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Interview du Webmestre sur France3
 Tentative de réponse à Made In Algeria
Auteur: Amirouche 
Date:   2001-01-04 11:54:09


Azul, vous êtes fabriquez chez nous, donc on peut vous faire confiance ....



Dire « un journal OU une télévision », c’est déjà donner direction à deux projets distincts. Or, il se trouve que le meilleur médium pour toucher le maximum de personnes avec facilité et efficience, est la télévision, vient ensuite la radio. C’est justement ces deux médias que le pouvoir en Algérie et ailleurs ne lâchera jamais. Ce n’est pas par pur hasard ! Les journaux dits indépendants, dans le pays, s’expriment dans leur écrasante majorité en français. Une langue écrite que les jeunes des années 70 n’utilisent pas vraiment. L’arabe compris. D’où la fameuse formule : analphabètes bilingues. Ajoutez à cela la cherté de la vie, absence de culture livresque … et le tour est joué. Très peu de lecteurs. Quant aux informations reçues de l’extérieur, elles sont minimes par rapport à l’abîme du manque. En tous les cas, les média lourds sont là pour gommer (ENTV et Radio) « l’écart ».

La stratégie est simple : trivialement on peut dire de faire l’inverse de ce que fait le pouvoir. Réhabiliter tous les Algériens. Pour ce faire, il faut réécrire l’histoire. Toute l’histoire, de la plus ancienne à la plus récente. Utiliser les langues du peuple, en priorité absolue le berbère lequel accuse un retard historique et injuste. Parallèlement valoriser l’arabe algérien (puisque issu aussi du berbère, ceux qui maîtrisent la linguistique le confirment volontiers), une langue de culture populaire, d’un savoir populaire, d’une morale, d’une manière de vivre et d’une histoire régionale. Vous le remarquerez, dès que les choses deviennent sérieuse, les gens du pouvoir ne s’embarrassent pas d’utiliser l’arabe algérien. Cette même langue qu’ils « batardisent » un autre jour.

Il est important de donner une grande place à notre culture. Lire notre patrimoine dans le contexte et non en dehors. Souvent on interprète nos codes avec des catégories étrangères. D’ailleurs, il est curieux de voir certains s’exprimer en kabyle tenir un discours, et dès qu’ils passent au français une autre manière d’être apparaît, presque un autre discours. Comme si la langue constituait un écran, un filtre. Tout le problème est de garder une âme kabyle et/berbère et le dire en langue étrangère. Ce n’est pas une mince affaire, surtout si on en est pas conscient.
Justement l’enjeu est là. Si on continuait à parler du kabyle sous un filtre orientale ou occidental, le résultat serait une médiocre imitation qui finirait par nous enterrer tous.

Pour finir, je ne pense pas qu’une stratégie rigide règlerait le problème. Ce qu’il faudrait c’est une stratégie à géométrie variable. Ce qui est absolument important pour le Kabyle ne l’est pas forcément pour un Mozabit. Ensuite, le terrain doit être dans un premier temps notre source, c’est à dire parler la langue de ses parents et apprendre d’eux. C’est une mine inépuisable. La culture orale, c’est eux qui la possèdent et non les jeunes scolarisés (j’ai expliqué cela antérieurement). Enfin éviter de parler des priorités (on en souffre toujours d’ailleurs), car en matière de berbérité tous est prioritaire vu l’urgence de l’entreprise. Aucune autre priorité ne peut prévaloir face à l’identitaire. Ce qui se passe actuellement en Algérie est en grande partie le résultat d’une crise identitaire à multiple facettes.
Mais ce qui est désolant dans cette histoire, c’est que les Berbères, spécialement les Kabyles, sont fatigués de faire tout cela seuls. Ils doivent s’occuper des autres Berbères restés à l’écart, façonner la cohésion interne et par dessus le marché réveiller les arabophones. Vous voyez bien que c’est un travail de titan. D’où l’intérêt d’une stratégie très complexe qui balaierait tout le front. Il n y a pas de priorité. La vie est un tout complexe. Chacun dans son domaine néanmoins avec un seul objectif ; faire vivre notre identité.

Voilà pêle-mêle mes pensées dans la continuité de ce que j’ai déjà écrit.
Ar tufat

PS : La problématique de l’immigration berbère pose d’autres problèmes.

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 Tentative de réponse à Made In Algeria  nouveau
Amirouche 2001-01-04 11:54:09 

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