en rase campagne.
Par la suite, Bonaparte a avoué que, durant sa traversée maritime, il avait eu peur d'être capturé par des navires anglais. Mais au lieu d'avoir affaire aux enfants d'Albion, il a été pris en chasse par des corsaires ottomans, Le salut n'a été dû qu'aux ténèbres de la nuit qui ont permis une fuite réussie. Plus tard, lorsque le Premier Consul a relaté cet épisode, il a précisé qu'il s'était fait une promesse disant : "Si je m'en tire je ferai payer cher ces affres à ces messieurs d'Alger".
Une fois devenu Empereur, NAPOLEON s'est rappelé qu'il avait particulièrement distingué sur les champs de bataille de l'Europe un jeune et valeureux capitaine du génie, nommé Boutin, qu'il chargea, alors, d'une mission spéciale et secrète. Nourrissant un grand projet de faire de la Méditerranée un "lac français", Napoléon conçut l'idée de faire d'Alger une tête de pont à conquérir et à aménager en base renforcée pour étendre les forces françaises sur les rives africaines de la grande bleue. À cet effet., Boutin fut affecté à la mission économique française à Alger, avec charge particulière, et connue de lui seul, d'établir des relevés topographiques de la bande côtière avec indication d'une zone de débarquement.
Parcourant la campagne littorale autour de la capitale pour des raisons liées à l'agriculture, il examinait soigneusement les rivages maritimes tout en évitant de prendre des notes. Néanmoins, Boutin passait ses nuits à reconstituer les paysages visités et à mettre au point toutes ses observations. Son choix se porta sur la plage de Sidi-Ferruch avec recommandation d'un itinéraire, à savoir la route permettant d'arriver par les hauteurs de la ville d'Alger distante d'une vingtaine de kilomètres. Le rapport final a été classé aux archives de l'armée le 18 novembre 1808 en attendant une occasion propice à son utilisation.
Après la déroute de Napoléon en 1813 à Leipzig, une campagne de France perdue en 1814, et une défaite consommée, le 18 juin 1815 à Waterloo, l'Europe coalisée organisa en cette même année de 1815 un Congrès àVIENNE, au palais de Schônbrunn. Cet aréopage s'y donna pour mission de réorganiser le continent... sans accorder de poids particulier à l'avis de cette France vaincue.
C'est alors queTalleyrand eut l'idée de faire une suggestion tendant à "permettre au coq gaulois d'aller user ses ergots sur les cailloux du désert africain et dès lors, ne plus constituer une menace en Europe" Ceci fut entériné par la grande majorité des membres du Congrès ainsi soulagés par une perspec-tive d'exil de ces éléments belliqueux.
Ce "feu vert" fut repris par le gouvernement de la France en 1827 pour tenter de redorer le blason du Roi Charles X en pleine décrépitude. Le plan Boutin permit d'organiser une expédition en vue d'un débarque-ment en Algérie sur prétexte d'un "coup d'éventail" constituant un affront national à laver par la voie des armes. Le débarquement des troupes françaises eut lieu comme prévu à Sidi Ferruch le 14 juin 1830 et les opérations suivantes se déroulèrent telles que consignées dans le dossier Boutin.
NOTE SPÉCIALE : Ces mêmes données servirent de nouveau le 8 Novembre 1942 pour le débarque-ment des Anglo-Américains au cours de la 2éme guerre mondiale....
Il paraît que, en 1960-61, lorsque le Général De Gaulle a eu l'idée d'envisager le désengagement de la France en Algérie, il a fallu, sur le plan diplomatique, recueillir l'accord des pays signataires du "feu
vert" obtenu à Vienne par Talleyrand en 1815. Des visites d'État ont été organisées à cet effet. Il a également été dit que le seing complet et définitif a été scellé, par délégation, à Vienne, en ce même Palais de Schônbrunn, lors de la rencontre historique entre les 2 K : Kennedy et Krouchtchëv...
Curieux hasard de l'Histoire que cette affaire, née en un lieu engageant un destin commun entre la France et l'Algérie, et ayant vu son dénouement au même endroit, à un siècle et demi d'intervalle, en suivant les mêmes procédures de relations internationales et, peut-être aussi, avec des instruments identiques de ratification.
Sur ce sujet, il a également été fait un autre rapprochement disant :
a/- que l'idée de conquête de l'Algérie a pris naissance dans la tête d'un général et que c'est un autre général qui y a mis fin.
b/- que ces deux hauts gradés militaires ont, l'un et l'autre et chacun en son temps, été accusés de désertion mais que les Intéressés n'ont pas subi les peines encourues en l'espèce, par leur geste.
Quant à l'incidence de cette page d'histoire sur la vie du peuple africain concerné, le moins que l'on puisse dire, à titre de "constat postopératoire" est que le pays aura finalement changé de régime, mais que ses habitants n'auront fait que changer de maître.
Wynna Nat-Iraten
(Les textes de référence initiale sont de Eugène Guemier, historien, Membre de l'Institut).
D'autres textes (interessant!!) peuvent etre lues.
Voici le lien: www.piedsnoirs-aujourdhui.com/berbe0000.html
Saramagh tamart n-wen tel-ha.
Ar tufat.
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