Auteur: al djazaïri
Date: 2001-07-01 17:33:10
El Moudjahid, 01 juillet 2001- Conférence de presse de Mme Louisa Hannoune
Le Parti des travailleurs (PT) a organisé hier, au niveau de son siège à El Harrach (Alger), une conférence de presse, portant sur la participation du parti au débat à l’Assemblée populaire
nationale (APN) en mettant l’accent particulièrement sur les dix propositions du PT à la lumière des développements de la situation politique actuelle à travers le pays.
Au début de son intervention, Mme Louiza Hanoune, porte-parole du parti, a déploré que le débat à l’assemblée n’a eu eu lieu qu’après deux mois d’événements tragiques ayant coûté la vie à plusieurs jeunes citoyens. D’autre part, elle a indiqué que si le diagnostic a permis de déterminer « les raisons de la bourrasque et de la colère du peuple », en revanche on n’a
tranché définitivement sur le cas des auteurs de ces événements douloureux.
La porte-parole du PT a également exprimé ses regrets vis-à-vis des propos graves, tenus par certains députés à l’égard de certaines personnalités politiques et partis politiques alors que la priorité devrait être accordée à l’apaisement par le dialogue comme solution à la crise. «On a l’impression d’assister au scénario d’octobre 88. Il y a un discours éradicateur et d’exclusion en accusant les partis politiques d’être les responsables de ce qui s’est produit», a-t-elle souligné.
Revenant sur les revendications exprimées par les citoyens, Mme Louisa Hanoune dira qu’elles sont, on ne peut mieux tout à fait légitime et de s’interroger «quelle conscience peut être indifférente aujourd’hui aux cris de milliers de jeunes, prêts à mourir pour leur cause ?»
Toujours dans le même ordre d’idée, elle soutiendra le Président de la République qui a exprimé son intention d’introduire l’amazighité dans la Constitution sans référendum, tel que prévu dans l’article 176 de la Constitution qui stipule que la révision constitutionnelle est possible sans référendum populaire si elle a obtenu les ¾ des voix des membres des deux chambres du Parlement.
A ce titre, elle a appelé les députés à prendre leurs responsabilités. Par ailleurs, Mme Louisa Hanoune a estimé que le plan de privatisation est à l’origine d’une guerre d’intérêts à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Elle a précisé que «la privatisation est l’enjeu, ce plan a aiguisé les appétits voraces des entreprises étrangères et a suscité bien des convoitises». A cet effet, certaines voix ont appelé la partition de l’Algérie en régions pour mieux piller
ses richesses.
Elle ajoutera par ailleurs, qu’il y a des manipulateurs à l’intérieur du pays «des gens se cachent derrière la coordination des aârchs et veulent créer une force politique ethnique, à l’instar de ce qui se passe dans les pays africains aux richesses inestimables comme le Zaïre, la Côte-d’Ivoire,
etc. Donc le choix de la Kabylie pour entamer le morcellement du pays n’est pas fortuit dans la mesure où la Kabylie est une partie sensible à cause de sa spécificité culturelle qui ne devrait pas poser problème à nos yeux. Ainsi la conjugaison de ces opérations, nous fait dire que notre pays n’a jamais été aussi menacé comme c’est le cas aujourd’hui».
En ce qui concerne les dix propositions du PT, il s’agit dira Mme Louisa Hanoune de l’arrêt immédiat de l’effusion de sang, la libération des manifestants arrêtés, le respect des libertés individuelles et collectives, interdictions des salaires au-dessous du SMIG, versement des
salaires dans les meilleurs délais, le gel de la politique de privatisation, consacrer une enveloppe budgétaire pour reconstruire les édifices saccagés, la réouverture des entreprises publiques qui ont été fermées et consacrer un budget conséquent pour l’alimentation en eau potable. «Pour nous, ces mesures sont susceptibles de désamorcer la bombe qui menace notre pays, ce pourquoi nous souhaiterions que le gouvernement les prenne en considération», a ajouté la porte-parole du PT.
Farid B.
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