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Le Blog
Interview du Webmestre sur France3
 A Koala ... C'est cela !
Auteur: Amirouche 
Date:   2001-05-14 12:22:47

azul,

Ce n'est pas aussi simple que ça !! La semaine passée, je regardais un documentaire sur l'Algérie et sa peine à la télévision franco-allemande ARTE, ma surprise fut grande j' entendis une grand-mère de l'enfant d'un terroriste parler en berbère, et ce en plein massif blidéen. Or sur la carte géolinguistique, cette population berbérophone n'est plus signalée. Une région considérée comme arabisée depuis assez longtemps. Pourtant, une vieille femme parle encore un berbère et rien que le berbère (combien sont-elles ?), en direct à la télévision. Leurs enfants se disent néanmoins "Arabes" et ne se posent même pas la question de cette langue qu'ils baragouinent certainement. La télévision, la radio, l'Ecole, l'administration, les discours officiels des responsables locaux, de Boutef, tout le monde leur dit qu'ils sont arabes. Et quand l'arabe rime avec l'islam, ce qu'il y a de plus sacrée, alors la conviction(la confusion !)d'être arabe est fortement consolidée pensant même que le parlé berbère n'est qu'une variante de l'arabe classique comme l’arabe algérien. En somme, un dialecte arabe.
Ce sont ces régions-là qu'il faudrait aller étudier, cartographier, enregistrer pour la mémoire et pour le savoir. Un jour ou l'autre, on peut tjs sortir ses bandes vidéo et audio pour expliquer aux Algériens leur(s) vraie (s) réalité historique, linguistique, culturelle, sur une télévision berbère, à l’Ecole, aux étudiants, aux peuples.

Un autre exemple. J’ai fait une agréable et divine connaissance d’ une jeune Algérienne vivant en Belgique où elle exerce le métier de médecin. Au détour d’une discussion, j’ai appris qu’elle est originaire de Msirda (extrême ouest d’Oran). Elle se dit évidemment « arabe ». Pourquoi pas ! Comme je connais un peu la région, je lui ai demandé si ces parents parlaient berbère. La réponse fut négative. Ces grands-parents sont dcd. Alors je lui ai suggéré de demander à ses parents si les grand-parents parlaient « chalha » ou « qbailiya ». Sa surprise fut grande quand son père lui répondit par l’affirmative et que son village natal commence même par le nom Tizi … dont il connaît le sens en berbère. Depuis elle est toute retournée, tourmentée voire scandalisée. Comment peut-on être aussi distrait sur ces choses-là ? Comment peut-on être ignorant sur l’histoire de sa famille, de sa région, de son pays, de son peuple ?

Maintenant une question se pose. Comment peut-on aider ces gens-là qui reviennent de loin mais d’une fragilité extrême ? Quel langage peut-on leur tenir ? Comment peut-on les accueillir sans les effaroucher (avec nos histoires « les rabes dehors, abat l’Islam, etc. ») . Car il ne faudrait pas l’oublier, on a de sérieuses difficultés, nous les Kabyles, à parler avec les Autres notamment les Chaouis (et vice versa évidemment). Pourquoi ? Avant de répondre, il faudrait dire que nous sommes condamnés, nous les Kabyles, à faire le plus d’effort, à être les plus compréhensifs, à être les plus vigilants, à être plus ouverts, par rapport aux « Autres ». C’est notre destin. Et cela use. Parce que nous, contrairement aux Autres, nous avons fabriqué une élite très importante, une bourgeoisie manifeste (idem pour les Soussi du Maroc) et une diaspora forte numériquement à l’étranger. Cela est très aidant, il suffirait une pensée très élaborée et des structures fiables (les associations actuelles pour la plupart sont pratiquement familiales, laïcistes, opportunistes, folkloriques, nombrilistes, arrogantes, mal encadrées, où les parents n’ont pas de place et sans aucun projet réaliste). D’ailleurs, je suis outré par l’accueil médiocre de ces associations réservé aux visiteurs ; aucune chaleur, aucun respect.

Il ne s’agit pas d’ergoter sur Massinissa, de la Kahina. Il faut maintenant d’un travail de proximité, faire circuler des K 7 audio et vidéo, créer des pièces théâtrales de haut niveau, des crèches pour enfants berbères (Chaoui, kabyles, etc), des agences matrimoniales, des banques, du scoutisme, des voyages de découvertes au pays d’origine, favoriser absolument des contacts entre les berbérophones et les arabophones maghrébins et entre les berbérophones eux-mêmes et surtout entre les parents et leurs enfants. Notre capitale actuel se trouve chez nos parents et arrières grands-parents, ces gens qu’on traite d’analphabètes, d’incultes, de non rationnels (comme si les maths sont tjs rationnels !!), de rigides et d’arriérés..

Voilà mon cher ami pêle-mêle ce qui suscite en moi ton intervention.

Quim di talwit n tudert

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Amirouche 2001-05-14 12:22:47 

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