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Le Blog
Interview du Webmestre sur France3
 Daniel prévost et la kabylité
Auteur: Amirouche 
Date:   2001-01-16 15:54:11

Azul amoqran,


Daniel PREVOST est de père algérien kabyle qu’il avait appris de sa tente sur son lit de mort. C’est ainsi qu’il allait décider de sa destinée, refonder son identité en allant sur les traces de son père. De proche en proche, il finit par arriver en Kabylie en plein période chaude d’intégrisme. Plus tard, il écrira deux livres autobiographiques où il relatera son itinéraire et de sa quête désespérée de l’origine. Dans son premier roman, il épargne sa mère, surtout son beau-père. Dans son deuxième roman qui est une suite, il dévoile presque tout de ce qu’il a vécu étant enfant et adolescent et de la réaction très négative de sa mère. Quant è son beau-père, il le descendra en flamme. Pour en savoir beaucoup plus, je vous conseillerai ces deux livres très poignants. Un autre regard sur l’identité, sur la culture matricielle, celle inscrite dans le noyau de la personne.

Il n’ y a pas si longtemps, M. Prévost est passé dans l’émission Tapie Rouge de Drucker. Il nous a gratifié d’un duo avec Idir et a invité une excellente Chorale d’enfants en couleur de chez nous chantant en Kabyle. Superbe ! Mohamed fellag était là aussi avec son humour très algérien.

Je pense que dans pas longtemps, on verrait d’autres témoignages similaires vu que l’émigration kabyle est la plus vieille du Maghreb. Une autre littérature en perspective comme celle des Juifs algériens qui a commencé depuis peu.

Lu pour vous (ci-dessous) dans Le Matin ……..Bonne lecture

Daniel Prévost Humoriste et acteur de cinéma. Il a découvert qu’il était de père algérien. Un Kabyle à Paris. « J’ai reçu ça comme une gifle, un crachat, surtout que je ne l’ai pas appris de la bouche de mes proches ! »L’homme qui parle, répondant à une question du magazine Salama, est Daniel Prévost, né Aït Arezki. Mais voilà, il est sans doute écrit quelque part que le destin allait le rattraper un jour. Acteur de cinéma, il a tourné 34 films entre 1974 et 1998. Son premier film Y a un os dans la moulinette, de Raoul André, date de 1974 et le dernier film qu’il a tourné Le Dîner de cons, de Francis Veber, est récent puisqu'il est sorti sur les écrans en 1999. Entre ces deux films, il a joué dans Le Colonel Chabert, roman de Balzac qui a été adapté à l’écran. Daniel Prévost est également romancier, auteur et acteur de théâtre et de télévision. Il avait une carrière toute tracée, sans problème, un succès garanti pour cet humoriste de talent. Jusqu’à ce jour de l’année 1988 où il s’est découvert qu’il était né de père algérien. Que ce père venu travailler en France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale est décédé depuis 1952. Ce passé lui a été caché durant près de cinquante ans par ses parents
adoptifs dont il porte le nom. « J’ai pris conscience que tous ceux qui m’avaient entouré jusque-là m’avaient superbement trompé… Ils n’ont jamais voulu me dire la vérité parce que pour eux c’était une honte et àmon tour j’ai eu honte de ces gens qui m’étaient si proches et dont l’esprit m’est apparu si bas… J’ai été, comme on dirait, la victime d’un
racisme ordinaire », répondait-il dans le même entretien.
Mais ça n’a pas été facile à gérer. Il le dit lui-même : « Pendant dix ans,
je n’ai rien osé dire ni demander, je ne savais pas non plus comment m’y
prendre pour en savoir davantage. Et puis, un jour, j’en ai parlé à des
amis dont un qui était un peu dans le même cas que moi, de père algérien
et de mère bretonne, son expérience m’a aidé à entamer les recherches
et de fil en aiguille, d’une rencontre-clé à une autre, je suis arrivé à savoir
les choses. »
Dans une émission de télé de la chaîne Paris Première, Daniel Prévost
est face à Paul Amar et raconte son incroyable histoire. Dans le
documentaire filmé qui accompagnait son récit, la caméra montre
d’anciens ateliers parisiens où travaillait le père de l’acteur. Et comme
témoin, un Algérien qui a connu son père et qui raconte ce Paris de la fin
des années 40 quand Aït Arezki père travaillait avec lui. Daniel Prévost a
donc reconstitué son histoire en suivant à la trace l’itinéraire de son père.

