Auteur: KIM
Date: 2001-05-16 17:45:20
Il assez amusant de voir que les plus anglophiles sont aussi ceux qui ont été le plus arabophiles, et qui il y a 40 ans nous juraient la main sur le cœur (accessoirement en utilisant les armes et les intimidations…) que seule l’arabe était la langue de l’émancipation et de l’ouverture vers le monde.
En guise d’ouverture, 40 années d’une arabisation forcée et forcenée ont abouti à un véritable désastre culturel, politique et économique. Voyez plutôt : 40% de chômeurs (officiels), 65% d’analphabètes (officiels), des millions d’électeurs qui se jettent sur n’importe quel briguant islamo-conservateurs pourvu qu’il ait deux ou trop patates chaudes à faire avaler à une population réduite à ne demander plus qu’une chose : mourir par une balle dans la nuque et ne pas mourir égorgée…, une société civile totalement déboussolée… des millions de Berbérophones totalement exclus d’une nation qui est pourtant la leur, sans parler des dizaines de milliers de morts que des terroristes exclus du système ou fabriqué par le système ont conduit à une folie meurtrière… Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’Algérie s’est vraiment émancipé, et qu’on s’est vraiment ouvert au monde et à la modernité….
Ceux qui ont conduit notre pays au chaos, a savoir les idéologues arabo-islamistes issus du coup d’état de 1965, devraient faire pâle figure, se cacher, voire même disparaître à jamais… et bien non, c’est tout le contraire… Chez nous, quand une équipe perd, c’est elle qui reste….
Ne peuvent ils au moins admettre certaines de leurs erreurs ? Leurs erreurs ils les admettent bien volontiers : avoir laissé la télévision française pénétrer tous les foyers algériens, avoir laissé la langue berbère nourrir des millions d’Algériens, d’avoir laissé les journaux francophones se vendre librement, d’avoir laissé encore quelques heures de cours de français à l’école… Car si au moins dans cette politique vouée dès le départ à l’échec, on avait au moins définitivement éradiqué le français de la terre algérienne, et la langue amazigh de sa terre originelle, on aurait au moins réussi quelque chose… Double échec donc… !
En fait la force du système vient peut être de là. Des individus normalement constitués, après avec avoir échoué aussi lamentablement et aussi nettement, devraient finir par se résigner, se cacher, mourir de honte, pour avoir conduit tout un peuple et tout un pays aux gouffres… et bien pas du tout, l’échec ne les grises pas, bien au contraire, cela les motive… La force du système, c’est qu’après avoir gâché la vie de deux générations, on va maintenant réformer pour gâcher la vie à d’autres générations…
L’arabe a échoué, et bien apprenons l’anglais… Je serais tenté de dire, pourquoi pas le chinois, car statistiquement les Chinois sont plus nombreux que les anglophones.
Peut importe que cette langue ne soit pas chez nous une réalité, que du point du vue économique, humains et culturels no liens avec le monde anglo-saxon est assez limitée.. Peu importe que ça prennent encore 40 ans et qu’on sacrifie une ou deux autres générations, puisque les premiers bacheliers anglophones si on si met ce soir, ne sortiront que dans une ou deux décennies, peu importe que le coup d’une telle opération serait considérable, peu importe que le nombre de diplômés en anglais soit limité, de toutes les façons nous irons chercher nos « frères » égyptiens, et syriens pour nous apprendre l’anglais… Il ont fait un boulot tellement fantastique quand ils sont venus par paquet nous arabiser dans les années 60 et 70….… Déchirons la page de l’arabisation et ouvront une nouvelle en anglais…
Recommencer à zéro, voilà l’obsession maladive des idéologues arabo-islamistes convertis soudainement aux vertus anglicanes…Comme si on pouvait construire quoi que ce soit en faisant fie du passé comme on l’a fait en 1962 en voulant créer un Algérien nouveau qui soit une ersatz de l’Arabe Moyen oriental, en l’obligeant à parler un arabe classique que même les Arabes ne parlent plus…
40 ans d’arabisation et voilà que l’on revient à zéro… Taleb Ibrahimi a beaucoup de défauts, mais le père de l’arabisation en Algérie a au moins une qualité : celui d’être cynique. Dès le début de sa prise de fonction au ministère de l’éducation nationale dans les années 60, il disait à ses amis : « l’arabisation est un échec, mais il faut le faire…. »
Kim
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