Auteur: Amirouche
Date: 2001-07-20 02:51:27
Interrogé sur la révolte kabyle, Boutef répond au journal arabophone Echarq El Awsat
Interrogé sur les causes des dernières émeutes qu?a vécues le pays, Bouteflika estime que «l?accumulation des problèmes et leur complexité sont dues au passage de l?unicité au pluralisme et de l'économie dirigée vers l?économie de marché (...) ; face à l?expression du sentiment de frustration longtemps refoulé et après le retour à la sécurité surgissent des revendications qui sont en réalité la conséquence des dérives de ceux qui sont censés prendre en charge les problèmes des citoyens (...) J?ai été le premier à avoir dénoncé la hogra et l?exclusion, mais je répugne et dénonce ceux qui préfèrent pêcher dans les eaux troubles et qui profitent de ce sentiment de frustration et de détresse des jeunes pour mettre l?unité du peuple et les institutions de l?Etat en danger.» Selon le président, tous les problèmes peuvent être résolus sauf, ajoute-t-il, ceux dont les solutions sont en «contradiction» avec la Constitution. Cependant, il tient à préciser que «la Constitution n?est pas le sacré Coran. Il est temps qu?elle soit changée pour prendre en charge certaines revendications, et nous le ferons.» Il exprime plus loin son «regret» quant à ce qui s?est passé en Kabylie, précisant néanmoins que la question de la revendication identitaire «n?a pas été prise en charge» par les textes, bien que «nos origines sont amazighes et berbères». Il avoue à la fin : «Peut-être que nous nous sommes axés beaucoup plus sur notre appartenance arabo-musulmane.» A propos de l?ANP, il dément avoir demandé son intervention en Kabylie. «L?Armée n?intervient pas dans les affaires de sécurité ou civiles. Elle a une mission de lutte antiterroriste. Ce sont des rumeurs qui ont pourri le climat en Algérie et brouillé les cartes (...) Nous regrettons les dépassements et les victimes. En même temps, nous regrettons la destruction de nos maisons par nos propres mains...» A propos de la commission d?enquête, Bouteflika estime que de nombreux pays ont installé des commissions d?enquête pour enquêter sur des affaires très graves. «Nous connaissons tous leurs résultats (...) Il y a des secrets qui restent dans la conscience des peuples et celle des responsables. Il se pourrait que certains puissent savoir plus que les autres, mais il y a des blessures qui sont comme ces maladies que l?homme veut cacher afin que personne ne dise qu?il est atteint d?un mal incurable.»
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