Pour un acteur connu, récompensé par le césar du meilleur second rôle
dans le film de Francis Veber, Le Dîner de cons, en 1999, ce n’était pas
évident. Pour sa femme, « ce fut loin d’être facile », avant de préciser : «
Ce ne fut pas évident non plus pour mes enfants : cela remettait aussi en
question leur propre identité. » Et puis dans le milieu du cinéma et du
spectacle, il ne fait pas bon de faire étalage de ses origines. Non pas par
racisme, mais par crainte que cela ne choque les « beaufs » de France et
de Navarre et que cela finisse par nuire à la promotion des films qu’il a
tournés ou qu’il s’apprête à tourner. Isabelle Adjani en a fait la triste
expérience puisque durant des années elle a été contrainte de cacher ses
origines algériennes.
Mais, lui, Prévost en a décidé autrement. Désorienté au départ par sa
nouvelle identité, lui qui, durant près de cinquante ans, se pensait
français, il est allé au feu. Alors qu’a-t-il fait ? Une fois retrouvé sa part
d’algérianité qui était en lui et qui avait été « étouffée », dit-il, il a franchi
le pas. Daniel Prévost s’est rendu en Algérie. Il est allé en Kabylie, dans
le village de naissance de son père. « Quand je suis descendu à
l’aéroport d’Alger, j’ai eu envie d’embrasser le sol, j’étais dans un état
second (…) J’avais devant les yeux le pays de mon père, toute la
famille, dont ma tante Dgidda, et sans cesse je me répétais, ”On m’a
volé tout ça“ », raconte-t-il dans Salama. De cette famille algérienne qu’il
a fini par retrouver, il a déclaré : « Ces gens que j’ai retrouvés étaient de
chair et de sang, je les avais serrés dans mes bras, il y avait de l’amour
entre eux et moi et surtout ils donnaient forme à la vérité. »
Alors Prévost s’est mis à dévorer tous les livres qui parlaient de
l’Algérie, de son histoire, de sa culture et à apprendre le kabyle qu’il
commence déjà à parler. « C’était tellement formidable de pouvoir les
dire à ma tante Dgidda qui ne parle pas un mot de français ! » En
résumé, comme il l’a affirmé dans le même entretien : « C’est peut-être
là une façon de me réapproprier cette partie de mon histoire. » Depuis,
Daniel Prévost ne rate plus un spectacle de variétés algériennes. Lors du
concert de Lili Boniche, il était présent dans la salle avec sa femme,
découvrant cette autre partie du patrimoine algérien : le chant andalou et le châabi.
Qui aurait dit que cet homme que la France avait découvert dans une
émission télé - « Le petit rapporteur », de Jacques Martin - où il se
produisait en compagnie d’un autre grand humoriste, Pierre Desproges,
allait un beau jour afficher ses racines et en faire le sujet de deux livres
émouvants, pleins de tendresse et d’humanité Le Pont de la révolte et Le
Passé sous silence. Dans ces deux livres édités chez Denoël, il a raconté
l’histoire de cette enfance à l’identité tronquée et pour la faire partager à
son public. « Si j’ai besoin de raconter mon histoire aux yeux du monde,
c’est parce que j’avais le sentiment que je ne pouvais pas exister tant
que mon identité dans sa globalité n’était pas reconnue. »
Daniel Prévost, de mère normande et de père algérien, quelle leçon pour
ces Algériens qui défendent une conception étroite et vulgaire de
l’identité et pour qui, parce que ces Algériens sont nés en France ou sont
issus de couples mixtes, ne peuvent prétendre être algériens à part
entière que s’ils font leurs des valeurs qui n’ont rien d’algériennes, mais
qui sont directement importées du Moyen-Orient.

Hassane Zerrouky

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 Daniel prévost et la kabylité  nouveau
Amirouche 2001-01-16 15:54:11 

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