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Le Blog
Interview du Webmestre sur France3
 Antiberbérisme et menace de mort du GIA
Auteur: Amirouche 
Date:   2001-04-08 15:52:26

Lire aujourd'hui dans Le Matin , quotidien algérien.

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Menacé de mort par le GIA, le Pr Salem Chaker, linguiste
et spécialiste du domaine berbère, a dû renoncer à sa
participation au colloque de Béjaïa. Il n'abdique pas pour
autant
Salem Chaker : « Je prends ces menaces

très au sérieux »

Le Matin : L'annulation de votre déplacement en Algérie
laisse supposer que vous prenez très au sérieux les menaces
dont vous êtes l'objet. Ne doutez-vous donc pas de la réalité
de ces menaces ?
Salem Chaker : Oui, je les prends très au sérieux. Je viens très
régulièrement en Algérie (j'y étais encore en octobre dernier), mes
écrits et mes positions sont connus de tous, depuis longtemps ;
pourtant, je n'ai jamais eu la moindre menace. L'envoi de deux
messages de menaces successifs, leur gradation, le fait que le
premier visait toute mon équipe, alors que le second me vise
personnellement, le fait aussi que les auteurs aient eu connaissance
du sigle de mon équipe, de notre adresse exacte, de notre projet
de voyage en Algérie, le fait que le premier ait été posté
d'Aix-en-Provence alors que le second m'est parvenu par Internet,
tout cela indique une opération programmée, planifiée par des gens
bien informés et organisés.
L'emploi du néologisme « francberbérisme » (totalement nouveau
dans le champ politique algérien) suppose aussi un certain degré de
réflexion et de conceptualisation qui exclut l'improvisation.

Avez-vous alerté les autorités algériennes, universitaires ou
autres, suite à ces menaces ? Si oui, quelles réponses
auriez-vous obtenu ? Sinon, pourquoi considérez-vous qu'il
est impossible de garantir au colloque des conditions de
sécurité satisfaisantes ?
Le dernier message - le plus explicite puisqu'il nous promet de finir
sous les couteaux des tueurs - m'est parvenu le mercredi 4 avril,
jour férié en Algérie, et début d'un long week-end. Je n'ai donc pu
avoir aucun contact avec les autorités universitaires de Béjaïa. Vu
le calendrier (nous devions être à Béjaïa le samedi 7), il était de
toutes les façons impossible d'obtenir quelque garantie de sécurité
que ce soit. Au demeurant, je crains que nous ne soyons pas
suffisamment « importants » pour que l'on nous assure une
protection efficace.

Auriez-vous obtenu d'éventuelles informations qui
confirmeraient que le GIA est derrière ces menaces ?
Djihad Mesbahi, le signataire des messages de menaces,
serait-il connu des services de sécurité français ?
Chacun sait l'opacité de ce sigle. Quant aux services de sécurité
français, il est évident qu'ils ne font pas confidences au modeste
professeur de berbère que je suis ! Une chose est sûre néanmoins :
l'identité idéologique des auteurs de ces messages ne fait pas de
doute ; il s'agit du courant de la xénophobie et de l'antiberbérisme,
idées malheureusement assez largement répandues en Algérie, et
pas seulement chez les islamistes.

L'annulation de votre séminaire est-elle définitive ? Ne
s'agirait-il pas d'un simple report ?
Je souhaite évidemment que ce ne soit qu'un report. J'ai engagé
depuis dix ans maintenant une collaboration régulière avec le
département amazigh de Béjaïa ; j'espère qu'elle pourra être
poursuivie. De toutes les façons, en Algérie, en France ou ailleurs,
les défenseurs de la langue amazighe continueront leur travail.
Comme il s'agit d'un combat pour la culture, la mémoire et la
liberté, les menaces d'où qu'elles viennent, voire les assassinats, ne
feront pas taire notre voix.

Mais selon nos dernières informations, le colloque se
tiendra malgré tout. Des organisateurs et participants
estiment qu'après ces menaces l'activité prévue doit avoir
lieu car perçue par eux comme « un acte de résistance »
J'estime que c'est une bonne chose que le colloque se tienne,
même sans moi et mon équipe. Le travail pour la langue berbère et
son épanouissement doit en effet se poursuivre. Pour ma part, si je
renonce aujourd'hui à prendre part à ce colloque, cela ne saurait
être une abdication.
Entretien réalisé par Saïd Chekri

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 Antiberbérisme et menace de mort du GIA  nouveau
Amirouche 2001-04-08 15:52:26 

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