Auteur: al djazaïri
Date: 2001-06-21 14:36:36
Quotidien Le Progrès (Lyon), 21 juin 2001
Kabylie : l’opposition démocratique en panne
Alors que les émeutes se poursuivent, le FFS et le RCD peinent à encadrer les manifestants et proposer une issue à la crise
Depuis trois jours, de violents heurts opposent jeunes manifestants et forces de l’ordre en Kabylie. Une vingtaine de personnes dont des gendarmes et des policiers, ont été tuées et pas moins de 15o autres blessées. Les forces de l’ordre répliquent aux jets de pierres par des balles réelles.
Dans le climat d’émeutes permanentes ; la politique du gouvernement reste illisible, tandis que l’opposition brille par son absence. Un silence relevé par le président Bouteflika qui regrette « de ne pas avoir d’interlocuteurs en Kabylie ».
Un rôle que ne veut pas endosser la coordination des villages et Aârchs de Kabylie. « Nous n’avons pas l’ambition de remplacer les partis politiques. Nous faisons notre travail et ils font le leur. Mais nous pensons que des initiatives communes pourraient faire avancer les choses. Nous avons des capacités de mobilisation et les partis ont la possibilité de faire aboutir des revendications », estimait hier un de ses membres.
Mécontents, certains manifestants ont saccagé des locaux du FFS et du RCD, les deux partis politiques majoritaires en Kabylie. « Nous nous battons pour la démocratie et ils refusent de faire l’union. La situation est trop grave et le RCD et le FFS ne trouvent pas mieux à faire que de se critiquer mutuellement. Pour moi, ils font le jeu du pouvoir », souligne Halim, un jeune manifestant.
« Sans l’union de ‘opposition, il sera difficile de donner une suite politique à ce mouvement de contestation », renchérit El-Hadj Ould Ali, président du Mouvement culturel berbère (MCB-Algérie), proche du RCD.
Déjà marginalisée par le pouvoir et de plus en plus critiquée par la population, il devient vraiment urgent pour l’opposition de sortir de son mutisme et surmonter ses divisions.
Lounas GUEMACHE
|
|