Auteur: oubekkou
Date: 2002-01-27 19:24:02
Dans un communiqué rendu public hier, le parti de Saïd Sadi révèle qu'une campagne contre la protesta en Kabylie est menée par le pouvoir à travers l'Europe pour, est-il souligné dans ce document, « distiller des scénarios alarmistes » visant à « la préparation d'un deuxième cap Sigli ». Le RCD dénonce ainsi des tentatives de déstabilisation du mouvement de contestation à quelques mois des élections.
C'est un véritable pavé dans la mare que vient de jeter le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) qui accuse des « officines occultes » qui régentent l'Etat algérien de vouloir donner au mouvement citoyen de Kabylie « une image de violence nihiliste, l'assimilant à un phénomène terroriste qui menacerait la stabilité régionale en Afrique du Nord et générerait des troubles et désordre dans les pays européens à forte migration algérienne ».
Le RCD observe que des agents « dûment mandatés » travaillent au corps la classe politique, des relais médiatiques et des opérateurs économiques en Europe, mais surtout en France pour distiller des scénarios alarmistes cachant mal la préparation d'un deuxième "cap Sigli". Le parti de Saïd Sadi qui a réuni son comité exécutif mercredi dernier, estime que ce « chantage » en direction de l'opinion internationale ne vise ni plus ni moins qu'à « servir de leçon à d'autres espaces ou catégories sociales de la nation tentés de s'engager dans une contestation populaire durable pour faire valoir leurs droits ». Mais il y a pire encore aux yeux du RCD. « Des snippers sont envoyés dans des voitures banalisées pour tirer sur des citoyens. A Naciria (Boumerdès), à Tazmalt (Béjaïa) et Taourirt (Bouira), des éléments encagoulés ont blessé grièvement de paisibles passants avant de disparaître », note le RCD qui ajoute que ses militants « continuent d'être enlevés et torturés pour leur engagement citoyen ». Cette stratégie du pire est relayée par des informations qui mentionnent que des « armes sont proposées à des personnes activant dans les aârouch et qui ont toujours fait preuve de lucidité et de responsabilité en dénonçant systématiquement ces provocations ».
Le RCD, qui constate que des revendications populaires démocratiques et légitimes exprimées pacifiquement n'ont rencontré que « répression sauvage, manuvres, infiltrations policières et tentatives de division », condamne vigoureusement « les forfaitures visant à opposer régions et populations de la nation pour maintenir un système moribond ». Pour le parti de Sadi, l'isolement et la répression qui ciblent la Kabylie « trouvent également leur prolongement à travers le mépris opposé aux revendications socioprofessionnelles qui s'expriment de plus en plus en dehors des cadres supposés les porter ». Et devant ce « chaudron social », les dirigeants du pays « se préparent à des élections dans un climat sociopolitique explosif, sans même prendre en considération les revendications de l'opposition en matière de conditions minimales garantissant la régularité d'un scrutin », lit-on dans la déclaration du comité exécutif du RCD.
Devant cette impasse, le RCD propose une sortie de crise : l'union autour d'un pacte pour la refondation nationale, en offrant une alternative crédible parachevant le combat libérateur. « En s'engageant résolument dans une stratégie de rassemblement pour une Algérie nouvelle, les républicains algériens protègent leur pays d'autres épreuves, le libèrent d'un régime répressif et positionnent leur nation dans le monde à la place qui lui revient », conclut le comité exécutif du RCD.
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