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Le Blog
Interview du Webmestre sur France3
 9a se passe comme ça avec Boustilla
Auteur: Malek 
Date:   2001-09-10 12:28:22

A bout portant , la tragédie


Voici le déroulement minute par minute de l'assassinat de massinissa Guermah déclenchant l'insurrection Kabyle
Et ravivant le souvenir d'autres assassinats dans son village , d'Ath Douala, village de Matoub Lounés .

Scène Premiére:
Un décor simple: un village kabyle au printemps, un lycéen de 19 ans armé de patience pour passer son Bac
et un gendarme armé d'une mitraillette chargée de balles réelles qui se se donnaient la réplique.
Le gendarme soupçonnant le jeune lycéen de l'avoir regardé de travers à son passage dit d'une voix autoritaire:
- Hé, toi, baisse tes yeux sinon je t'abaisse ton froc !
Le lycéen, offensé, répondit spontanément :
 Un peu de respect pour la dignité ! je me laisse pas humilier par le premier venu !
 N'eût été ta casquette, c'est moi qui baisserai ton froc.
Le lycéen était beau garçon de forte corpulence. Le gendarme compensait sa laideur par l'autorité que lui
procurait son uniforme. Il n'avait pas l'habitude qu'on lui résiste. Mais dans le regard du jeune homme,
il lisait une forte détermination à laver l'affront qui venait de lui être fait. Un défi venait de lui être lancé.
"S'il se sent suffisamment homme, il n'a qu'à aller se délester de sa tenue et revenir se battre à mains nues. "
Mais le gendarme avait appris au fil des années à ne jamais prendre de risques. C'était donc naturellement qu'il
asséna un coup de crosse au jeune lycéen. Un coup si violent qu'il arracha à l'adolescent un cri .
Une pluie de coups de pieds s'abattit sur le corps robuste du garçon.
- Tu m'as insulté en kabyle, je vais te montrer, moi, combien ça coûte d'insulter l'ordre républicain!
Le gendarme venait de construire le mensonge classique qui le couvrirait au besoin.
Un groupe de gens qui avaient suivi la scène de loin, commençaient à se rapprocher. Le gendarme ne voulant
pas de témoins, entraîna l'adolescent vers une voiture stationnée à proximité en le menaçant de son arme.
La voiture aux vitres fumées démarra en trombe. La porte de la caserne se referma sur elle, le gendarme et sa prise.
Le groupe de gens étaient maintenant tout près de la caserne. Ils étaient curieux de comprendre ce qui s'était passé.
Mais dans l'immédiat, ils ne pouvaient que spéculer :
- Le gendarme a probablement arrêté un terroriste, fit remarquer quelqu'un du groupe.
- Quel courage ! A lui tout seul il l'a désarmé ! releva un autre.
- Qui sait quel type d'attentat voulait commettre ce terroriste ? s'inquiéta le troisième!
- Il n'avait quand même pas l'intention d'attaquer la caserne à lui tout seul! se soucia l'un d'eux.
A l'intérieur de la caserne, le gendarme présentait sa prise à ses collègues.
- Ce fils de chien a marmonné quelque chose en kabyle à mon passage et m'a regardé de travers!
 Ah, mais je le reconnais, ce salaud. C'est lui et ses camarades qui m'ont sifflé quand j'ai abordé Yamina devant le portail de leur lycée. Hein que c'est vrai, fripouille ! lâcha un des gendarmes.
Un nouveau coup de crosse. Cette fois-ci la côte du lycéen se brisa. Ses cris rattrapèrent le groupe de curieux
qui avaient commencé à s'éloigner de la caserne. Ils s'arrêtèrent pile. Ils tendirent l'oreille. Rien ! Plus rien.
A l'intérieur de la caserne, le jeune lycéen, fou de rage, se mit à insulter les gendarmes :
- Inâal kada u kada n yemmat-wen…(maudites soient vos mères… en kabyle)
Puis il se rua sur un des gendarmes et lui cracha sur le visage. Un nouveau coup de crosse, et une nouvelle
côte brisée. Il se retourna complètement sonné. Il voyait flou. Il leva la main et engagea un pas en direction de
l'autre gendarme pour s'accrocher à lui. Ce dernier brandit son arme, menaçant :
- Un pas, et je te tue comme un chien !
L'adolescent ne se contrôlait plus. Tout tournait autour de lui. Il tituba et alla s'affaler sur dos. Le gendarme qui alla
relever le lycéen blêmit. Son collègue comprit tout de suite. Il se rapprocha et appuya instinctivement sur la gâchette,
touchant au passage un pied de gendarme qui allait s'abattre sur le ventre de l'adolescent. La rafale fut entendue par
tout le village. Les villageois eurent mal sans savoir pourquoi. Ils ignoraient encore que douze balles venaient de se
perdre dans le corps d'un de leur fils ! Ils virent passer une ambulance en trombe mais ne se doutèrent pas qu'au
retour elle leur ramènerait un corps à enterrer…
La nouvelle précéda le retour de l'ambulance.
 C'est Massinissa, Moumouh le fils de Guermah, qui avait été blessé par un gendarme qui aurait manœuvré maladroitement son arme!!! Massinissa vient de succomber à ses blessures.
Tous les villageois pensèrent :
- Qui pourrait consoler sa mère ?
Une colère sourde emplit les airs ; puis, une complainte stridente de la mère déchira les cieux :
- Il était si beau, si fort, si plein de vie … Mon fils... Oh ! mes entrailles ! Mon fils chéri, parti sans espoir de retour…
Le cri de la mère fit retomber la colère sur tous les villageois. Leur grondement fut entendu de partout. L'énervement gagna
toute la région., désemparés, les gens se mirent à marcher. Des marches pacifiques qui calmèrent la colère de la population.
La tension baissa et Massinissa fut enterré. Le père, digne, prononça une oraison funèbre au cours de laquelle il appela la population à garder son calme.
- A quoi bon rajouter d'autres morts à celle de mon fils ! Car ces brigands de la route qui agissent sous couvert de la loi
n'hésiteront pas à tuer et tuer encore pour soi disant faire régner l'ordre républicain.

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 9a se passe comme ça avec Boustilla  nouveau
Malek 2001-09-10 12:28:22 

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