Auteur: Azrem
Date: 2001-10-05 22:30:21
UNE POPULATION DIVISÉE
La situation se dégrade sur le terrain. Voilà des mois que la Kabylie est laissée à elle-même, dans une sorte d'autogestion chaotique, propice à tous les dérapages. Si les autonomistes semblent n'être qu'une infime minorité, la déliquescence actuelle pourrait, à terme, leur profiter. Il n'y a plus aucun signe d'autorité à Tizi Ouzou. Les gendarmes sont barricadés dans leurs casernes. S'ils s'aventurent dehors, ils risquent de se faire lyncher. Chaque nuit, des convois venus d'Alger sont contraints de leur apporter des ravitaillements.
Les actes de vandalisme se multiplient, tandis que le mot d'ordre de désobéissance civile lancé par les arouchs (ne pas régler ses factures de gaz et d'électricité par exemple) achève de diviser la population, exténuée mais soudée contre un pouvoir honni, toujours synonyme de corruption et de hogra (mépris). Les rues sont sales, envahies par des hordes de vendeurs à la sauvette qui concurrencent les commerçants patentés, lesquels refusent de se plaindre ouvertement, n'osent pas contester les mots d'ordre de grève mais paraissent à bout de nerfs… La police, à peine présente, semble avoir renoncé à assurer l'ordre.
Florence Beaugé
Azrem pense qu'il est temps de prendre les armes et d'obtenir nos droits par la force. On n'est jamais si bien servi que par soi-même. Aux armes citoyens berbères.
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