Auteur: amirouche
Date: 2001-03-01 13:49:56
La suite du témoignage analyse qui risque de provoquer des effets secondaires désastreux sur ceux qui ont un contentieux pathogène avec nos poètes, nos marabouts, nos contes et notre mythologie ancienne. En un mot, le terme qui fait frémir; la cosmogonie kabyle et/berbère.
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Ainsi la culture apparaît comme un filtre qui décode de façon quasi automatique l'environnement tant interne (sensation, émotions, rêves) qu'externe (organisation sociale, technique … ) chez un individu comme dans une communauté. Elle fonctionne à la manière d'un mécanisme de défense souple qui organise, décrit et prévient les stimuli en leur donnant un sens, évitant ainsi traumatisme, sidération, perplexité.
A mon avis, la première fracture subie par la communauté kabyle est la conséquence de la perte de ses filtres qui sont ses médiateurs, à la fois internes et externes comme les sages, (imusnawen), les guérisseurs, les poètes, les conteurs, constituant les différents piliers de l’univers kabyle dans ses multiples strates.
Dans la préface de ses poèmes kabyles anciens, Da Lmulud (Mouloud Mammeri) citait avec nostalgie la disparition de la dernière chaîne des "imusnawen", représentants profonds du groupe, pouvant emprunter à l'extérieur des éléments culturels cohérents et congruents avec l'intérieur:.
Chaque clôture de la communauté code juridique, code linguistique, système de soins est incarnée par des êtres, à la fois visibles et invisibles, constituant un véritable système immunitaire. Ces différents codes sont imbriqués et ne constituent pas des compartiments étanches, comme c'est le cas dans les sociétés à écriture fortement centralisée. Par exemple un voyant peut aussi être un poète, tandis qu'un juge au tribunal peut procéder à un exorcisme chez un possédé.
La culture a comme caractéristique de se perpétuer à travers les générations. Elle agit comme un fruit qui tombe de l'arbre dont le noyau germe sous tarte pour redonner vie a une autre pousse.
A d itskemmil .....
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