Auteur: tami
Date: 2001-08-24 22:10:42
« Dites à Bouteflika ainsi qu'à tous les officiels de rester chez eux ce 20 août. » C'est la réponse qu'ont donnée, hier, les animateurs de la Coordination interwilayas réunis à Ouzellaguen à des émissaires du chef de l'Etat qui leur ont proposé de remettre leur plate-forme de revendications au Président de la République sur les lieux mêmes où s'était tenu le Congrès de la Soummam.
L'ordre du jour proposé pour le troisième conclave de l'interwilayas, après la marche réprimée du 8 août et qui s'est déroulé hier au technicum d'Ouzellaguen, n'a obtenu le consensus qu'après d'âpres débats. En effet, après la lecture des différents points proposés, les délégations de Bouira et de Béjaïa ont soumis un troisième point qui consiste en les perspectives d'avenir mais qui n'a pas reçu un écho favorable auprès de la délégation de Tizi Ouzou.
Les différents représentants des wilayas se sont retirés pour se concerter sur cet ordre du jour et émettre des propositions.
Après les nombreuses interventions des porte-parole, trois points ont été retenus. Il s'agit de l'organisation de la marche de demain qui risque d'être perturbée par l'arrivée éventuelle d'officiels à Ifri et pour laquelle il faudrait prendre de nouvelles dispositions.
Le second point consiste en la déclaration à rédiger pour la journée du 20 août et enfin divers informels en faisant inclure les perspectives qui doivent rester au stade de proposition.
Le premier point a focalisé les travaux entamés aux environs de 14 h après une minute de silence à la mémoire des martyrs du Printemps noir.
La raison en est la rumeur qui a géré le quotidien ces derniers temps consistant en la présence d'officiels avec l'éventualité de la visite du Président Bouteflika à Ifri, lieu où s'était tenu le Congrès de la Soummam. Nouvelle que nous confirmera une source présente à ce conclave. Selon cette dernière, un représentant du collectif des avocats de Béjaïa s'était déplacé sur le lieu du conclave pour transmettre le message. Des contacts se seraient produits. Ce collectif aurait été contacté par des émissaires du Président, un conseiller à la présidence, M. Saïfi, qui a conseillé de saisir l'occasion de la venue du Président pour lui remettre la plate-forme de revendications.
Au niveau de la Présidence, nous explique notre source, il existe une cellule de crise de la Kabylie tenue par Abdelmalek Sellal (ex-ministre de la Jeunesse et des sports), actuellement ministre des Travaux publics.
A cette proposition, l'interwilayas a réservé une fin de non-recevoir et a invité Bouteflika ainsi que tous les officiels du pouvoir à « rester chez eux ce 20 août ». Selon certains présents, une telle visite ne serait pas un facteur d'apaisement de la crise que traverse actuellement la Kabylie et le pays en général.
Pour un intervenant de Tizi Ouzou, il ne s'agit pas de se focaliser sur la venue du Président, mais de débattre de l'itinéraire retenu et de la déclaration à rédiger durant la soirée de ce dimanche à Ifri (hier, ndlr).
Vu les interférences et les informations reçues, diront le délégué de Tizi et tous les autres, concernant cette visite d'officiels, au cas où il y aurait confirmation, il y a lieu de changer l'itinéraire programmé.
Un autre intervenant de Béjaïa dira que la marche a été préparée et qu'il s'agit peut-être d'un subterfuge pour perturber le bon déroulement de cette action et de cantonner les marcheurs dans des lieux autres que ceux prévus pour cette occasion.
Enfin, les propositions concordent à rapprocher l'itinéraire et, au cas où la nouvelle se confirmerait, un maximum de marcheurs sur Ifri pour empêcher les délégations de venir s'y recueillir sera envoyé.
A l'heure où nous mettons sous presse, les porte-parole des délégations ayant pris part aux travaux du conclave débattaient encore sur ce point délicat qu'est l'itinéraire à suivre.
Concernant le second point, qui consiste en la rédaction de la déclaration du 20 août, elle se ferait, selon les dernières informations, au courant de cette soirée.
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