Auteur: I.M
Date: 2004-04-29 20:01:31
Diabolisation des Amazighs
TÉBESSA / Plainte contre Abdelkader Hadjar
Selon Abdelkader Hadjar, les Kabyles et les Chaouia travaillent pour le compte des services français et du Mossad. Des propos qui ont poussé de nombreux citoyens de la ville de Ouenza à déposer plainte contre lui.
Abdelkader Hadjar a choisi la ville de Ouenza, à Tébessa, pour tirer à boulets rouges sur les Kabyles et les Chaouia accusés d’être des agents des services français et du Mossad. La réaction de la population ne s’est pas fait attendre, puisqu’une action en justice vient d’être entamée par un groupe de citoyens ayant assisté et écouté les propos de l’ambassadeur d’Algérie en Iran. Dans une déclaration signée, ils ont affirmé avoir constitué trois avocats dans le but d’exiger de Hadjar de présenter les preuves attestant les accusations qu’il a portées contre les populations kabyle et chaouie. Selon eux, Abdelkader Hadjar a affirmé que « les Kabyles entretenaient depuis les années 1970 des relations avec un officier des services français devenu aujourd’hui général », ajoutant à propos des Chaouia, notamment le mouvement berbère : « Ils ont activé au profit du Mossad israélien et un représentant de ce service a pris attache avec des membres du mouvement pour les convaincre sur l’origine juive d’El Kahina et a promis qu’une stèle sera érigée en son honneur à Tel-Aviv ».
L’auteur des « coups d’Etat scientifiques » a, selon les signataires de la lettre, révélé, lors de son meeting, qu’il « s’opposera à tamazight (langue berbère) même si c’est Bouteflika qui la veut ». En parlant ainsi à une assistance composée y compris de Kabyles et de Chaouia, Abdelkader Hadjar n’a pas mesuré la portée de ses propos jusqu’au moment où un des participants au meeting est intervenu pour lui lancer : « Merci Monsieur Hadjar, je suis un Kabyle... ».
Ces déclarations ne sont pas restées sans écho puisque de nombreux habitants de la région de Ouenza ont décidé de passer à l’action, en prenant d’abord attache avec les notables de la ville et les chefs des tribus. La décision de recourir à la justice et d’exiger de Hadjar de ramener les preuves impliquant les Kabyles et les Chaouia dans des histoires d’espionnage au profit des services français et du Mossad a été prise, alors qu’une déclaration dénonçant les propos de l’ambassadeur a été signée par 45 personnalités influentes d’un des plus grands archs de la région, Ait Yahia.
Avec ces propos, Abdelkader Hadjar, celui qui représente l’Algérie à Téhéran, vient de franchir un seuil intolérable dans l’insulte et l’offense à l’égard de la population algérienne. Ses propos incendiaires risquent de provoquer l’irréparable et méritent une intervention énergique des plus hautes autorités du pays.
Par Salima Tlemçani
Quotien El Watan, Alger, 7/04/04
www.elwatan.com
|
|
