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Le Blog
Interview du Webmestre sur France3
 REACTION
Auteur: Yugurthen 
Date:   2002-03-20 03:22:16

REACTION DU CONGRES MONDIAL AMAZIGH
“Quelle crédibilité pour Bouteflika ?”
Le discours prononcé par le Président Bouteflika en date du 12 mars dernier concernant la crise que vit le pays depuis les sanglants événements du Printemps noir n’a pas suscité l’indignation des seules populations kabyles vivant en Algérie. Celles d’outre-mer, notamment de France, ont été choquées par l’ampleur du vocabulaire présidentiel. “Il aura fallu presque une année de souffrances jamais égalées depuis l’indépendance du pays, la perte de plus d’une centaine de vies humaines et des blessés par milliers, une région en état d’insurrection permanente, pour que le chef de l’Etat algérien daigne enfin s’exprimer publiquement sur la tragédie que vit la Kabylie”, déclarent ces dernières dans un communiqué transmis à notre bureau depuis la ville de Lyon, où s’est tenu le Congrès mondial amazigh, les 16 et 17 mars.
Kamel Gaci - BéjaÏa (Le Soir) - Cette sortie médiatique de Bouteflika, faite le 12 mars 2002 devant un “public trié et des caméras en service commandé”, citent les Imazighen vivant à l’étranger, intervient après que le pouvoir algérien eut constaté l’échec patent de sa “politique kabyle”, une politique fondée à la fois sur “la répression, les tentatives de manipulation de l’opinion et la corruption de quelques personnes, subitement érigées en pseudo-délégués, à savoir les dialoguistes”. Ce discours est également prononcé au moment où le mouvement citoyen des arouch a décidé du rejet des prochaines échéances électorales. Le Congrès mondial amazigh estime que le pouvoir algérien, qui s’est lui-même conduit dans cette impasse, tente aujourd’hui, par un discours “démagogique et trompeur”, de se trouver une sortie honorable en organisant une grand-messe digne des années de plomb, dont seuls les régimes totalitaires ont le secret. Alors que la population, ajoutent les rédacteurs du CMA, “attendait des actes concrets, avec notamment la satisfaction des revendications contenues dans la plate- forme d’El-Kseur, le discours présidentiel a été, une fois de plus, un discours vide de sens, sans annonce de décisions réelles ni échéanciers précis, se contentant de multiplier les promesses dont les citoyens sont gavés”. “Quelle crédibilité accorder à M. Bouteflika?”, s’interroge le CMA avant d’ajouter que “lui, qui excelle dans l’art du double langage et des engagements non tenus, n’est-ce pas lui qui avait promis la plus stricte application des conclusions du rapport Issad ? Alors que les assassins et les commanditaires sont toujours en fonction ! N’est-ce pas sous sa haute responsabilité que les marches pacifiques des citoyens de Kabylie ont été à maintes reprises sauvagement réprimées ? N’est-ce pas lui qui, de manière méprisante et arrogante, avait déclaré que jamais tamazight ne sera officielle...?”. Il est par conséquent clair que ce message à la nation n’est que “l’ultime manœuvre d’un pouvoir qui veut coûte que coûte ramener provisoirement le calme”, le temps d’organiser le simulacre d’élections nécessaire pour assurer une légitimité apparente. En perspectives du combat pour l’officialisation de la langue amazighe, les membres du CMA se sont aussi indignés des décisions jusque-là “volatilisées” prises par l’ex-chef de l’Etat concernant son approbation. “Son prédécesseur, insistent à dire ces derniers, n’avait-il pas signé un décret présidentiel pour la réhabilitation et la promotion de l’amazighité à la veille des élections présidentielles en 1995 ? Et nous savons actuellement où en est l’enseignement de tamazight à l’école.” En réalité, estime le CMA, “il n’y avait aucune volonté politique pour la concrétisation des dispositions dudit décret présidentiel”. Concernant la question identitaire, les Berbères de l’Hexagone, réunis durant ce colloque pour l’analyse de la sortie d’Abdelaziz Bouteflika, estiment qu’il n’y a aucune réelle avancée dans ce discours, qui “découvre”enfin, en ce début de 3e millénaire, que tamazight est une langue nationale en Algérie ! Le Congrès mondial amazigh renvoie le Président Bouteflika au point numéro huit de la plate-forme d’El-Kseur qui réclame “la satisfaction de la revendication amazighe dans toutes ses dimensions (identitaire, civilisationnelle, linguistique et culturelle) sans référendum et sans condition, et la consécration de tamazight en tant que langue nationale et officielle”. Sur ce point, pour rappel, le CMA a déjà interpellé les instances internationales depuis longtemps. C’est ainsi que, lors de sa 27 e session tenue en novembre 2001 à Genève, le comité des Nations unies pour les droits économiques, sociaux et culturels a fermement recommandé à l’Etat algérien de “prendre toutes les mesures pour reconnaître la langue amazighe comme langue officielle”. Par conséquent, et selon la même déclaration, le Président est loin de satisfaire la revendication populaire de l’officialisation de tamazight, et encore moins les autres points de la plate-forme d’El-Kseur. Les animateurs du Congrès mondial amazigh, devant l’attitude “faussement” conciliante du pouvoir algérien, disent que le mouvement citoyen de Kabylie a toutes les raisons de demeurer vigilant. “Les mois à venir sont plus que jamais chargés d’incertitudes et de risque de dérives répressives”, ajoutent les rédacteurs du communiqué. En marge des travaux, le Congrès mondial amazigh a renouvelé son soutien indéfectible au mouvement citoyen des arouch de Kabylie dans son “noble” combat pour la liberté et la dignité. Le CMA se déclare ne ménager aucun effort pour faire connaître les revendications légitimes contenues dans la plate-forme d’El-Kseur et susciter des solidarités internationales avec ce mouvement citoyen d’essence démocratique et pacifique. Conformément à sa mission, le CMA, une ONG internationale de défense des droits du peuple amazigh, a saisi cette occasion pour alerter une nouvelle fois M. Kofi Anan, secrétaire général de l’ONU, Mme Mary Robinson, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, les présidents du Parlement européen, du Conseil de l’Union européenne et de la Commission européenne sur les graves menaces qui pèsent sur la Kabylie à court terme. Par ailleurs et dans le même contexte de combat, les citoyens berbères de France et leurs amis, associations et organisations professionnelles ont décidé de créer une organisation fédérative nationale dénommée Coordination des Berbères de France. A noter que ladite Coordination a adressé son premier message au mouvement citoyen des arouch de Kabylie qu’elle a assuré de sa sympathie et de sa solidarité. La coordination a également dénoncé avec force la répression pratiquée sur le mouvement kabyle. “Le mouvement citoyen de Kabylie, pacifique, démocratique et laïc, trouvera toujours auprès de la Coordination des Berbères de France un soutien actif pour faire aboutir ses revendications légitimes”, conclut la CBF.
K. G.

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 REACTION  nouveau
Yugurthen 2002-03-20 03:22:16 
 Re: REACTION  nouveau
Tahar Allaoui 2002-04-12 18:45:54 

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