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Interview du Webmestre sur France3
 le matin de today et l'autonomie, MAK ... affreux nom
Auteur: fadhma 
Date:   2001-08-27 20:14:36

L'autonomie, pour quoi faire ?

Des acteurs politiques assument publiquement l'idée de l'autonomie
de la Kabylie. Un concept rejeté par le plus grand nombre dans le fond et dans la forme. Le débat ne fait que commencer.

L'idée de l'autonomie de la Kabylie a fait irruption dans le débat public depuis, notamment, le déclenchement des événements de Kabylie. Si des intellectuels et universitaires, à l'image de Mouloud Lounaouci et Salem Chaker, ont théorisé le concept de l'autonomie par des productions intellectuelles soutenues, Ferhat Mehenni, lui, s'est chargé de vulgariser cette idée nouvelle. Mais voilà que Ferhat n'a pas la même vision des choses que les autres « autonomistes ». Lors de sa conférence de presse qu'il avait animée le mardi 5 juin 2001 à Tizi Ouzou, Ferhat a justifié le plaidoyer de l'autonomie de la Kabylie par le fait que le pouvoir a été tenté de tout temps de réduire « cette région insoumise », présentée comme l'« ennemi intérieur ». Pour Ferhat Mehenni, le particularisme multiforme de la Kabylie, dont son irrédentisme identitaire et linguistique, « est à l'origine de sa mise officieuse au ban de la nation. » Les exemples de « mise en quarantaine » de la région de Kabylie ne manquent pas : la politique d'arabisation de l'environnement, de l'état-civil et des prénoms berbères, le changement d'appellation des clubs sportifs kabyles, l'intensification de l'enseignement religieux pour pacifier la région, le dépeçage territorial de la Kabylie Cette même Kabylie qui, dira Ferhat, tente depuis vingt et un ans de « remettre l'algérianité au cur de l'Algérie à travers ses revendications identitaires et linguistiques amazighes ». C'est sans doute en raison de ce particularisme kabyle que le pouvoir central n'a fait que dans la répression et l'humiliation de la Kabylie, « qui ne demande qu'à participer à l'essor du pays, au bien-être des Algériens et au respect de leur dignité et de leur citoyenneté ». Les événements sanglants de Kabylie sont venus imposer un nouveau débat politique. L'irruption des aârouch dans le mouvement de la contestation politique à la faveur des événements du Printemps noir semble avoir donné du sang neuf aux partisans de l'autonomie de la Kabylie. Cependant, l'idée du chanteur Imazighen Imula pêche par son « intellectualité ». L'idée de diviser ou de séparer la Kabylie du reste du pays telle que présentée par Ferhat n'a visiblement pas agréé grand monde. Pourtant, Mehenni a tenté, à en croire ses dires, de faire une synthèse entre le fédéralisme positif du FFS et la refondation nationale du RCD. Le promoteur de l'autonomie de la Kabylie n'a pas tardé de recevoir une véritable volée de bois vert. D'abord de la part du Front des forces socialistes. Le parti d'Aït Ahmed, on s'en souvient, a dénoncé énergiquement l'idée de l'autonomie de la Kabylie prônée par Ferhat Mehenni que le FFS n'a pas ménagé dans ses critiques. Le mouvement citoyen, par le biais de la Coordination interwilayas, a également tiré à boulets rouges sur Ferhat Mehenni qui, à plusieurs reprises, lors de marches pacifiques organisées par les coordinations de wilayas à Bouira, Tizi Ouzou et Béjaïa, a été prié d'évacuer les slogans inhérents à l'autonomie de la Kabylie des actions citoyennes. Pour convaincre, Ferhat Mehenni dira à qui veut bien l'entendre que « la revendication de tamazight comme langue nationale et officielle paraît désormais dépassée, tout comme ses cadres d'expression que sont le MCB et les partis existants ». Pourquoi et comment ? Ferhat citera les événements du Printemps noir qu'il tente de circonscrire dans la seule Kabylie. Ainsi, en supprimant tout le caractère national des revendications exprimées avec violence par la jeunesse kabyle, Ferhat Mehenni, à son corps défendant apporte de l'eau au moulin du pouvoir et des islamo-conservateurs. Ferhat, en fait, ne fait qu'inverser le discours du pouvoir. Mehenni qui revendique un statut spécial de large autonomie pour la Kabylie a-t-il l'intention de fonder son propre parti politique sur les cadavres du Printemps noir ? En tout cas, lors de sa conférence publique jeudi dernier à Makouda (20 km au nord du chef-lieu de Tizi Ouzou), Ferhat n'a pas exclu l'éventualité de création du MAK, Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie. Il est à l'évidence convaincu que cette démarche est, pour lui, la seule à même de sortir la Kabylie du cercle infernal qui l'agite depuis le mouvement national. Mehenni, qui a déjà lancé l'idée d'une pétition nationale à ce sujet, une initiative tombée à l'eau, a bâti toute la philosophie de sa démarche sur une méconnaissance grave de l'histoire du mouvement national depuis, notamment, sa genèse. Ferhat veut à peu près dire ceci : c'est la Kabylie qui a forgé la conscience nationale, il est temps qu'elle forge aujourd'hui la conscience kabyle. N'est-ce pas ce que veut le pouvoir en tentant à chaque fois de singulariser la Kabylie pour mieux la mater ensuite ? Les citoyens ne sont pas chauds à l'idée d'une autonomie de la Kabylie. Moralité : le débat sur l'autonomie de la Kabylie n'est pas encore arrivé à maturité.

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 le matin de today et l'autonomie, MAK ... affreux nom  nouveau
fadhma 2001-08-27 20:14:36 

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