Auteur: al djazaïri
Date: 2001-07-09 08:05:38
Le Progrès, quotidien de Lyon, 8 juillet 2001
La venue de trois directeurs d’école algériens
La directrice de l’école maternelle La Fontaine a accueilli trois collègues algériens, qui ont découvert avec joie une école française
Radieux au milieu de la cour encore ensommeillée, les trois directeurs d’école algériens observent avec bienveillance l’agitation des enfants français. Venus à Lyon à l’occasion d’un stage annuel organisé au sein de l’IUFM, ces trois Kabyles s’offrent une petite excursion d’une journée dans l’école maternelle Jean de La Fontaine, où leur collègue directrice les a accueillis à bras ouverts. Nacira Benslama, directrice de l’école « les fleurs du printemps » située à Tizi-Ouzou, « la capitale de la Kabylie », évoque la situation de son école, qui n’est toujours pas agréée par l’Etat algérien.. « L’Etat délaisse l’éducation, les écoles publiques sont catastrophiques...Nous sommes obligés de créer d’autres écoles » dit-elle dans un français parfait. "Et nos écoles fonctionnent si bien que les ministres envoient leurs fils chez nous... " Le français est enseigné dans son école comme dans celles de Nadia Oussadi et d’Amirouche Messaoudi. Ce dernier originaire de Tizi-Ouzou souligne « l’importance du français en Kabylie. Tous les enfants parlent le kabyle et le français ». Nadia Oussadi, directrice de l’école « Arc-en-ciel » à Bouira, explique que le « programme dans leurs écoles est le même qu’en France car elles dépendent du CNED, institut français. Seuls les manuels diffèrent ». Mais le ciel s’assombrit lorsqu’est évoquée la situation tendue en Kabylie. « Notre région a toujours été le moteur des changements sociaux, des mouvements populaires. Aujourd’hui c’est encore le cas, nous sommes à la pointe de la révolte contre les généraux » affirme Amirouche. Ils demeurent tous trois inquiets quant à l’avenir du soulèvement, contrôlé de ^près par les autorités. De plus, leurs familles habitent en Kabylie. Alors, dans la torpeur de cette matinée, Nadia, Amirouche et Nacira ont une pensée pour leurs proches, moins bien lotis qu’eux.
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