Auteur: Résistant-contre-moumouh
Date: 2005-01-16 16:22:50
Mr De Cock au Parlement flamand : "les Ber.bères sont soumis soit à l’assimilation à l’identité a.rabe, soit à la marginalisation".
mis en ligne le samedi 3 janvier 2004
Intervention de Mr De Cock, Député, devant le Parlement Flamand à l’occasion du débat sur la Convention Euromediterranéenne avec l’Algérie.
Un nouvel observateur international affirme que "Les Berbères sont soumis soit à l’assimilation à l’identité arabe, soit à la marginalisation".
(Brussel, nov. 2003)
Une mission d’information de parlementaires Flamands (Mmes Van Hecke et Declercq et Mr De Cock, députés au Vlaams Parlement et Mr Muls, député au Parlement Belge) en Kabylie, a eu lieu au mois d’octobre 2003. Des avocats, des conseillers culturels, un industriel, un journaliste et des étudiants avaient également pris part à la visite, accompagnés par le Président du Congrès Mondial Amazigh. A l’issue de la mission, Mr De Cock est intervenu devant l’assemblée parlementaire Flamande, au nom de toute la délégation, sur la situation constatée en Kabylie.
L’intervention a été faite en langue Flamande dont l’essentiel est traduit ci-après en français.
Suite à ma visite en Algérie, en compagnie de mes collègues parlementaires, j’ai pu visiter la région de Kabylie. Selon mes sources, l’Algérie est composée de 5 à 6% d’Arabes, 60 % de Berbères arabisés et d’un tiers de Berbères ayant gardé leur identité linguistique et culturelle. Cette dernière catégorie lutte pour la préservation de son identité. La position de la femme dans la communauté berbère est un exemple. Nous avons pu constater que rares étaient les femmes voilées en Kabylie.
Les dernières élections en Algérie ont été boycottées en Kabylie en signe de protestation. Les populations kabyles ne sont donc pas représentées à l’échelon politique et démocratique. La mission a constaté que les Berbères se trouvent en permanence coincés entre deux extrêmes : la répression des instances officielles et les violences des extrémistes islamistes. Les instances officielles octroient au compte gouttes quelques droits minimes aux Berbères. La reconnaissance de la langue Berbère en tant que langue nationale doit être relativisée. L’enseignement se fait obligatoirement en langue arabe, la langue berbère ne bénéficie que de 3 heures par semaine et pas pour tous les élèves. Les autorités officielles instrumentalisent l’@!#$ pour diaboliser ceux qui refusent le monopole de la langue arabe comme seule langue officielle, en les présentant comme des anti-musulmans.
Malgré des manifestations toujours pacifiques, 124 personnes furent assassinées en Kabylie entre avril 2001 et aujourd’hui. En réaction, les populations Berbères ont chassé les gendarmes de certaines localités et empêché leur sortie des casernes dans d’autres endroits. Les auteurs des crimes n’ont toujours pas été arrêtés ni jugés à ce jour. Tout ceci est très troublant quand on sait que les populations Berbères ont été les premières à s’insurger contre le colonisateur français. Les anciens combattants que nous avons rencontrés sont amers : ils estiment qu’ils sont retombés dans un régime colonialiste. Les Berbères sont soumis soit à l’assimilation à l’identité arabe, soit à la marginalisation.
Mr De Cock reconnaît qu’il n’a pu que retracer de manière sommaire la situation en Kabylie qui doit être certainement plus complexe. Les membres de la délégation ont eu toutes les peines du monde pour obtenir un visa d’entrée en Algérie et lors de la sortie, ils ont subit 9 contrôles à l’aéroport, « pour motifs de sécurité » leur a-t-on expliqué.
Mr De Cock conclut que les droits de l’homme et la démocratie en Algérie sont encore lourdement déficitaires. Les Berbères ne souhaitent pas la séparation de l’Algérie, ils désirent simplement le respect de leur identité et le respect de leurs droits sociaux, économiques, politiques, culturels et linguistiques. Ces droits sont légitimes et modérés, il doit être possible de les soutenir à partir de notre communauté Flamande.
Après contact avec la Ligue Flamande des Droits de l’Homme, Mr De Cock estime que toutes les parties sont d’accord pour formuler une résolution envers le gouvernement pour attirer son attention sur ce problème.
Brussel, 19 novembre 2003
Source : Congrès Mondial Amazigh
Site web : http://www.congres-mondial-amazigh.org
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