Auteur: Amirouche
Date: 2001-01-10 15:25:29
Azul,
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Vint ensuite l’aire la plus connue de l’histoire (1), celle de l’islamisation du Maghreb à partir du VIIeme siècle qui ne s’était pas faite sans grande résistance (2). Ainsi, apparurent au Moyen âge de grandes dynasties berbéro-musulmanes et ce, depuis le royaume des Rostemids en 776 jusqu’au royaume des Mérénides au XVIeme siècle. Certaines dynasties avaient donné à la langue berbère une place plus importante. En effet, au XIIeme siècle, Ibn Tumart, fondateur de l’empire Almohade, utilisait sa langue maternelle pour diffuser sa doctrine. A ce propos, Ch. A. Julien écrivit : « (…) à cet effet, il se sert le plus souvent de la langue berbère, l’arabe était fort peu répandu dans le Maroc alors ; d’autre part, il compose toujours en langue berbère de petits opuscules ou ouvrages » (3).
Le XVIeme siècle, c’était l’époque de la décadence et le morcellement de l’Afrique du Nord en petits royaumes antagoniques. « Profitant de la faiblesse des Etats berbères, les Européens, principalement, les Espagnols (…), s’attaquaient au Maghreb (…). La situation devint si critique que la ville d’Alger fit appel aux frères Barberousses, des corsaires turcs (…). L’un des frères, Khayr-Eddine, fonda avec le soutien de la Turquie, la régence d’Alger » (4).
Cette domination turque prendra fin avec la chute d’Alger obtenue par l’armée française. La résistance s’organise et ne cessera qu’au début du XXeme siècle.
Dans ce flux et reflux d’envahisseurs, les peuples de l’Afrique du Nord ont développé une civilisation d’adaptation et d’absorption très ouverte aux apports positifs et dont la force d’assimilation prodigieuse n’entendait en aucun cas se laisser dépouiller de sa spécificité, de sa vertu caractéristique, de sa dignité ancestrale si profondément ancrée dans l’âme maghrébine. Les montagnes et le désert en témoignent, la toponymie en est la preuve.
Origines des Berbères :
Les diverses origines données aux berbères nous font remonter jusqu’à Hérodote qui en fait des tribus indo-européennes venues des plateaux d’Asie-Mineure. Procope (VIème siècle), Polybe, Salluste, Strabon, Pomponius Mela en concluent de la même manière en rattachant leur présence en ces lieux aux mouvements de populations survenus à la suite de guerres entre les peuplades du Pont Euxin, du Caucase, des Perses et des Mèdes.
Les historiens des temps modernes (XIX siècle) soutiennent les mêmes thèses en s’appuyant sur la similitude de certains traits caractérisant les Berbères et ceux propres aux habitants du Caucase, des îles Egée, de Crête et de l’Europe centrale, si ce n’est les derniers des Atlantes.
Ibn Khaldoun (XIVème siècle) et autres généalogistes arabes les font descendre d’une origine orientale. En effet les Berbères seraient les enfants de Canaan, fils de Cham, fils de Noé. Leur aïeul se nomme Mazigh.
Cependant toutes ces affirmations ne sont en fait que des hypothèses*. Pour conclure, nous pourrions dire que les Berbères constituent un complexe ethnique de race blanche apparenté aux populations de l’Europe méditerranéenne.
Bibliographie :
1 - Lire Ibn Khaldoun, Ibn al- Athîr , etc.
2 - Guerre de Dihya (Kahina) contre les Arabes. Suivent les schismes berbères et le royaume hérétique des Berghwatas.
3 - Ch. A. Julien, Histoire de l’Afrique du Nord, tome II, Alger, SNED, 1978, p. 367.
4 - M. A. Haddadou, Guide de la culture et de la langue berbère, Alger, ENAL – ENAP, 1994.
* – Il est tout de même curieux de constater que toutes les hypothèses émises, depuis la nuit des temps, font venir les Berbères de l’est ou du nord. Pourtant une autre hypothèse sérieuse fait son chemin, celle des universitaires, des chercheurs maghrébins, cette fois-ci, qui situent le départ ( y compris des civilisations) à partir de l’Afrique. Je reviendrai sur cet aspect avec des documents récents qui donnent un éclairage tout à fait nouveau et bouleversent bien des certitudes. Un avant goût dans l’entretien posté de Slimane Hachi. Un contemporain celui-là, comme dirait Lunis. Et bien de chez nous comme Made In Algeria.
1 – Amazigh (sing.) : Ce terme est employé par un certain nombre de groupes berbères pour se désigner eux-mêmes et qui signifierait ‘homme libre, noble’. Ce terme a été attesté dans l’antiquité, ainsi, on rencontre Maxyes chez Hérodote ; Mazaces, Mazices, Mazikes, Mazax, Mazazaces chez les auteurs de langue latine ( Encyclopédie berbères n° 4, Aix-en-Provence, EDISUD, 1987). Je vous renvoie vers cette inestimable Encyclopédie qui est à son 22ème tome, vous ferez connaissance de tous les auteurs berbérisants ainsi que de leurs écrits les plus pertinents.
A SUIVRE CONTRE VENTS ET MAREES QUI NOUS ARRIVENT DE L'EST.
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