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Interview du Webmestre sur France3
 Slimane Azem
Auteur: sh 
Date:   2004-01-16 17:40:00

Voici la biographie d'un monument!!! Le tube que je prefere restera toujours "amekar anili sousta"="kifech nkounou sousta" = "comment peut on etre bien"; je vous conseille d'etudier ses paroles, elles etaient premonitoires. Si vous ne comprenez pas je me ferais un plaisir de vous les traduire!!!


Slimane Azem :

Poète et chanteur kabyle né le 19 septembre 1918 à Ag°ni Ggeghran et mort à Moissac (Tarn et Garonne) le 28 janvier 1983. Slimane Azem arrive en France dès 1937 et entame une immersion précoce dans les tourments de l'exil. Sa première chanson : a Mûh a Mûh consacrée à l'émigration paraît dès le début des années 1940, elle servira de prélude à un répertoire riche et varié qui s'étend sur près d'un demi-siècle - Slimane Azem -

Du point de vue de son contenu, ce répertoire présente des ressemblances frappantes avec celui de Si Mohand, grand poète kabyle du XIXe siècle. Dans un contexte socio-historique différent, Slimane Azem a, en effet, représenté pour le XXe siècle ce que Si Mohand fut pour le siècle dernier : le témoin privilégié d'un monde qui vole en éclats, d'une société dont les assises ont été ébranlées en profondeur et dont les valeurs vacillent - même si quelquefois elles se raidissent - face à celles, implacables, du système capitaliste. Le répertoire de Slimane Azem est donc - à l'image de la société qu'il traduit - traversé en profondeur par ces bouleversements; sa thématique est, à cet égard, tout à fait significative.

Sur les soixante-dix chansons recensées en 1979 (cf. Slimane Azem : Izlan édité par Numidie Music) et qui composent ce répertoire, plus de la moitié sont consacrées à ce renversement de valeurs avec des titres très évocateurs Ilah ghaleb, Kulci yeqleb (p. 30) : Ô @!#$, tout est inversé Zzman tura yexxerwed (p. 38) : les temps sont, à présent, troublés Terwi tebberwi (p. 122) : tout est sens dessus-dessous.
Dans ces chansons du chaos, zik (autrefois) est fondamentalement opposé à tura (aujourd'hui). Dans cet ouragan qui déferle, rien n'échappe au tourbillon : c'est le règne du «ventre» (aàbûd p. 104) c'est-à-dire des intérêts bassement matériels, de l'argent (idrimen p. 28), de l'égoïsme, etc. au détriment de l'honneur (nnif), de la solidarité agnatique ...


(tagmat). Cet éclatement charrie tout son cortège de maux, de misères dont : la paupérisation, l'alcool (a hafid a settâr p. 25, berka yi tissit n ccrab p. 78), etc. face à l'alcool, Slimane Azem oscille toujours, au même titre que Si Mohand, entre la transgression et le repentir.

Enfin devant la force de l'avalanche cèdent aussi les rapports entre les sexes, rempart ultime de l'édifice social, et Slimane Azem de décrire, tantôt avec humour, tantôt avec une ironie caustique, ces hommes sur lesquels les femmes arrivent à avoir de l'ascendant (lalla mergaza d win terna tmettût p. 42 : dame omelette qui est dominé(e) par sa femme).

Car ce sont bien les valeurs de la société traditionnelle que Slimane Azem défend, au besoin en évoquant @!#$ à grand renfort; la dimension religieuse - sans être dominante - est incontestablement présente dans son répertoire.

Cependant, cette description d'un monde quasi apocalyptique - bien que récurrente - n’a pas l'exclusivité dans l'oeuvre de Slimane Azem; il était et il reste pour toute une génération de Kabyles - par dessus tout - le poète de l'exil : son évocation de la Kabylie, toute empreinte de pudeur, rappelle la douleur d'une plaie demeurée à vif, en témoignent des chansons comme :

d’aghrib d aberrani : exilé et étranger (p. 40)
ay afrux ifilelles : ô hirondelle, oiseau messager (p. 74)
a tamurt-iw aàzizen : ô mon pays bien-aimé (p. 126).

Propulsé dans le tourbillon du monde moderne, Slimane Azem ne s'est pas contenté de se réfugier dans le giron incertain des valeurs traditionnelles, son regard s'est ouvert grand sur le monde et nous lui devons de véritables poèmes de… politique internationale dans lesquels le ton volontiers satirique n'altère en rien l'acuité du regard : amek ara nili sustâ ? Comment pourrions-nous nous trouver bien ? (p. 64). Par ailleurs terwi tebberwi : tout est sans dessus dessous (p. 122) est dans la même veine. Il faut préciser que Slimane Azem, puisant dans le vieux patrimoine berbère, a «fait parler» les animaux, arme subtile mais à peine voilée d'une critique politique acerbe

baba ghayu : le perroquet
tlata yeqjan : les trois chiens (p. 148).

En cela il marque une fidélité indéfectible au caractère traditionnellement contestataire de la poésie kabyle, l'une de ses dernières chansons salue avec éclat et avec un titre très évocateur : (ghef teqbaylit yuli was* : sur le Kabyle (ou la Kabylité) se lève le jour), l'émergence de la revendication culturelle berbère lors du printemps 1980.

Enfin dans ce répertoire vaste, riche et plein de nuances, se remarque une absence quasi totale de la poésie lyrique, lorsque cet aspect est effleuré, il ne l'est que par touches extrêmement discrètes; il est certain que ce silence résulte d'un choix, peut-être est-ce le tribut que le poète a consenti à payer afin de briser le tabou lié à la chanson, car on rapporte que Slimane Azem avait le souci d'interpeller les siens au moyen de chansons qui pouvaient être écoutées «en famille», c'est-à-dire en tous points conformes aux règles de la bienséance.

BIBLIOGRAPHIE

AZEM S., Izlan (textes berbères et français), Numidie Music, Paris, 1979.

 Sujet Auteur  Date
 Slimane Azem  nouveau
sh 2004-01-16 17:40:00 
 Re: Slimane Azem  nouveau
L. A. 2004-01-21 17:06:35 
 Re: Slimane Azem  nouveau
sh 2004-01-22 21:05:57 
 Re: Slimane Azem  nouveau
ninisse 2004-05-05 01:58:26 
 Re: Slimane Azem  nouveau
fatah 2015-09-02 19:35:16 

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