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Interview du Webmestre sur France3
 Révolte et manipulation
Auteur: Amirouche 
Date:   2001-04-26 08:16:52

Ferhat M'henni : « Un air d'intifadha »
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La Kabylie est de nouveau face à son destin. L'agitation lycéenne qui s'y répand comme une traînée de poudre depuis le 18 avril dernier, par la faute d'irresponsables gendarmes, semble se densifier et s'installer dans la durée. Aucun appel au calme n'a été, ni n'a apparemment la chance d'être entendu dans l'immédiat.
Une fois de plus, c'est notre jeunesse qui rachète notre honneur en refusant la démission devant l'arbitraire. Un gendarme n'a pas le droit, même de manière accidentelle, de décharger sa mitraillette sur un adolescent comme ce fut le cas dans la gendarmerie de Béni Douala pour Massinissa, inhumé ce lundi. Des gendarmes n'ont pas le droit d'interpeller des lycéens sous la protection de leur professeur de sport et devant leurs camarades de classe pour avoir, semble-t-il, scandé la veille, lors de leur marche du Printemps amazigh, des slogans hostiles à l'arabisation et en faveur de leur langue ancestrale : tamazight.
Les règles de l'interpellation ne doivent pas être violées par ceux qui sont chargés de veiller à l'application de la loi. Ainsi, ce sont nos enfants qui nous rappellent à nos devoirs de citoyen de lutter en faveur d'un Etat de droit.
Mais par delà ces émeutes et leur colère, leurs barricades et leurs feux de pneus, cet air d'intifadha aux parfums d'un printemps 1980 et d'un été 1998, après l'assassinat de Matoub Lounès, ces « bavures » commises par un corps de sécurité interpellent tous les Algériens.
Leur simultanéité et les lieux cibles où elles ont été commises (Tizi Ouzou et Bgayet), même s'ils sont dus au hasard, ne peuvent échapper à l'interprétation du citoyen et aux supputations de la rue qui préfèrent, plutôt, y voir une nouvelle provocation de la région.
En effet, les tensions au sommet de l'Etat, rapportées ces derniers jours par la presse nationale, créditent la thèse d'une manipulation. La Kabylie, par sa proximité géographique avec la capitale, son irrédentisme à l'égard du système en place, est l'espace qui se prête le mieux aux provocations. Il est même à se demander si le déni identitaire et linguistique dont elle est victime -certes pas toute seule - ne procède pas d'intentions manipulatrices des plus hauts dirigeants du pays.
Ainsi, quand le pouvoir s'enrhume, c'est la Kabylie qui tousse.
Devant les risques d'un embrasement de toute la région, il est nécessaire de la réintégrer au cur de l'Algérie au lieu de la refouler à la périphérie de la nation comme c'est le cas depuis l'indépendance nationale. La Kabylie a toujours été à l'avant-garde du pays. Elle a réussi à casser l'armature du monolithisme et sa chappe de plomb sur les libertés du temps du parti unique. Elle a remis à l'ordre du jour l'identité nationale égarée dans les méandres de l'aliénation idéologique. Elle a montré par le boycott scolaire de 1994-95 qu'il était possible de mener un combat pacifique pendant que d'autres ne font entendre que le bruit des armes.
Aujourd'hui, ses enfants rappellent à chacun ses devoirs et ses responsabilités devant la nécessité de bâtir un Etat de droit pour ne pas compromettre l'avenir d'autres générations à l'échelle nationale.
C'est pourquoi chaque région du pays a le devoir de lui manifester sa solidarité en faisant siennes ses revendications démocratiques au lieu de la diaboliser.
La construction nationale est à ce prix. La démocratie aussi.
Ferhat M'henni

 Sujet Auteur  Date
 Révolte et manipulation  nouveau
Amirouche 2001-04-26 08:16:52 
 Re: Révolte et manipulation  nouveau
Ullial 2001-04-26 09:30:20 

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