Le forum sur la culture berbère

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Re: Le binôme arabe-@!#$, peut-il nous développer ?

Auteur: S.A Date: 2004-04-02 12:31:42 Cher ami, Je vous remercie de votre modération et de l’utilité de vos propos. Pourvoyons maintenant enfin notre sujet après une session d'avanies sans importance! Votre contribution est intéressante à plus d’un titre. Par delà la clarté de votre formulation, vous suggérez les abstractions de notre société arabo-musulmane et sa perception erronée de sa projection dans ce monde moderne. Néanmoins tentons l’expérience d’y répondre à flux tendu, dans votre propre ordonnancement. Une remarque préliminaire, s’impose! Nous sommes dans un forum consacré à la « culture et l’identité berbère » supposant en conséquence son existence. Je constate pourtant au travers de l’énoncée de votre problématique que cette notion ne vous est pas acquise. Et nous prenons le chemin de considérations exogènes à nos fondements séculaires auxquelles vous ne vous identifiez que par un filtre de même teneur. Il y a donc vous voyez à la base, une petite confusion sémantique. Rappelez vous, pour rester conforme à vos valeurs, que vous vous épancherez à loisir sur ce sujet dans les espaces de discussion plus appropriés. Restez avec nous et parlons plutôt de nous : les berbères. Les arabes possèdent en la matière, suffisamment d’exégèses et n’ont nullement besoin de notre mineure « coopération ». D’autre part je ne puis donner une assise théologique à des sujets de convenance économique. D’abord nous n’avons aucunement besoin du concours des américains ni des européens pour percevoir notre retard socio économique ; nous le vivons quotidiennement et dans l’ensemble des compartiments de notre existence. Ceux dont vous parlez ne font que lui donner corps. Leur brutalité et notre impuissance en sont les symptômes. Nous représentons pour eux ce qu’ils révulsent à souhait : les références passéistes déviées, en vue de déterminer un présent mythologique, sur des bases où nos conceptions ont de tous temps achoppées. Quelques furent les motivations réelles de « notre » recule, force est de constater qu’« ils » avaient eu au bout du compte, raison. « Eux » sont développés et poursuive leur assomption, « nous », demeurons sous développés et perpétuons ce cheminement. D’aucun associeront ce retard à notre « insuffisance de religiosité ». Un langage très souvent utilisé dans les milieux analphabètes que n’ont pas manqué d’instrumentaliser les tenants de l’@!#$ politique à dessein d’une légitimité, dans notre société sociologiquement fragile. Il n’y a pas lieu d’opposer deux systèmes antagoniques de développement, pour la seule raison qu’il y’en pas autant. Celui que nous nommons à tort le système occidental est en réalité une synthèse des savoirs de l’humanité, thésaurisés dans une aire géographique : l’occident et auxquelles nous avons été les contributeurs par excellences. Vous ne pouvez pas dire que nous avons bien vécu notre islamité des siècles durant. Il serait plus convenable de dire : « nous nous sommes soumis à l’@!#$ par la force et par défaut, en absence de concurrence cultuelle ». L’@!#$ chez nous a régné sans partage dés lors que toute opposition autochtone eut été matée dans le sang; ce serait injurieux pour nos ancêtres. D’autre part cette @!#$-civilisation a cultivée le ferment de notre sous développement à l’origine de notre colonisation, qui nous a humiliée car nous savons tous que notre potentiel civilisationnel pouvait nous en prémunir, cela est d’autant plus insupportable. Des ressentiments émotionnels proche de l’esclavagisme pour l’Afrique noire. La très pittoresque contributrice aux interventions de ce forum dont la hauteur se limite à celle des pâquerettes et dont le sérieux est comparable aux « il faut » et aux « y a qu’à » du « café du commerce », qui vous insuffle des comparatifs aberrants avec l’Afrique noire francophone dont les dissemblances historiques et « civilisationnelles » excluent toute comparaison, ne doit pas résister à votre claire voyance supposée. L’Afrique noire vient à peine de sortir de cette ignominie que fût l’esclave dont nous avons été nous berbères les inventeurs en réalité, 7000ans avant notre ère (voir les gravures rupestres du Tassili). Les arabes ont ensuite adoptés cette pratique jusqu’au début du 20ème siècle en dépit d’une interdiction religieuse. Et nous savons tous que cela continu dans certains pays de la péninsule arabique. Cette sphère géographique n’a pas appartenu à cet ensemble qui a vu naître les civilisations méditerranéennes classiques dont sont arabes et berbères, un maillon. La plupart de ces pays ont découvert le néolithique qu’au 20ème siècle, soit 10 000ans après les civilisations auxquelles nous appartenons. Leurs problèmes sont autrement plus ardus que les nôtres. Je vous invite à consulter sur Internet les sites scientifiques relatant ce sujet ou si vous êtes à Paris de vous rapprocher des travaux de spécialistes et chercheurs de la question à l’école des hautes études en sciences sociales (EHESS) Boulevard Raspail. Vous vous ferez votre opinion. Lisez en attendant la « négritude » de Léopold Sedar Sengor (pardonnez l’orthographe du nom !) Votre exemple de développement nippon de est bien choisi. C’est son interprétation que vous avez mal assimilée. La culture et la langue de ce pays n’ont pas été importés comme chez nous l’arabe. De fait ils ne connaissent pas comme nous, de problèmes identitaires. Contrairement à ce que vous semblez croire, le Japon est l’exemple parfait du pays ayant calqué son développement et son comportement social sur le « modèle occidental », nous en voyons le résultat. Dès la fin du 19ème siècle sous l’impulsion de "Meïji "l’éclairé » ce pays va accueillir un nombre considérable de savants Européens qui vont révolutionner l’économie et sa société, jusqu’à en faire la 1ère puissance de la région. Elle va même finir par concurrencer l’occident en copiant son mode opératoire avec un tel zèle, qu’elle se transformera en « colonialiste aux yeux bridés ». Regardez ces japonais en redingote du début du 20ème siècle dans les actualités de l’époque, elles illustrent leur soif d’accidentalité. Ce n’est pas nous qu’il ont pris pour référence ! J’adhère à votre constat sur la « main mise » de l’occident sur nos affaires depuis un moment. Le tort nous revient directement, nous refusons l’unique progrès existant au nom de notre culture. Continuons ainsi, nous leur rendons service ! Quant à l’immigration de nos compatriotes, même si elle a contribué un temps a soutenir la croissance des pays riches, ceux-ci ont été payés en retour bien au-delà du niveau de vie de leur pays d’origine. Personne ne les a contraints à enjamber la méditerranée, ils pouvaient rester dans leur pays et rechercher leur pain dans le « livre »;« plutôt mourir que revenir! » est devenu leur slogan ! Un peu de respect de grâce pour les chinois, évitez d’employer des mots racistes à leur encontre. Ils se développent actuellement sur le « modèle occidental » avec une telle vitesse que je ne serai pas étonné de voir nos enfants immigrer d’ici peu « au pays du milieu ». Quant à nous, le progrès n’est pas encore une qrestion à l’ordre de jour ! A vous revient la conclusion ! Salutations.

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