Auteur: oubekkou
Date: 2001-12-09 22:01:31
Décidément toutes les fois que des opportunités étaient offertes au régime pour un tant soit peu rebondir et soigner son image, il ne fait au contraire que confirmer aux Algériennes et aux Algériens son indigence et son éloignement des préoccupations premières des citoyens.
Fortement ébranlé et discrédité pour sa gestion de la crise dite de Kabylie, non pour les issues et solutions qu’il propose - il n’ en a point – mais par l’absence de volonté à prendre en charge les problèmes posés et le recours à la manœuvre alors que la Nation est en prise à une crise majeure.
Au lieu de conforter les citoyens en détresse et d’assurer la collectivité que tous les moyens de l’Etat seront mis en œuvre pour faire face à une situation d’exception, le ministre de l’intérieur d’abord, le Président de la République ensuite n’ont pas trouvé mieux, en rendant visite aux sinistrés, que de disserter sur la responsabilité des citoyens qui ne respecteraient pas les normes d’habitat et d’invoquer la sanction divine devant l’ampleur des dégâts.
Cette incapacité à comprendre et à saisir à temps des enjeux et planifier les urgences est symptomatique des dangers qui guettent et menacent le pays. Car, les conséquences de la confusion et de la manipulation qui s’ensuivent, dans un pays en proie à une crise larvée, vont au delà de la simple condamnation de choix politiques du moment. Elles sont l’expression achevée d’une impasse de régime dont le pouvoir étouffe le dénouement par tous les moyens.
Il n'en demeure pas moins que, sur tous les plans, après avoir suscité au minimum le bénéfice du doute quant à la volonté politique de prendre en charge les dossiers vitaux et urgents, en les identifiant clairement, la présidence de Bouteflika vire à une succession de reculs et à l’exacerbation d’un conflit Etat/Société porteur de tous les périls.
Dans le même temps, la mobilisation et la vigilance du mouvement citoyen de Kabylie, l’ampleur de la solidarité populaire qui a entouré les victimes des inondations de Bab El Oued démontrent que tous les ressorts de la société ne sont pas altérés.
C’est dire, qu’une fois de plus, l’obstacle à l’émancipation et au progrès demeure un régime dont la prétention à régenter la vie publique, quitte à s’allier avec les fossoyeurs déclarés de la république, le place dans le camp de l’oppression et de la régression.
|
|
